Saviez-vous que le volley-ball a failli s’appeler la « mintonette » ? Créé en 1895 par un professeur d’éducation physique américain du nom de William G. Morgan, le volley a été pensé comme une alternative moins intense au basketball.
Ce nouveau sport collectif portera le nom de « mintonette » pendant un an, avant d’être rebaptisé « volley-ball » par un certain Alfred Halstead.
William G. Morgan, créateur du volley-ball…©Glenwood Cemetery
Cette discipline est, jusqu’au début des années 30, surtout considérée comme un sport de loisirs. D’ailleurs, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB) ne sera créée qu’en 1947, à Paris.
C’est sans doute cette reconnaissance tardive qui en a fait presque immédiatement un sport ouvert à tou·te·s.
La première session de la Fédération internationale de volley-ball (FIVB) en 1947, à Paris…©IFVB
Trois ans se sont écoulées entre le premier championnat du monde masculin, créé en 1949, et son pendant féminin en 1952. Organisée à Moscou, la compétition a sacré, à domicile, les volleyeuses de l’équipe d’URSS.
Le volley devient sport olympique douze ans plus tard, à Tokyo. Les volleyeuses japonaises, surnommées les « Les sorcières de l’Orient » décrochent la médaille d’or. Une victoire qui mettra sur le devant de la scène une équipe au destin fascinant.
Exclusivement composée d’ouvrières, elle va devenir, à force d’entraînements acharnés, l’une des plus performantes de l’histoire du volley-ball féminin, avec un palmarès de 258 victoires.
Il faut dire que le pays du Soleil Levant est le deuxième, après les États-Unis, à avoir adopté le volley-ball. Le sport doit sa popularité au manga Les Attaquantes, publié dans le magazine Shūkan Margaret entre 1968 et 1970.
Ce « shōjo manga » (littéralement « bande dessinée pour fille » en japonais) suit la carrière d’une volleyeuse nommée Kozue Ayuhara. C’est d’ailleurs une œuvre pionnière dans l’univers du manga de sport.
Aujourd’hui, le volley-ball féminin compte de nombreuses icônes à travers le monde. Comme Tifanny Abreu, première femme trans à jouer dans la Superliga brésilienne de volley-ball féminin.
En France, la lumière a récemment été mise sur les joueuses du Cannet Voléro. Menées par leur capitaine Eva Yaneva, les sudistes ont remporté, le 2 avril dernier, la 2ᵉ Coupe de France de leur histoire.
La Bulgare Eva Yaneva qui, actuellement, joue comme réceptionneuse-attaquante pour l’équipe Volero Le Cannet.
Mais, même en 2022, dans certains pays, il ne fait pas bon être volleyeuse… En Turquie, « Les sultanes du filet », arrivées troisièmes au Championnat d’Europe l’année dernière, sont montrées du doigt par les conservateurs.
En cause ? Leur tenue de sport jugée « indécente » et l’homosexualité d’Ebrar Karakurt, une des joueuses phares de l’équipe. Qu’à cela ne tienne, les filles continuent de monter au filet… Et elles ont bien raison !
Les volleyeuses turques surnommées « Les Sultanes des filets »
Ouverture ©IFVB
D'autres épisodes de "Il était une fois le sport... conjugué au féminin"