Julie Cukierman : « J’aime transmettre le goût de l’effort, la volonté d’aller au bout de soi-même… »Métier : préparateur physique et coach sportive
Elle a le sport dans la peau. Une passion jubilatoire qu’elle transmet à merveille, elle qui rêve de prouver que nous sommes tous des sportifs dans l’âme. Préparateur sportif d’athlètes de haut niveau, Julie pratique un métier dans lequel les femmes sont peu nombreuses. Et elle s’y sent bien. Également coach (à ne pas confondre !), elle nous raconte son quotidien entre grands champions et sportifs amateurs.
Propos recueillis par Valérie Domain
Publié le 19 janvier 2021 à 18h59, mis à jour le 29 juillet 2021 à 14h30
À l’occasion de l’opération « Sport Féminin Toujours » lancée par le ministère des Sports et le CSA, ÀBLOCK! s’associe à Femix’Sports, association pour la promotion du sport au féminin. Ensemble, nous avons choisi de mettre en lumière les métiers de la sphère sportive, ces métiers à féminiser d’urgence pour davantage d’équité et d’équilibre dans cet univers encore trop masculin. Place aujourd’hui au métier de préparateur physique et de coach avec Julie, passionnante passionnée.
« J’ai toujours baigné dans l’univers sportif : mon père était maître-nageur, ma mère championne de kayak. À 10 ans, j’ai été championne de France de gymnastique rythmique (GRS) et, à 18 ans, je figurais parmi les 30 meilleures joueuses de tennis françaises de ma catégorie. Faire un métier dans le sport a donc toujours été une évidence. Et puis, j’avais envie de transmettre le goût de l’effort, la volonté d’aller au bout de soi-même, pour devenir le ou la meilleure. Mais cette recherche de performance, j’avais besoin qu’elle soit couplée à une dimension humaine. Et cela correspondait très bien au métier de préparateur physique.
J’ai fait un master II « Entraînement des sportifs de haut-niveau » puis décroché un diplôme réservé aux entraîneurs des équipes de France, tout ça à L’INSEP (Institut National du Sport et de la Performance, ndlr). J’ai toujours voulu travailler dans le haut niveau, l’INSEP, c’est le lieu rêvé pour faire ses études ! J’avais auparavant passé une licence STAPS, sciences et techniques des activités physiques et sportives. Parallèlement, je suis agrégée d’EPS et j’étais moi-même sportive de haut niveau, ça a facilité les choses !
J’ai été formée par des grands entraîneurs, des athlètes qui venaient partager leurs expériences, c’était incroyablement enrichissant. Et pourtant, dans la préparation physique, il y a peu de femmes et j’ai eu beaucoup de remarques décourageantes à mes débuts…
On fait un métier qui touche au corps et, les femmes étant naturellement moins musclées que les hommes, on va vite en conclure qu’une femme n’est pas capable d’obtenir les mêmes résultats qu’eux. C’est faux ! D’ailleurs, ma meilleure expérience humaine a été celle que j’ai vécue avec l’équipe de France masculine d’escrime.
C’était ma première mission, en 2011 : préparer l’équipe de France d’escrime masculine pour les JO de Londres. Parallèlement, j’entraînais la n°1 française de badminton, Hongyan Pi, et plusieurs joueuses de tennis évoluant sur le circuit international. Puis j’ai enchaîné avec l’équipe de France masculine de tir pour les JO de Rio en 2016. Aujourd’hui, je suis basée à Serre Chevalier et j’entraîne principalement des skieurs et hockeyeurs de haut niveau ou professionnels.
Si je devais retenir une anecdote de mon expérience à haut niveau, ce serait ce jour où j’ai travaillé à côté de Serena Williams à Roland Garros ! J’entraînais une joueuse française pour son futur match dans ce tournoi prestigieux, et Serena s’échauffait à côté. Je serais incapable de raconter quels exercices elle faisait tant j’étais impressionnée par son charisme !
Le coaching sportif, c’est venu quelques années après, un peu par hasard. Je n’avais pas anticipé cette évolution de carrière. Des femmes, moins sportives, m’ont demandé de les coacher et j’y ai vu une belle opportunité d’évoluer. Si préparateur physique et coach sportif ont tous les deux le sport comme support, les objectifs sont différents.
Le préparateur physique est vraiment là pour répondre aux objectifs de performance de l’athlète. On est centré sur les compétitions. Pour le sportif de haut niveau, le sport est un métier, c’est l’élément central de sa vie. On est donc là pour qu’il ou elle soit le meilleur possible. Conjointement à l’entraîneur qui s’occupe plutôt de tout ce qui touche à la technique ou la tactique, nous, on développe en amont les qualités physiques : l’endurance, la musculation, la coordination, la souplesse etc…
En revanche, quand tu es coach sportif, la philosophie du coaching est plus large, les objectifs plus variés : ça peut aller de la perte de poids à la recherche de bien-être en passant par le besoin de vouloir être accompagné pour commencer la pratique.
Pour autant, l’exigence est la même : je me mets autant de pression quand j’entraîne un champion olympique qu’une jeune femme qui veut se mettre au sport ! Et dans les deux cas, il faut être passionné, faire preuve d’adaptabilité et de réflexion : on n’entraîne pas de la même façon un skieur professionnel, une championne de tennis ou un sportif amateur. Ce sont des métiers où l’on cherche à donner envie de faire du sport, de se dépasser, en restant à l’écoute. J’accompagne également des personnes ayant d’importantes pathologies. Je coache par exemple une femme formidable de 40 ans qui se bat contre un cancer du sein très agressif. J’essaie de participer – à mon échelle – à sa remise en forme autant physique que morale.
Cela peut paraître paradoxal, mais, au début, ça me semblait plus compliqué d’entraîner une femme débutant le sport qu’un champion olympique, maintenant j’adore ! Car le sport devrait faire partie de la vie de tout le monde, ça apporte un bien-être physique et moral énorme. Je suis très heureuse d’accompagner des femmes dans leur transformation. J’espère leur donner les clés pour aimer le sport et avoir une bonne hygiène de vie. Et je me sens utile dans ce rôle-là. »
Devenir Préparateur physique
En résumé, un préparateur physique poursuit 3 objectifs afin de mener l’athlète de haut niveau à son meilleur : la prévention des blessures, la performance et l’amélioration des qualités physiques ainsi que la gestion de la récupération.
Quelle formation ? Plusieurs voies ou métiers peuvent mener à la préparation physique : Master STAPS Entraînement sportif, Diplôme Universitaire de préparation physique, Diplôme de préparateur physique de l’INSEP ou encore avoir une formation de professeur d’EPS ou un BEES (Brevet d’État d’Éducateur Sportif) puis se spécialiser…Il existe aussi un Diplôme Européen de Préparateur Physique.
Devenir Coach sportif
En résumé, un coach sportif accompagne un particulier ou un groupe pour l’aider à atteindre ses objectifs de forme, de bien-être et d’épanouissement.
Quelle formation ? Il en existe plusieurs. Ce peut être le Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), spécialité Activités gymniques, de la forme et de la force ; une licence professionnelle des activités sportives, métiers de la forme, spécialité métiers de la forme, de la santé et du bien-être ; une licence ou un master en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) ou encore le Diplôme d’État supérieur de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DEJEPS).
Le témoignage de Julie a été recueilli dans le cadre de notre opération visant à féminiser les métiers du sport. En partenariat avec Femix’Sports, l’association qui accompagne le développement et la promotion du sport au féminin et en mixité.
Sur les réseaux sociaux, utilisez #SportFemininToujours et #PlusDeSportAuFeminin
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !
Pour son soixantième anniversaire, elle s’est offert un titre de vice-championne du monde de précision d’atterrissage. Elle, c’est Kti Devos, pilote référence en vol et ski et en précision d’atterrissage, deux disciplines affiliées au parapente. Témoignage d’une fille de l’air.
Ultra compétitive et un rien hyperactive, cette championne haute comme trois pommes fait figure de prodige du tennis de table. Double championne de France en benjamines et multi-sélectionnée en équipe de France, Albane Rochut est carrément ÀBLOCK!
La performance, l’échec, la résilience… elle a tout connu. À la suite d’un burn-out sportif, cette ex-infirmière a appris à se mettre en mouvement différemment. Devenue coach mentale, Louise Retailleau partage désormais son expérience pour aider les autres à toujours se relever pour mieux se révéler.
Aussi solaire que son Sud natal et dopée à l’énergie du sport-passion, elle envoie du lourd. Mais désormais, c’est tout en douceur. Ou presque. La coach Jessica Vetter, ex-gymnaste et championne de CrossFit, désire aujourd’hui aider les autres à se sentir bien dans leur corps, sans jamais se départir de son humour communicatif. Les muscles n’ont qu’à bien se tenir !
Le foot, pour elle, c’est une longue histoire. Elle s’appelle Karine Van den Eynde et a quitté sa Belgique natale il y a quinze ans pour s’installer en France. Ex-joueuse de football, elle a monté une équipe destinée aux femmes de plus de 50 ans en Dordogne. Dans le but de renouer avec le ballon rond, celui qui lui donne des ailes.
Elle a donné un an de sa vie pour la Transat Jacques Vabre qui vient de s’élancer du Havre. Elle, c’est Charlotte Cormouls-Houlès, 27 ans, navigatrice passionnée qui n’aurait jamais imaginé pouvoir s’embarquer dans pareille aventure. Nous l’avons rencontrée deux jours avant son grand départ. Avec sa co-skippeuse Claire-Victoire de Fleurian, la voilà à flot pour voguer vers un rêve devenu réalité.
Elle a déjà eu mille vies. Océanographe, éducatrice sportive en voile légère et croisière avant de travailler sur un chantier d’IMOCA pour finalement se lancer dans le commerce de voiles. Hélène Clouet, 34 ans, n’a de cesse, à travers ses aventures, d’assouvir sa passion pour la navigation. Engagée au départ de la Mini Transat en 2021, la Caennaise, Rochelaise d’adoption, a monté une association, « Famabor », afin d’inciter d’autres filles à se lancer !
En juin dernier, elle est arrivée première de l’Ironman de Nice dans la catégorie 40-44 ans, la voilà maintenant en route pour les Championnats du monde de la spécialité qui se dérouleront à Hawaï le 14 octobre. Adeline Trazic, professeure d’arts plastiques, n’a qu’une ambition : franchir la ligne d’arrivée et faire le plein d’émotions sur la terre du triathlon.
Capitaine de l’équipe de France, mais aussi des Zoulouzen, l’équipe féminine de rugby du Toulouse Ovalie XIII, elle n’a pas sa langue dans sa poche… Avec cette fonceuse, mieux vaut avoir les crampons bien accrochés !
La première édition de la E-Sport Factory a eu lieu du 8 au 12 avril. Une jolie colonie de vacances pour les kids, avec au programme du sport… et de l’e-Sport ! Et si les filles étaient absentes pour le lancement, elles sont attendues ÀBLOCK! les prochaines fois !
Depuis le 11 mai, notre coach Claire Pola, s’en donne à coeur joie. Vélo, course, renfo au milieu des paysages magnifiques de la Haute-Vienne, la voilà de nouveau libre comme l’air ! Elle nous raconte ses premières émotions de sportive déconfinée.
Nouvelle pépite sur les écrans dans le viseur de ÀBLOCK! : la série documentaire « Sports d’ailleurs » sur Netflix. Une plongée fascinante dans diverses cultures et les sports originaux que ces communautés pratiquent. On vous emmène faire un voyage dans « Le Grand bleu » avec l’épisode 3 consacré à la plongée libre, sport national aux Philippines où les femmes règnent sur les mers…
En ce 11 juillet 2021, la Néerlandaise s’offre un quatrième Tour d’Italie. Alors qu’elle avait annoncé sa retraite pour la fin de saison, Anna van der Breggen continue de prouver qu’elle est l’une des toutes meilleures cyclistes de sa génération. Et qu’elle n’a pas volé ses multiples titres de championne du monde.
Amoureuse du ballon rond, c’est elle qui le dit. D’aussi loin qu’elle se souvienne, au Canada comme en France, Jessica Silva a toujours été une footeuse passionnée. Avec ses joueuses du FC Metz, cette entraîneure ambitieuse se bat pour son club mais aussi pour le développement du foot féminin.
Une acrobate de rue, un événement vert et sportif, l’histoire des filles de l’aviron et les portraits des deux jeunes joueuses, finalistes de Roland-Garros (dont Iga Swiatek, deuxième fois victorieuse du tournoi), c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine.
Ces 26 et 27 janvier, plus de quatre-vingt salles d’escalade dans toute la France sont prêtes à accueillir les amateurs de grimpe à l’occasion d’une grande journée dédiée à cette discipline qui se pratique ÀBLOCK!…
Les 29 et 30 juin, les FIBA 3×3 Women’s Series font escale dans la cité phocéenne. L’occasion d’aller admirer Marie-Ève Paget et ses co-équipières du 3X3, une équipe de France de basket féminine qui rayonne à l’internationale.
Sportive tous azimuts depuis toujours – de l’équitation au tennis en passant par la course à pied, Manon n’aurait cependant jamais pensé soulever de la fonte un jour. Dans son esprit, c’était du « sport de mecs ! ». La passion communicative de son copain lui a fait pousser la porte d’une salle de CrossFit et, depuis, elle se sent plus forte. Un joli parcours d’ouverture d’esprit et d’émancipation par le sport.
On ne compte plus les sélections de Charlotte Bilbaut pour les Bleues. Milieu de terrain expérimentée, elle continue sur sa lancée avec l’Euro 2022. L’occasion pour elle de s’engager sur la pelouse comme dans la vie. Portrait d’une joueuse qui a le cœur sur la main.
Du 20 au 23 octobre, la « Diagonale des Fous » va réunir les amateurs de courses extrêmes. Dans ce groupe de sportifs et sportives, une entrepreneuse au grand cœur, Isabelle Trulès.