En janvier 2022, Yohan Penel président de la Fédération Française de Badminton, affirmait sur ÀBLOCK! : « Tout est réuni pour faire du badminton un modèle sportif d’égalité ». Qu’en est-il vraiment ?
L’histoire commence par une anecdote datant de 1873… On raconte que des officiers anglais revenus des Indes s’étaient réunis dans le château du Duc de Beaufort, la « Badminton House ». Hé oui, la discipline porte le même nom qu’une ville du Gloucestershire, au sud-ouest de l’Angleterre !
Ces officiers relatent ensemble leur périple indien et se souviennent d’un sport local, le « poona », pratiqué par les locaux avec une raquette et une balle légère. Décidés à s’y adonner ensemble, et à défaut d’une balle adaptée, les soldats optent pour un bouchon de champagne qu’ils décorent de plumes. C’est ainsi que le badminton, dans sa forme la plus triviale, est né !
Le château du Duc de Beaufort, la « Badminton House »…©Wikipedia
Plus tard, c’est via les plages de la Manche, notamment à Dieppe, que ce « jeu de volant » s’exportera en France. Des plages de la Manche qui accueillent des sujets de sa Majesté la Reine Victoria venus parfois s’y installer durablement. Dans leurs bagages ? Raquettes et volants ! C ‘est ainsi que la France se mettra au badminton.
Comme pour le tennis, la pratique plaît aux jeunes femmes de bonnes familles. Elles sont représentées en train de jouer dans de nombreuses peintures, avec leur chignon fait et leur robe délicate, dès le XVIIIe siècle.
Quand en 1893 le jeu devient un sport officiel (suite à la création de la Badminton Association of England), les femmes s’accrochent à leurs raquettes.
Lors du premier All England Championships (AEC) de 1899, équivalent pour le badminton du tournoi de Wimbledon, une joueuse de tennis se distingue. Ethel Larcombe Thomson est considérée comme la toute première championne du monde de Badminton.
Et elle ne sera pas la dernière badiste à marquer l’histoire de la discipline.
Ethel Larcombe Thomson, la première championne du monde de l’histoire…©Wikipedia
En France, le Dieppe Badminton Club (premier club français officiel) organise un grand tournoi international de 1908 à 1913.
Le journal La vigie de Dieppe raconte à l’époque les exploits d’une certaine Miss Radeglia qui deviendra entraîneur professionnel de tennis et de badminton dans les années 20. En 1911, cette Anglaise gagne la finale face à une Française : Mlle Touleau. La Dieppoise n’a pas à rougir, elle affiche un beau palmarès et sera la première Française à participer au tournoi international All England.
Mlle Touleau… ©Badminton Memory
Si les compétitions ont toujours été mixtes, le premier championnat du monde par équipes féminines, l’Uber Cup, voit le jour en 1957. La Thomas Cup, réservée aux badistes hommes, a été créée huit ans plus tôt.
En vingt-huit Uber Cup, la Chine a été victorieuse quinze fois ! Une domination écrasante qu’elle doit à une badiste de légende : Gao Ling. Elle a remporté des titres dans presque tous les tournois de haut niveau. À son palmarès ? Quatre médailles olympiques !
Retour sur la carrière de Gao Ling
En parlant des JO, le badminton a été jusqu’en 2012 la seule discipline olympique dans laquelle les athlètes hommes et femmes concouraient sur le même terrain, côte à côte. Autant dire que si le badminton est le sport le plus rapide du monde, les femmes ne se sont (presque) jamais laissées distancer !
En fait, la seule chose qui manque pour faire de ce sport une pratique 100 % égalitaire, ce sont les licenciées. Les femmes continuent de manquer à l’appel au sein des clubs. D’ailleurs, en 2020, la FFBAD a lancé un « plan de féminisation » pour attirer les sportives vers le badminton.
D’autant qu’on a de belles badistes made in France comme notre championne de France 2021 Yaëlle Hoyaux ou la prodige du parabadminton, Faustine Noël.
Chez ABLOCK!, on partage l’avis de Yaëlle : « Le badminton est un sport qui vaut le coup » !
Yaëlle Hoyaux…©Badminton Europe
Ouverture Faustine Noël
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