Isabelle Joschke « Le Vendée Globe, je sais que je vais avoir peur mais c'est ok. »

Isabelle Joschke : « Le Vendée Globe, je sais que je vais avoir peur mais c'est ok. »
Après avoir été contrainte à l’abandon il y a quatre ans, Isabelle Joschke repart à l’assaut du Vendée Globe qui s’élancera des Sables d’Olonne le 10 novembre. Le fruit d’une longue réflexion pour la skippeuse franco-allemande, 47 ans, qui a su apprivoiser ses propres tempêtes.

Par Sophie Danger

Publié le 15 octobre 2024 à 18h10, mis à jour le 15 octobre 2024 à 18h53

Le 10 novembre prochain, tu étrenneras ta deuxième participation au Vendée Globe, quatre ans après avoir été contrainte à l’abandon en raison d’une avarie sur la tige du vérin hydraulique de ton bateau. Comment est-ce que tu appréhendes cette participation ?

J‘ai pas mal hésité à y aller parce que je n’ai pas très bien vécu la dernière édition. J‘ai trouvé ça vachement dur et j’ai mis du temps à avoir profondément envie de repartir pour cette aventure. Le Vendée Globe, ce sont des moments super sympas mais aussi des moments moins sympas, et avoir envie de rempiler pour tout a été un processus long pour moi. Aujourd’hui, ça y est, j’y suis, je suis contente d’y aller, je me réjouis presque et parfois, je me dis que c’est bizarre. Ce n‘est pas que j’ai oublié ce qui s’est passé il y a quatre ans mais il s’est passé plein de choses depuis qui m’ont permis d’appréhender ma course autrement.

©Jean-Louis Carli/Alea

Tu expliquais, à ce propos, que l’un de tes regrets, a posteriori, avait été de ne pas avoir avoué tes ambitions sportives. Est-ce que le fait, cette fois-ci, de ne pas te refréner, d’assumer toutes tes envies, qu’elles soient de résultat ou autre, contribue à faire que tu envisages cette course de manière complètement différente ? 

Disons que ce qui me permet d’envisager la course autrement, c’est le fait d’être honnête avec moi-même. Mon objectif, dans mon for intérieur, est de terminer dans le top 10, et aujourd’hui, je peux me l’avouer. Sur le papier, ça paraît impossible car mon bateau n’est vraiment pas tout jeune et quil y en a tellement d’autres plus rapides sur la course mais, malgré cela, ça reste l’objectif que je vise.

Et puis, je m’autorise aussi à avoir peur, je m’autorise également à ne pas si bien gérer. Il y a quatre ans, j’ai rencontré des écueils auxquels je ne m’attendais pas parce que j’avais appris à gérer mes peurs, mais finalement, je me suis rendu compte que je tombais facilement sur des os. Aujourd’hui, les choses sont plus clairs : je sais que je vais avoir peur mais c’est ok, je sais qu’il y a des moments je vais être super en colère, des moments je vais être super déçue de moi, et ça aussi c’est ok. Tout cela me permet d’envisager mon départ avec un état d’esprit totalement différent. 

©Isabelle Joschke

Il est rare d’entendre des spécialistes de la course au large non seulement évoquer, mais qui plus est assumer ses peurs 

Ce n‘est pas possible de ne pas avoir de peurs même si elles ne se situent pas forcément au même endroit pour tous. Pour certains, la peur sera d’échouer, pour d’autres celle de se noyer, de faire une mauvaise course… Pour ma part, j’avais un peu de tout cela mélangé or, je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que la peur est l’une des émotions les plus mal gérées par notre société.

Il y a deux cas de figure. Soit on a peur de quelque chose et donc, on n’y va pas. Dans ce cas-là, on dit que la peur est bonne conseillère mais on risque de ne plus rien faire de notre vie. Soit on a quand même une grosse envie d’aventures et d’évasion, on y va, mais là, on a intégré le fait qu’il faut non seulement cacher ses peurs mais aussi regarder ailleurs quand elles surviennent.

Je me suis aperçue que c’était quelque chose que je faisais machinalement alors que je sais pertinemment que c’est une erreur. C‘est un peu comme mettre la poussière sous le tapis, on se dit : « Il y a une tempête devant moi, je vais écouter un podcast pour penser à autre chose ». Je ne sais pas si ça fonctionne chez les autres mais chez moi, en l’occurrence, c’est inefficace. Il faut que je regarde ma peur et ce n’est que comme ça que les choses peuvent changer.

©Isabelle Joschke

Ce deuxième départ qui, à t’écouter, a tout d’un nouveau départ, va venir couronner un parcours singulier dans le monde de la voile. Ton premier contact avec la discipline c’est sur un Optimist avec lequel tu navigues sur des lacs en Autriche, à côté de chez ta grand-mère paternelle. Est-ce que ces moments-là sont fondateurs dans ton parcours ?

Oui, ce sont des moments qui sont restés ancrés en moi. C‘est ça qui a fait que j’ai eu autant envie d’y aller et que j’y suis allée à fond les ballons. Quand j’ai choisi de faire du bateau, j’ai choisi directement d’en faire mon métier et par la suite, je me suis retrouvée à faire de la course. Tout cela est directement en lien avec la soif de naviguer qui était la mienne lorsque j’étais petite et que je n‘ai pas trop pu assouvir pour plein de raisons. Jeune, je peux dire que j‘ai un peu navigué mais que j’ai surtout beaucoup rêvé de naviguer et un jour, bien plus tard, ça a fait tilt et je me suis dit que c’était ce que j’avais envie de faire.

©Isabelle Joschke

Ce déclic que tu évoques va se produire durant tes années étudiantes. Tu es en Lettres à la Sorbonne et tu vas profiter de ton temps libre pour faire un stage aux Glénans. Peu de temps après, tu décides d’embarquer pour une traversée de l’Atlantique à l’occasion d’un convoyage. Il s’est passé beaucoup de temps entre tes rêveries enfantines et ton passage à l’acte

C’est vrai que je suis une grande rêveuse, mais ce qui explique que j’ai pris mon temps tient aussi au fait, de manière plus prosaïque, que lorsque j’étais petite, j’avais plein d’interdits. Je pensais par exemple que faire de la voile n‘était pas accessible financièrement pour nous. Mon petit voisin avait un Optimist mais jamais je n‘aurais osé en demander un à mes parents, c’était inenvisageable.

Pour ce qui concerne la course au large, ça n’est pas compliqué, ça n‘était même pas dans mon champ de vision ! Dans ma vie, il y a des rêves que j’ai osés mais il y en a d’autres que j’ai réalisés sans même avoir osé les rêver et parmi eux, il y a tout ce qui relève de la course, le Vendée Globe…

©Isabelle Joschke

Cette traversée de l’Atlantique qui va te mener au Brésil peut être considérée comme une traversée initiatique, celle qui te fait basculer de la littérature que tu étudies à un récit beaucoup plus personnel que tu vas écrire toi-même.

Oui complètement, même si je ne qualifierais pas cette traversée d’initiatique parce que j’ai vécu un beau voyage du début à la fin et que, pour moi, dans le terme initiatique, il y a souvent une notion qui renvoie à quelque chose de difficile à traverser. Ce qui est certain en revanche, c’est que ce voyage a été un gros déclencheur et que j’ai senti, à un moment donné, que j’étais appelée à continuer dans cette direction. Ça a été une évidence et, à partir de là, j’ai arrêté de réfléchir et j’ai pris les choses en main.

Tu vas baliser ton parcours en passant un brevet pour devenir éducatrice sportive, un autre pour être skippeuse et tu vas voyager. Au programme, il y aura les Antilles, les États-Unis, tu t’aventures en Méditerranée la plupart du temps sur des bateaux de croisière.

Oui, je suis devenue skippeuse professionnelle et ces voyages, c’était à l’occasion de convoyages, de charters ou de stages de voile. À l’époque, j’avais passé ces diplômes parce que je n‘avais pas du tout l’intention de faire de la course au large. D’ailleurs, deux ans avant d’acheter mon Mini, je ne connaissais pas la course au large. Moi, mon ambition, c’était d’évoluer dans le monde de la croisière, qui est un univers en soi avec plein de choses à faire.

©Ronan Gladu

Ce sont des rencontres impromptues qui vont décider de tes premiers pas dans l’univers de la course. Tu es en escale à Lorient, chez toi, et tu croises des ministes qui te donnent envie de t’essayer à la régate à ton tour. Tu prends part à la Mini Transat en 2004 et tu mets un premier pied dans un monde complètement nouveau pour toi.

Ce sont des mondes qui, en effet, n’ont rien à voir. Moi, je ne savais pas faire avec un bateau de course et je me suis retrouvée à partir au loin, au large, toute seule. Tout était nouveau mais j’étais tellement enthousiaste, j’avais une telle envie, une telle soif d’aventures, d’être seule en mer que ça ne me paraissait pas du tout difficile. À ce moment-là, j’avais un peu l’impression de revivre.

Qu’est-ce te faisait te sentir vivante ? L’aventure en solitaire ? La compétition ?

Je pense que c’était le fait d’avoir un challenge et qui plus est, un challenge qui corresponde parfaitement à mes aspirations. Du jour où j’ai acheté mon premier Mini jusqu’à aujourd’hui, ma vie a basculé dans le sens où tout mon temps, surtout au début, a été consacré au bateau. Quand tu achètes ton Mini 6.50, tu n’as plus de week-end, plus de soirées, d’autant plus quand tu n’as pas de sponsors et pas d’argent. C’était à la fois un gros challenge et la réalisation de mon rêve. La combinaison des deux me stimulait et me donnait l’impression de me sentir vivante. C’était exactement ce dont j’avais envie.  

©Isabelle Joschke

Tu te lances en 2004 puis tu bifurques sur le circuit Figaro, l’antichambre du Vendée Globe, quatre ans plus tard. Est-ce que c’est à ce moment-là que tu as commencé à avoir des velléités de Vendée Globe ?

J’ai fait quatre ans de Mini, huit ans de Figaro et au début, je ne me voyais pas du tout sur un Imoca. C‘est peut-être ce qui me différencie de nombreux coureurs qui eux, ont rêvé de ça. Moi, je pensais que ce n’était pas pour moi, que c’était réservé à des gens nés dans ce milieu. Ce n’est que peu à peu que je me suis dit que c’était quelque chose auquel je pouvais aspirer à mon tour, confortée en cela par le fait que l’on venait me voir en me demandant si je ne voulais pas participer au Vendée Globe.

Ça s’est fait progressivement et à un moment donné, j’ai eu envie de commencer à chercher des sponsors pour faire et du Figaro et le Vendée Globe. Je me suis lancée avec une écurie, puis toute seule, puis j’ai été aidée par des gens, puis je me suis retrouvée de nouveau toute seule et, au final, ça n’a pas trop marché. J‘ai traversé un gros creux jusqu’à ce que je rencontre mon sponsor Générali. Dès le début de notre route commune, la directrice de la communication m’a avertie que le groupe ne voulait pas s’investir de nouveau dans le Vendée Globe, j’en ai fait le deuil, mais un vrai deuil, à savoir que je n‘en avais même plus l’envie.

©Jean-Louis Carli/Alea

Ils ont finalement changé d’avis

Oui, fin 2015, mon sponsor me propose d’y aller finalement. Pour moi, c’était un choc parce que j’avais tiré un trait dessus.

Comment ça se passe lorsque l’on n’a plus envie de participer au Vendée Globe mais qu’on a la possibilité de s’y engager ?

Je me suis tout simplement rendu compte qu’au fond de moi, j’en avais encore envie ! Le phénomène de deuil est une chose assez paradoxale ! 

À partir de ce moment-là, tu commences à apprivoiser un bateau beaucoup plus grand, plus complexe et, dès 2017, tu participes au défi Azimut et à la Transat Jacques-Vabre, véritables baptêmes du feu mais pas en solo. Est-ce que cela te conforte dans cette envie retrouvée de t’engager pour le Vendée Globe ? 

Le truc génial c’est que, entre le moment où on s’est dit qu’on partait pour le Vendée Globe et le moment où j’ai eu mon Imoca, il s’est passé un an. Durant ce temps, j’ai couru en class40, un bateau de taille intermédiaire, 12 mètres, avec lequel j‘ai super bien marché. Avec lui, j’étais comme un poisson dans l’eau et j’ai retrouvé le plaisir du large.

Tout cela m’a donné confiance et, en 2017, quand j’ai commencé à naviguer sur mon Imoca en double pour préparer la JacquesVabre, j’étais super à l’aise et je me régalais. Je me suis dit que, physiquement, j’avais passé un cap mais, en même temps, j’ai vu que j’étais largement capable. Cette année-là, 2017, je fais une belle saison, même chose l’année suivante avec deux podiums dont un en solitaire  

©Vincent Curutchet

Tu vas connaître des moments fastes, d’autres plus compliqués puisque tu vas être contrainte, notamment, à l’abandon sur la Route du Rhum en 2018 et la Jacques-Vabre l’année suivante. Toi qui disais avoir retrouvé l’amour de la course au large, comment fais-tu pour digérer ces rendez-vous manqués qui ne sont pas de ton fait ?

Un abandon sur une course, c’est quand même un gros échec et ce, même si on n’est pas responsable de l’avarie. On a passé toute une année, voire plus, focalisé vers l’objectif en question, toute notre énergie est tournée vers la ligne d’arrivée et, finalement, tout s’arrête net en 5 secondes, ce qui est assez violent. Pendant longtemps, j’ai fonctionné en me disant qu’il fallait vite me remettre en selle, ne pas regarder le côté noir de la situation mais aller de l’avant, et en faisant ça, je pense que je me suis empêchée de digérer réellement ce qui m’était arrivé et que je n’ai pas réellement pu passer à autre chose, à savoir basculer dans une nouvelle énergie, une énergie 100 % positive.

C’est quelque chose que j’ai mis des années et des années à apprendre, il a fallu que je creuse du côté du développement personnel. C’est exactement comme le rapport à la peur que nous évoquions auparavant : quand quelque chose ne va pas, il faut commencer par regarder les choses en face et, pour moi, c’est valable dans tous les domaines, pas uniquement le sport. C’est pour ça que j’ai mis autant de temps à digérer toutes ces mésaventures, je pense que ça aurait pu aller beaucoup plus vite si j’avais su les traiter autrement, si j’avais eu un autre état d’esprit.

©Ronan Gladu

Tu traverses un nouveau coup dur en 2020, qui te contraint à abandonner le Vendée Globe. Tu décides néanmoins de boucler ton périple, quitte à arriver hors course. Abandonner, c’était envisageable, mais renoncer non. C’était un peu ça ? 

Tout s’est fait progressivement. Il a d’abord fallu que je déclare forfait. À ce moment-là, j’étais dans une très grosse tempête et il fallait vraiment gérer le moment présent, la sécurité. Ensuite, je suis passée par une phase de colère. J’étais contrainte à l’abandon pour une raison technique dont je considérais qu’elle aurait pu être évitée. Je me suis dit que j’allais débarquer dans le premier port et puis, s’en serait terminé, je rentrerais.

Ce qui a tout changé, c’est que j’ai été obligée de naviguer très lentement pour que mon bateau ne chavire pas. Pendant soixante-dix jours, j’avais été à fond et là, c’était le contraire. Je me suis retrouvée à passer beaucoup de temps à ne rien faire et les choses se sont peu à peu décantées. J’ai compris qu’il était inenvisageable de rentrer en avion, sans mon bateau. C’est important de terminer une histoire, quelle que soit cette histoire et il était devenu évident qu’il fallait que je termine la mienne, que je ramène mon bateau.

À partir de là, j’ai basculé dans un récit positif et j’ai réussi à assez vite digérer ma déception même s’il y a eu des moments difficiles quand j’ai vu les premiers participants du Vendée arriver aux Sables-d’Olonne alors que moi, j’étais encore au Brésil. 

©︎Martin Viezzer

Tu parlais de leçon d’humilité pour évoquer cette période. Est-ce que tu dirais qu’elle a eu une incidence sur ta façon d’appréhender la voile et sur tes envies pour l’avenir ?

Globalement, il y a pas mal de choses que je me suis mise à envisager autrement une fois que j’ai touché terre aux Sables-d’Olonne, c’est-à-dire une fois que ma boucle a été bouclée. Il y a effectivement pas mal de choses qui ont lâché et pas forcément en lien avec le bateau d’ailleurs. Par la suite, il s’est passé encore deux ans pour quil y ait un basculement en lien avec ma façon de naviguer et c’est vraiment en 2022, quand je me suis posé la question de savoir si j’avais envie de retourner sur le Vendée Globe, et que j’ai envisagé de ne pas le faire et de mettre fin à ma carrière que j’ai basculé, que j’ai changé de regard et que j’ai vu autrement ma façon de naviguer.

C’est pour cela que tu précises que le Vendée Globe 2024 n’est pas l’occasion pour toi d’une revanche ? Ce départ, qui est un nouveau départ, est motivé par l’envie de te transcender avec, cette fois, une façon d’aborder la course en toute liberté

C‘est complètement ça. La notion de liberté est très importante parce que je pense que les meilleures performances sont associées au fait que le skipper qui performe se sent libre au moment de la course, libre de ses choix, libre d’oser prendre des risques et non pas contraint par le doute, par la peur

Je pense que je ne suis plus la même personne qu’il y a quatre ans parce que j’ai eu des doutes et que je me suis autorisée à me dire que je n’allais peut-être pas dans la bonne direction. Ça a été une étape importante de me verbaliser que je pourrais renoncer, que je pourrais ne pas y retourner, ça m’a permis de me sentir plus libre d’y aller de la manière dont moi, à présent, j’avais envie et de naviguer et de vivre mon métier.

©Isabelle Joschke

Tu vas donc rempiler, tu seras l’une des six femmes au départ, record de 2020 égalé. Cela ne fera même pas un quart de participantes. Cette disproportion entre skippers et skippeuses en course au large, est un sujet qui te tient à cœur. En 2012, tu as fondé l’association Horizon Mixité* avec ton amie Martine Gauffeny afin de faire prendre conscience aux petites filles qu’aucun domaine ne leur était impossible d’accès. Est-ce que cela a joué également dans ton envie de repartir ?

C’est un sujet qui me porte et m’accompagne dans mon parcours de navigatrice depuis longtemps. Mon message, aujourd’hui, ne consiste néanmoins plus seulement à dire que nous, les femmes, pouvons atteindre les mêmes objectifs que les hommes, avoir des rêves aussi ambitieux et réussir aussi bien dans tous les métiers. Ce message, je le porte depuis dix ans mais je pense qu’il est important de rajouter à tout cela que nous n’avons pas besoin de faire comme les hommes, nous n’avons pas besoin de nous travestir, de nous ignorer pour y arriver et, sur ce sujet précis, je pense que nous avons encore un peu de chemin à parcourir.

©Isabelle Joschke

C’est-à-dire ?

Quand on évolue dans un milieu masculin, la norme, c’est la façon de fonctionner des hommes. Si tu es une femme et que tu fais différemment, tu n’es pas dans la norme et tu as l’impression de te fourvoyer alors que ce n’est pas ça, tu fais simplement ce qui est bon pour toi. Pour ma part, pendant longtemps, j’ai voulu faire comme les autres autour de moi, à savoir comme les hommes puisque je n‘avais pas beaucoup de références féminines, et ça ne me réussissait pas.

Cette manière de penser, de faire, peut conduire à moins bien réussir, peut conduire à des échecs et, par conséquent, à donner l’impression que le métier que l’on a choisi est un métier exclusivement masculin. On se retrouve alors avec un serpent qui se mord la queue. Je trouve vraiment important de rappeler quil y a des manières de faire différentes, que l’on porte en soi énormément de ressources que l’on peut aller chercher même si elles ne sont pas forcément visibles au premier abord.

©MACSF

C’est aussi le message que tu souhaites transmettre à travers ton livre « Traverser : les océans et autres épopées »**.

Oui, le message final est que chacun et chacune peut aller chercher en soi toutes les ressources pour pouvoir réaliser tous les rêves incroyables qu’il ou elle peut avoir ou ne pas avoir.

Nous avons un potentiel énorme, il faut apprendre à l’écouter et donc à s’écouter.

*Toutes les infos sur l’association Horizon Mixité sur son site dédié

**« Traverser : les océans et autres épopées » par Isabelle Joschkeet  Valérie Péronnet,aux éditions Glénat 

Ouverture ©Jean-Louis Carli/Alea

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