En fond, Barcelone : la Sagrada Familia et une des caravelles de Christophe Colomb. Au premier plan, des plongeuses de l’extrême qui se jettent dans le vide depuis une plateforme située à 20m du sol.
Le tout, ponctué de saltos, de vrilles et de voltige. Pour la première fois de l’histoire des championnats du monde de natation, le plongeon de haut-vol fait son entrée dans la compétition à Barcelone.
Ce 30 juillet 2013, l’Américaine Cesilie Carlton marque l’histoire de son sport en remportant la toute première médaille d’or mondiale.
Le plongeon de haut-vol, ou de falaise, ce n’est pourtant pas nouveau. Avant d’intégrer les compétitions internationales officielles à Barcelone, la discipline existait déjà depuis une vingtaine d’années.
Mais c’est seulement en 2009 qu’un circuit professionnel se crée sur l’initiative de la marque de boisson énergisante Red Bull.
Ce sport attire et impressionne athlètes et spectateurs. La majorité de ses pratiquants sont d’anciens plongeurs professionnels à 10m qui, lassés par l’entraînement en piscine, cherchent un moyen d’expérimenter de nouvelles sensations fortes.
Alors, ils augmentent la hauteur et s’offrent les plus beaux paysages du monde parce que, oui, le plongeon de haut-vol se pratique en milieu naturel, à plus de 20m.
Officiellement, pour la compétition à Barcelone, la plateforme féminine se situe à 20m. La masculine à 27m. À ces hauteurs, l’entrée dans l’eau se fait à plus de 85km/h.
Le danger est donc bien présent. Le simple fait de ne pas entrer dans l’eau parfaitement à la verticale peut mettre K.O. certains athlètes.
Pour leur sécurité, des hommes-grenouilles sont présents dans l’eau au niveau de l’impact pour aller récupérer les plongeurs directement après leur saut.
Pour la compétition de Barcelone, cinq juges sont chargés de noter les trois plongeons que doivent effectuer les plongeuses sur deux jours de compétition. Chaque saut doit proposer un départ différent : face à l’eau, de dos, en équilibre sur les mains…
Avec 211,60 points, Cesilie Carlton qui confie avoir « peur de la hauteur » s’impose devant sa compatriote Ginger Huber (206,70 pts) et l’Allemande Anna Bader (203,90 pts).
Une première mondiale pour ce sport sans entraîneur ni véritable rivalité puisque les athlètes s’améliorent grâce à la solidarité, se donnant des conseils, des astuces et des encouragements. Un sport généreux, en somme.