Son prénom signifie « femme » en tahitien. Vahine Fierro a grandi à Huahine, une île paradisiaque de Polynésie française. Pour elle, l’océan est bien plus qu’un terrain de jeu. C’est un élément essentiel de sa vie, une source d’énergie et de connexion avec la nature. Son père, ex-surfeur américain, lui a appris à dompter les flots dès l’âge de 2 ans, autant dire qu’entrer dans la vague ne lui fait pas peur.
Contrairement à de nombreux surfeurs et surfeuses, Vahine Fierro a longtemps délaissé les compet’. Elle concourt tardivement, à l’âge de 14 ans, après avoir déménagé à Tahiti. Un tournant dans sa vie. Là-bas, elle commence à surfer des vagues de beach break et rapidement affiche son talent.
En 2016, elle est vice-championne du monde, mais c’est trois ans plus tard, en décembre 2019, sur le spot de Teahupo’o qu’elle grave son nom dans l’histoire du surf féminin. Ce jour-là, elle remporte le « plus beau tube de l’année » qui récompense la vague surfée la plus technique, belle performance qui la fait entrer dans la cour des très grandes.
Depuis 2019, elle connaît une ascension exceptionnelle dans le monde du surf avec sa victoire au championnat du monde de surf amateur à Miyazaki au Japon. Direction 2021, où, elle contribue à la victoire de l’équipe de France en décrochant une médaille d’or aux World Surfing Games de l’ISA au Salvador, à La Bocana. Puis, elle poursuit sur sa lancée avec une médaille de bronze en 2022 à Huntington Beach et une médaille d’argent en 2023 de retour à La Bocana. Cette année-là, elle est surnommée « La Reine de Teahupo’o », rien que ça !
A partir de là, elle ne cesse plus d’accumuler les succès dont celui, en mai dernier, au Tahiti Pro. La surfeuse française y réalise un parcours impressionnant tout au long de l’épreuve. Elle commence par éliminer la 3e mondiale, l’Australienne Molly Picklum en quarts de finale, puis la brésilienne Tatiana Weston-Webb. Malgré plusieurs difficultés, une planche cassée et deux chutes impressionnantes, Vahine Fierro réussit une dernière vague notée à 9,63 points, lui permettant d’accéder à la finale.
Là, elle termine cette épopée avec brio, après son énième victoire face à la costaricienne Brisa Hennessy en amassant un total de 15,17 points, contre 12 pour son adversaire.
L’aboutissement de son travail acharné ? Une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Ces épreuves de surf des JO auront lieu sur sa terre natale, Tahiti. Une opportunité unique pour cette surfeuse passionnée de 24 ans de montrer au monde son talent et sa détermination farouche.