Née dans les rues du Bronx dans les seventies, cette danse acrobatique voit s'affronter des "crew" sur le bitume et sur les pistes à coups de mouvements saccadés. Et les Bgirls y font bonne figure. Petite histoire du breaking conjugué au féminin.
Par Clotilde Boudet
Publié le 30 novembre 2022 à 8h02, mis à jour le 18 février 2024 à 12h20
Le breakdance, au départ appelé « B-boying », est apparu au coeur du Bronx, dans les années 70. Aux origines, il est pratiqué par des « crew » d’Afro-américains et de Latinos.
Mais comme le breakdancenaît et grandit dans la rue, il laisse au départ (et sans surprise) peu de place aux femmes…
Extrait de la vidéo The Origins of Breaking Culture.
En France, la première apparition officielle de cette danse au ras du sol remonte à la tournée « New York City Rap Tour », organisée par Europe 1 en 1982. Cette tournée française présentait des artistes américains, graffiti-artists, DJ, break-dancers, rappeurs et même du double dutch.
L’événement est souvent cité comme marquant le début de la culture hip-hop en France. Mais, à cette époque, les filles n’étaient pas légion sur les planchers.
Dans le monde ultra viril du hip-hop, les amatrices de break doivent apprendre et gagner le respect des mecs « à la dure ».
Ça, Karima Khelifi, une des pionnières françaises de la discipline, l’a bien compris. Elle a dû faire ses preuves pour intégrer le crew « Aktuel Force » en 1986. Et ça ne lui a pas déplu. Selon ses propres dires, elle a été attirée par le Break, parce qu’« il n’y avait pas de filles, il a fallu se faire une place, conquérir les pistes de danse, imposer son style et exprimer ses idées », comme elle le confiera au journal Le Monde.
Bgirl Karima Khelifi d’Aktuel Force, pendant une battle en 2016.
Cette danse qui, pour beaucoup, s’apparente plus à un art et une manière de vivre qu’à un sport, est à l’image de la société : les femmes s’y font de plus en plus entendre. Nacéra, Aka « Bgirl Hurricane », ne dira pas le contraire.
En 1998, elle est la première Française à s’être envolée outre-atlantique pour un grand championnat de Breaking. Dans le milieu, on la surnomme « The French Queen elegance Style. »
Celles qu’on appelle les Bgirls ont dû faire preuve de ténacité et de patience pour se faire leur place dans le monde du breakdance. Si la compétition internationale « Battle of the Year » (BOTY), existe depuis 1991, les femmes ne peuvent y faire des battles en solo que depuis 2018…
«Auparavant , les filles n’avaient pas tant de modèles que ça, aujourd’hui si, expliquait Nacéra en 2018 sur notonlyhiphop.com. Donc, je ne vois pas ce qu’elles doivent créer de plus. Je pense que juste être “une fille” et être dans le hip-hop c’est déjà warrior ! »
Nacéra, Aka « Bgirl Hurricane », reine du B-girling français.
Mais le breakdance continue sa mue hors de la « street » et son avenir est plein de promesses. Ainsi, il fera sa première apparition aux JO de Paris, en 2024, en tant que sport additionnel. Il y aura deux épreuves : une masculine et une féminine. 16 Bboys et 16 Bgirls (Jeux paritaires obligent!) s’affronteront dans des battles en 1 contre 1…dont Bgirl Kimie, l’une des étoiles montantes de la piste de breakdance made in France.
Une nouvelle occasion pour les filles de montrer qu’elles aussi ont tout ce qu’il faut pour entrer en piste et breaker !
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