Let's go girls, plaquez les préjugés !

Let's go girls, plaquez les préjugés ! kids
Alors comme ça, les jeunes filles devraient éviter la pratique du rugby ? C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude qui met en évidence des stéréotypes à la peau dure... Allez les p'tiotes, ne restez pas sur la touche !

Par Alexandre Hozé

Publié le 30 avril 2024 à 14h00

Être ÀBLOCK!, vous le savez, c’est faire face aux stéréotypes et les balayer d’un revers de basket. Les exemples ne manquent pas malheureusement, mais ça ne veut pas dire que c’est sans espoir, loin de là ! 

En janvier 2024, l’agence immobilière FONCIA, avec l’aide de l’Institut Kantar, s’est lancée dans la création d’une étude autour des jeunes filles dans le rugby. Pour cela, ce sont des parents qui ont été interrogés. Le but ? Identifier les clichés et surtout leur ampleur. Mais pas pour s’apitoyer… 

« C’est important de s’appuyer sur des témoignages et des chiffres du terrain, explique Anne-Laure Sanguinetti, directrice de la communication de FONCIA, entreprise partenaire du Racing 92. Cela va nous permettre de nous engager au bon endroit et de la bonne manière. » 

Car oui, il va falloir des actions fortes pour que le rugby féminin s’ouvre à davantage de jeunes filles… 

©️FONCIA

Néanmoins, le potentiel est là : 41 % des Français s’intéressent au rugby, 66 % sont favorables à ce que leur enfant en pratique. Malheureusement, il y a un mais… 

Sur ces 66 %, 81 % sont tout à fait d’accords pour que leur fils fasse du rugby, mais seulement 66 % pour que leur fille le pratique. Quinze points d’écart. Et ça grimpe encore quand on se penche sur les parents pratiquant du rugby : 89 % d’entre eux sont favorables à ce que leur fils se lance dans ce sport, contre 69 % en ce qui concerne leur fille. 

« Honnêtement, je ne suis par surprise par ces chiffres », confie Jeanne Sorrin, joueuse au Racing 92, équipe de troisième division française. Cette rugbywoman de 28 ans s’est lancée sur les terrains de rugby à 21 ans. « Ma mère avait peur que je me blesse, mon père craignait que les chocs déforment mon visage, témoigne-t-elle. Pourtant, mes frères ont fait du rugby dans leur jeunesse, mon père en faisait aussi… » 

Des craintes que l’on retrouve chez beaucoup d’autres parents. 20 % d’entre eux s’opposent à l’inscription de leur fille dans un club de rugby car ils pensent qu’elle n’en a pas les capacités physiques. Un cliché on ne peut plus éloigné de la vérité… « Au rugby, chaque physique a sa place, affirme Jeanne Sorrin. Chacun a ses points forts ! Moi-même je suis assez petite, et je suis sur le terrain ! Le rugby est un sport inclusif. » 

©️FONCIA

Autre chiffre intéressant, 30 % des parents interrogés pensent que le manque de modèles pour inspirer les jeunes filles pèse sur le développement de la pratique du rugby féminin. Une observation qui fait écho à l’histoire de Jeanne : « Mes frères se sont lancés dans le rugby sans problème car ils avaient des exemples auxquels s’identifier, analyse-t-elle. Dans mon enfance, je n’ai pas imaginé faire du rugby, je n’avais jamais vu un match de femmes à la télévision, la médiatisation était nulle. » 

La suite coule malheureusement de source… Sans rôle-model, sans médiatisation, les jeunes filles n’ont même pas dans l’idée de s’approprier le ballon ovale, les clubs n’ont pas assez de licenciées pour construire des équipes féminines et, CQFD, un manque d’installations adaptées pour la pratique féminine du rugby s’installe… En fin de compte, le serpent se mange la queue. 

Pourtant, 40 % des Français pensent qu’il faut plus de médiatisation des joueuses de rugby et 80 % des pratiquants et intéressés sont favorables à consommer davantage de contenus portant sur le rugby féminin. « Le volet médiatique est très important, confirme Jeanne Sorrin. En voyant des femmes jouer, arbitrer ou même commenter, les petites filles vont se dire que c’est possible de jouer au rugby ! » 

Jeanne Sorrin entend bien contribuer à renverser les préjugés ancrés dans le rugby…©️Carine Chaudet

Mais avec cette étude, FONCIA compte trouver des solutions pour enfin sortir de ce cercle vicieux. Car, encore une fois, c’est de l’ordre du possible ! Une des solutions avancées est de développer le maillage territorial du rugby féminin. « Nous sommes partenaires du Racing 92, mais aussi d’environ 40 clubs amateurs de rugby féminin, rapporte Anne-Laure Sanguinetti. Nous allons de plus en plus nous engager auprès d’eux, notamment en les soutenant dans l’acquisition de matériel par exemple. » 

L’étude réalisée sera également l’occasion d’engager le dialogue… « Nous allons organiser des rencontres entre des joueuses et des parents, explique encore la directrice de la communication de FONCIA. Un échange de la sorte peut contribuer à faire reculer les stéréotypes observés dans l’étude. » 

Des initiatives on ne peut plus ÀBLOCK! qui, on l’espère, vont également se multiplier grâce à l’engagement de différents acteurs du rugby français. L’occasion est belle, alors n’hésitez pas les filles, entrez dans la mêlée ! 

©️FONCIA

  • Étude Kantar réalisée en janvier 2024 auprès d’un échantillon national de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 25 à 64 ans (avec 45 % de parents d’enfants mineurs).
Ouverture : ©️ FONCIA

D'autres épisodes de "Rugby, ces filles qui transforment l'essai"

Vous aimerez aussi…

Charlotte Bonnet

Best-of 2021 : les confidences des championnes ÀBLOCK!

2021 a été riche de rencontres, comme des cadeaux de Noël avant l’heure. Nos sportives ÀBLOCK! se sont livrées sans langue de bois. Dans ces entretiens, ces filles qui marquent l’histoire de leur discipline ont raconté leur parcours, leurs joies et leurs échecs, leur vision du sport… Retour sur les plus belles déclarations de ces championnes ÀBLOCK!

Lire plus »
Elisa De Santis : « Quand je joue au flag football, je deviens un chat sur le terrain. »

Elisa De Santis : « Quand je joue au flag football, je deviens un chat sur le terrain. »

Pionnière du flag féminin en France, ambassadrice à l’international, Elisa De Santis, 34 ans, est bien dans ses crampons. Alors que ce sport méconnu, petit frère du foot américain, court vers la discipline olympique, celle qui est l’une des meilleures joueuses du monde ondoie avec une agilité sans pareille sur les terrains, une décontraction de façade mais une concentration de pro.

Lire plus »
Hashimoto Seiko, l’olympisme et l’égalité à cœur et à cris

Hashimoto Seiko, l’olympisme et l’égalité à cœur et à cris

Couronnée du Trophée mondial « Femme et Sport » 2021 par le CIO, Hashimoto Seiko, présidente du Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et septuple olympienne dans deux disciplines différentes, est plus que jamais une femme ÀBLOCK! Portrait d’une influente au royaume du sport mondial qui a l’olympisme et ses valeurs dans la peau.

Lire plus »

Le best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une fille des montagnes (Pauline sur notre photo), une vidéo féministe, une folle du volant, une championne de VTT militante, une triathlète qui a réponse à tout, des parcours de combattantes qui tiennent bon la barre de Pole Dance ou encore une athlète des années 30 qui n’en était pas vraiment une… C’est le résumé de la semaine sur ÀBLOCK! Profitez !

Lire plus »
Rose Nathike Lokonyen

Rose Nathike Lokonyen, le sport pour refuge

Elle n’est pas une athlète comme les autres. En 2016, Rose Nathike Lokonyen participait aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro au sein de la première équipe de réfugiés de l’Histoire. Depuis, la jeune sud-soudanaise continue de tracer sa route, utilisant le sport pour mettre en lumière le sort de ceux qui, comme elle, ont dû fuir leur pays. Portrait d’une sportive qui (re)vient de loin.

Lire plus »
Mandy François-Élie, reine de la piste handisport

Mandy François-Élie, reine de la piste handisport

Triplement médaillée – dont un sacre en or – lors des précédentes éditions des Jeux Paralympiques, la championne du 100 et 200 mètres va tout donner pour décrocher l’or aux Jeux paralympiques de Paris. Prêt, feu, partez, Mandy François-Élie est dans les starting-blocks.

Lire plus »
Roger Bambuck

Roger Bambuck : « J’ai fait ce que j’ai pu pour le sport féminin, je sais qu’il reste beaucoup à faire…»

Il est considéré comme l’un des meilleurs sprinters français de l’histoire. Mais Roger Bambuck fut aussi secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports de 1988 à 1991 et c’est sur cette période de sa carrière que nous avons souhaité revenir avec lui, plus précisément sur la place du sport féminin lorsqu’il était en fonction. Pour en comprendre l’évolution, les avancées ou non, il est précieux de regarder dans le rétro. Le sport féminin est un enjeu de société aujourd’hui, mais l’était-il à la fin des années 80 ?

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner