« Mon objectif c’est le podium, et si possible l’or ! » Un challenge de rêve pour celle qui adore la compétition, truste les podiums des compétitions internationales et tente de nouveau celui des Jeux Paralympiques après un premier essai à Rio, en 2016, et un deuxième à Tokyo en 2021. Des expériences décevantes, mais Gloria Agblemagnon a les nerfs solides et la détermination d’une championne de haut niveau. Ça tombe bien, c’est ce qu’elle est !
La lanceuse de poids dans sa catégorie F20 (correspondant à la déficience mentale) a déjà engrangé de sacrées médailles : deux d’argent puis six d’or dont la dernière, en 2021, pour le lancer de poids, marteau et disque. C’était lors des Championnats d’Europe et du Monde INAS (International federation for para athletes with an intellectual disability). Aux derniers championnats du Monde à Paris, en 2023, elle s’est placée 4e et prouve qu’elle peut s’offrir le podium lors de ces Jeux.
Sans aucun doute, Gloria Agblemagnon est un adversaire de poids ! Sa spécialité au lancer ? La plus difficile techniquement : la rotation. Car Gloria assure aussi le spectacle… .
Pourquoi cette passion du sport ? C’est de famille chez les Agblemagnon ! Gloria a grandi auprès d’un papa gardien de but international de l’équipe nationale du Togo et auprès de trois frères et deux sœurs dont une sœur basketteuse et un frère footballeur international.
Elle s’est, elle-même, essayé à une foule d’activités sportives : tennis, équitation, basket et… athlétisme. Une discipline découverte quasi par hasard, au collège. « Je faisais du basket mais ça ne se passait pas très bien, raconte-t-elle à francebleu.fr. Mon père, ancien footballeur de l’équipe nationale du Togo, voulait qu’on fasse du sport et qu’on ne traîne pas après l’école. Derrière la salle de basket, il y avait un stade, c’est comme ça que j’ai découvert l’athlétisme. »
L’athlétisme, découvert donc par (un heureux) hasard. Très vite, c’est une évidence. Le sport comme exutoire, comme un remède aux moqueries des copains :« J’ai besoin de temps pour comprendre les choses. Par exemple, à l’école, j’étais dans une classe pour l’inclusion scolaire. J’ai aussi du mal avec l’administratif, j’ai des problèmes de mémoire… »
À 16 ans, Gloria Agblemagnon intègre le pôle France Sport Adapté, dédié aux personnes avec une déficience intellectuelle, là elle se spécialise en lancer de poids, seule épreuve de lancer présente aux Jeux Paralympiques et travaille la force, la technique, la vitesse, du sprint, la concentration et s’offre, pour le plaisir, quelques séances de natation.
« Le lancer est une source de libération pour moi ! », dit-elle dans un reportage qui lui était consacré sur France 3. Et même, une sorte d’échappatoire.
La Bachelière Pro en mode, qui ambitionne de devenir styliste, a délaissé pour l’instant ses études pour se consacrer à ce sport, un moyen pour elle de s’affirmer dans la vie avec ou sans cette composante du handicap : « Le sport permet de montrer que, dans la vie, on peut réussir. Et il faut montrer cela aux personnes concernées par le handicap (…) qui pourraient pratiquer en sport adapté. Les médias ont leur rôle (de médiatisation) à jouer », aime-t-elle répéter
Dans son viseur ? Démontrer que ce n’est pas le handicap qui peut stopper les jeunes sportifs handicapés : « Mon objectif, c’est de montrer qu’il faut toujours se battre et ne rien lâcher. Et par le sport, je peux montrer que tout est possible », explique-t-elle sur le site sportclub-reims.fr. Mais elle dit aussi : « Je veux l’or. Je me répète que j’ai déjà battu toutes mes concurrentes. Je peux y arriver. Je veux rendre fiers mes amis et ma famille ». Gloria Agblemagnon n’a pas peur de prendre des risques, elle a la peau dure par ce qu’« il faut souffrir pour être fort ».
Une ambassadrice de choc pour l’ensemble des athlètes handicapés, mais pas seulement. Tous ÀBLOCK! avec Gloria !