Anne-Andréa Vilerio : « Le sexe, le genre… quelle différence ça fait ? »
On les met à toutes les sauces, mais on a tendance à confondre. L’égalité des sexes et l’égalité des genres, ce n’est pas pareil. Dans le sport comme ailleurs. Décryptage juridique bienvenu.
Par Anne-Andréa Vilerio, avocate au barreau de Paris*
Publié le 05 juillet 2023 à 14h21, mis à jour le 24 juillet 2023 à 11h29
Le terme « sexe », selon le Larousse, désigne le « caractère physique permanent de l’individu humain, animal ou végétal, permettant de distinguer, dans chaque espèce, des individus mâles et des individus femelles ». Il est pris en compte à la naissance, et est considéré sous l’angle physique et biologique.
Parallèlement, la notion de « genre » réfère à l’identité personnelle et sociale d’un individu en tant qu’homme, femme ou personne non binaire. Un tel concept est multidimensionnel, en constante évolution, et varie selon les cultures. En effet, les catégories de genre sont fluides, non figées. Elles font par ailleurs l’objet de conflits d’interprétation façonnés par des intentions conscientes ou non.
Si la plupart des sciences sociales s’attachent à distinguer la biologie énoncée par le sexe des constructions qui composent la notion de genre, que dit le droit ?
En France, l’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel, évoqué dans l’article 3 du Préambule de la Constitution de 1946, qui énonce que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ».
En tout état de cause, le texte de 1946 a assigné à la loi un rôle actif dans l’établissement d’une égalité réelle des femmes et des hommes dans notre société et manifestement, c’est par le traitement de l’égalité des sexes que le droit prétend s’inquiéter et façonner les rapports entre les genres.
Néanmoins, l’égalité de genre se réfère à des notions plus larges d’égalité et requiert un système dans lequel l’accès aux droits ou aux opportunités n’est pas affecté par l’identité sexuelle, l’expression sexuelle ou même l’orientation sexuelle. En effet, pour rappel, le genre est à considérer dans sa continuité, comme un existant mais, dans le même temps, comme un « faire » perpétuel. Il se construit et se façonne par une suite d’activités collectives, micropolitiques.
Toutefois, le Conseil de l’Europe lui-même a aussi choisi d’adopter un certain nombre de normes relatives à l’identité de genre, en faisant référence à l’égalité entre les femmes et les hommes. Ainsi, dans le cadre européen, les questions relatives à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle sont traitées séparément.
Dans ce cadre juridique, les lois sur la parité constituent l’exemple le plus pertinent permettant de démontrer de quelle manière notre système mise sur la loi pour tenter de fabriquer et rééquilibrer les genres.
Il convient de préciser que la parité signifie que chaque sexe est représenté à égalité dans les institutions.
Ainsi, dans le monde du sport, la loi du 6 juillet 2000 a « précisé » que l’agrément des fédérations sportives serait dorénavant subordonné à la présence dans leurs statuts de dispositions garantissant notamment l’égal accès des femmes et des hommes à ses instances dirigeantes (article L.121-4 du code du sport).
Plus récemment, la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France présente l’un des objectifs suivants : l’instauration d’une parité dans les instances dirigeantes sportives, aussi bien à l’échelon national et régional que dans les bureaux des comités nationaux olympiques et paralympiques.
À compter de 2024, les instances nationales devront compter 50 % de femmes.
Manifestement, sans une réelle étude et prise en compte des mécanismes d’exclusions de genre qui président le fonctionnement de toute gouvernance (et en particulier celle du monde du sport) ni une identification des transformations adéquates de ces systèmes, l’étendard des lois ne suffira pas.
Aussi, le droit à l’égal accès génère une déresponsabilisation normative et ne permet visiblement pas l’inclusion des femmes dans la mesure où les institutions sportives restent continuellement conçues selon des normes de violences de genre et implicites.
D’évidence, beaucoup trop risquent de dresser le constat simpliste qui consiste à penser que, même lorsque le « champ des possibles » s’ouvre aux femmes, celles-ci manquent de volonté ou ne souhaitent pas, en réalité, accéder aux fonctions dirigeantes.
Dès lors, la boucle est bouclée et elles sont alors rendues coupables de leur propre invisibilité.
*Anne-Andréa Vilerio est avocate en droit public au barreau de Paris, avec un intérêt particulier pour le monde du sport. Membre de l’association Femix’ qui s’engage pour la valorisation du sport féminin, elle propose, dans ses chroniques pour ÀBLOCK!, un éclairage juridique sur l’actualité et la place des femmes dans l’univers sportif.
On ne l’emploie pas en cuisine mais sur les cours de tennis. Les pros de la balle jaune connaissent bien ce coup qui n’est pas des plus nobles mais qui a ses adeptes. Pour les néophytes, l’expression peut paraître un rien obscure. Alors, c’est quoi, à votre avis, le service à la cuillère ? Les sportifs et sportives, les coachs, ont leur langage, selon les disciplines qui, elles aussi, sont régies par des codes. Place à notre petit lexique pratique, le dico « Coach Vocab ».
Un film documentaire où se mêle à la fois passion et détresse. Ce jeudi soir, France 3 nous invite à entrer dans les coulisses (et les vestiaires) de l’équipe de foot féminine En Avant Guingamp. Ça s’appelle « Sur la touche » et c’est bien vu.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
Habituellement, j’ai un planning de course bien établi mais, en ce moment, c’est un tout autre planning qui s’impose à moi et il est bien chargé : chambre du bébé, décoration, ameublement… et encore de la course évidemment !
Elles se sont lancées un défi un peu fou : tenter l’aventure du Rallye Aïcha des Gazelles au Maroc, le seul Rallye-Raid hors-piste 100% féminin au monde. Elles, ce sont Anne et Sandra. Et elles vont nous faire partager leur préparation jusqu’au départ, en 2021. Faisons les présentations.
En 2017, elle fut la première Française à concourir aux CrossFit Games, la plus prestigieuse des compétitions de CrossFit, sorte de Championnats du monde qui a lieu aux États-Unis. Elle avait 60 ans. Framboise Labat nous bluffe par sa détermination et son courage. Une dure à cuire qui n’a jamais douté de ses capacités. Aujourd’hui encore, elle envoie du lourd !
À Utrecht, aux Pays-Bas, les sélections néerlandaise et norvégienne s’affrontent en ouverture de la douzième édition de l’Euro de football féminin en ce 16 juillet 2017. Les locales s’imposent, 1-0, et donnent le ton de la compétition. Elles n’ont encore jamais été championnes d’Europe, mais ça ne saurait tarder.
Première grande légende du foot féminin, l’Américaine Mia Hamm est une attaquante de choc avec des pieds (et un cœur) en or. Doublement championne du monde et doublement médaillée d’or olympique, cette pionnière a suscité l’engouement mondial pour le ballon rond au féminin dès le début des années 90. Hola pour Mia !
La gagne chevillée au corps, la fougueuse multi-championne de France et vice-championne du monde d’escrime, manie pourtant le sabre comme un félin tournant autour de sa proie, avec stratégie, élégance et explosivité. Quand la sabreuse Cécilia Berder part à l’assaut, c’est une leçon de vie qui la fait grandir un peu plus chaque jour. En piste pour une démonstration de passion !
La performance, l’échec, la résilience… elle a tout connu. À la suite d’un burn-out sportif, cette ex-infirmière a appris à se mettre en mouvement différemment. Devenue coach mentale, Louise Retailleau partage désormais son expérience pour aider les autres à toujours se relever pour mieux se révéler.
Une question qui tue les clichés, une olympienne historique (Claire Supiot, nageuse valide puis handi sur notre photo), un escape game sportif, une fille musclée et fière de l’être et une descendante du rénovateur des JO, récap’ de la semaine sur ÀBLOCK!