Marie-Antoinette Katoto Droit au but

Marie-Antoinette Katoto, droit au but
« Une tueuse devant les buts », selon ses coéquipières. Marie-Antoinette Katoto l'a prouvé à maintes reprises, et n'a pas l'intention de s'arrêter. Une serial buteuse de la sorte, ça pourrait bien mener les Bleues jusqu'au graal...

Par Aurore Charron

Publié le 11 juillet 2022 à 8h58, mis à jour le 07 juillet 2025 à 9h36

Dans le monde du football français, 1998 est une année mémorable. En cause, la victoire de l’équipe black blanc beurre en coupe du Monde. Pas étonnant que la jeune Marie-Antoinette Katoto, née la même année, devienne un élément incontournable des Bleues. 

Dès ses 7 ans, la jeune fille intègre le club de football féminin de sa ville natale : Colombes, dans les Hauts-de-Seine. C’est en défenseure qu’elle fait ses premiers pas en crampons. Mais très vite, elle se laisse charmer par les buts et trouve sa place en attaque. 

Son aisance fait parler d’elle. La joueuse d’Ile-de-France se fait repérer par le PSG à seulement 12 ans et intègre le centre de formation du club. 

C’est le début d’un long séjour parisien pour la jeune sportive. En 2015, Marie-Antoinette Katoto dispute son premier match professionnel avec le PSG. Et pas n’importe lequel ! La demi-finale de la ligue des champions contre l’OL.  

Un match qui lance une période plus sérieuse de sa carrière. L’année suivante, l’attaquante marque le seul but du match final du Championnat de France – et décroche la première victoire du Paris Saint Germain lors de cette compétition. 

Des débuts prometteurs… qui vont subir un gros coup de frein : 2016 est une année difficile pour Marie-Antoinette Katoto qui enchaîne les blessures. En marquant le but de la victoire contre Montpellier, elle est victime d’une déchirure des ischio-jambiers de la cuisse gauche. Le verdict tombe : pas de Mondial U20 pour l’attaquante.  

Quatre mois plus tard, Marie-Antoinette Katoto souffre d’une seconde blessure et manque deux finales face à l’OL. Un coup dur pour celle qui a de l’or dans les jambes.  

Heureusement, 2018 sera son année. Appelée en équipe de France par Corinne Diacre, Marie-Antoinette Katoto est capitaine des U20 pour la Coupe du Monde Féminine.

Bémol, l’attaquante manque le penalty qui aurait pu amener la France au match nul. Juste un contre-temps car ses performances sont reconnues et elle reçoit le prix de « meilleur espoir féminin de la saison » en 2018 et en 2019. 

Ainsi, Marie-Antoinette Katoto commence à se faire un nom. Meilleure buteuse de D1 avec ses vingt-deux buts, ses coéquipières se régalent à lui faire des passes. Gilles Eyquem le reconnait à la FFF : « En termes athlétique, elle est complète : elle a un jeu de tête, elle est capable de frapper, elle a la vitesse de course, elle est puissante, peut jouer en appui, sur la profondeur. Elle a vraiment tout d’une grande. » 

Alors, quand la sélection des Bleues pour la Coupe du Monde 2019 tombe sans son nom sur la liste, c’est l’amer déception pour Marie-Antoinette Katoto. Qui se relève et marque son centième but toutes compétitions confondues l’année suivante. Suivi du titre de Championne de France – rien que ça !

Une prouesse qu’elle attribue à un changement de mentalité : « J’ai beaucoup évolué, confie-t-elle à Canal+. Mentalement j’ai beaucoup appris. C’est vraiment ce qui m’a permis de continuer à progresser cette saison. » 

Après onze ans de loyaux services au club de la capitale, son contrat touche à sa fin en juillet 2022.  

Très convoitée, Marie-Antoinette Katoto envisage ses possibilités en métropole et à l’international. L’Angleterre lui fait de l’œil : « C’est là où je pourrai vraiment sortir de ma zone de confort, confie –t- elle à Canal+, me mettre vraiment en difficulté. » 

Mais ce ne sera pas Outre-Manche, la jeune prodige renouvèle son contrat au PSG jusqu’en 2025. 

Pour autant, elle a tout de même l’occasion de relever des défis sur les pelouses britanniques. Sélectionnée parmi les vingt-trois pour l’Euro 2022 qui se jouait en Angleterre, Marie-Antoinette Katoto avait alors fait son retour sous le maillot bleu. Et si l’aventure s’est arrêtée en demi pour l’équipe de France, la Parisienne n’a pas manqué de s’illustrer devant le but. 

Idem lors de la Coupe du Monde 2023 et lors des JO 2024, Marie-Antoinette Katoto continue de faire trembler les filets avec régularité. Elle le fera d’ailleurs aussi dans son nouveau club, l’OL Lyonnes qu’elle rejoindra dès la saison prochaine. Mais maintenant, l’attaquante veut un trophée avec les Bleues. L’Euro 2025 sera-t-il le bon ? Pour cela, Laurent Bonadei sait bien qu’il lui faudra une buteuse en forme… Et si Marie-Antoinette Katoto montrait la voie aux Bleues ? Tout le monde l’en sait capable, on l’attend donc ÀBLOCK! pour l’occasion.

Vous aimerez aussi…

JUJITSUFFRAGETTES

Les Jujitsuffragettes ou quand le self-defense devint une arme féministe

Ça ne date pas d’hier, mais c’est toujours d’actualité. Cent ans plus tôt, les femmes se sont battues pour leurs droits en retournant la violence contre ceux qui les muselaient. La ruse ? Le sport de self-défense qu’est le jujitsu. Un formidable enseignement de l’Histoire qui a bousculé les mentalités sur les aptitudes féminines. La femme est son propre bodyguard, qu’on se le dise !

Lire plus »
Un petit échauffement avec les Jo d'hiver ?

Un petit échauffement avant les JO d’hiver ?

Quand le monde des sports de glisse a les yeux rivés sur les JO d’hiver de Pékin qui commencent le 4 février, une autre compétition s’annonce dans la station de l’Alpe d’Huez. Les Championnats du Monde Open de Ski Augmenté se dérouleront du 28 au 30 janvier. Un apéritif gourmand avant le plat de résistance olympique.

Lire plus »
Une trappe ? Cékoiça ?

Une trappe ? Cékoiça ?

Le terme est connu des initiés de sports Co dont le hockey sur glace, mais si vous n’êtes pas un spécialiste, il est pour le moins compliqué de s’imaginer à quoi peut bien ressembler une trappe sur une patinoire. Alors, c’est quoi, à votre avis ? Les sportifs et sportives, les coachs, ont leur langage, selon les disciplines qui, elles aussi, sont régies par des codes. Place à notre petit lexique pratique, le dico « Coach Vocab ».

Lire plus »
Iga Swiatek, un air de déjà vu…

Iga Swiatek à Roland-Garros, un air de déjà vu…

Iga Swiatek marche sur l’eau du côté de la Porte d’Auteuil. Victorieuse face à Coco Gauff, la Polonaise a ainsi trouvé l’occasion d’instaurer un peu plus son règne sur le circuit WTA. À seulement 21 ans, elle semble suivre les traces de son idole, le roi de Roland-Garros, Rafa Nadal…

Lire plus »
Marie-Amélie Le Fur, une vie (sportive) à cent à l’heure

Marie Amélie Le Fur, une vie (sportive) à cent à l’heure

La présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) était très attendue pour ces Jeux Paralympiques de Tokyo, ses derniers. La reine française du saut en longueur et ambassadrice du handisport n’a pas démérité et a remporté sa neuvième médaille paralympique, venant couronner une carrière buffante.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner