Le sport professionnel, c’est dans l’ADN Palis. Et à chacun sa spécialité. Pour Isabelle, la mère, c’est le handball. Pour le Jean-Luc, le père, c’est d’abord une dizaine d’années dans les équipes jeunes du Stade Malherbe, le club de football de Caen, avant de se tourner vers la formule 3.
Puis, c’est au tour d’Alexandre, le frère, de briller avec sa carrière internationale en hockey sur glace. Alors rien d’étonnant à ce que la benjamine, Ella Palis, n’excelle à son tour. Pour s’illustrer, elle a choisi le football.
Et pour trouver sa voie, Ella n’aura pas à aller bien loin. Seulement à descendre dans le quartier de sa ville de Verson (Calvados). Bien qu’originaire de Seine-et-Marne (Brou-sur-Chantereine pour être exact), c’est en Normandie que miss Palis évolue et s’entiche du ballon rond.
À l’âge de 6 ans, Ella Palis intègre le club de l’AS Verson dans une équipe de garçons. Les préjugés sur les filles dans le football, elle les envoie balader à grands coups de crampons :
« J’ai souvent entendu « C’est une fille, ça va être facile« », confie-t-elle à Actu.fr. Au bout de deux ou trois bonnes passes, ils changent d’avis. Et à la fin, ils me regardent dans les yeux quand on se serre la main. Ce n’est pas parce que je suis une fille que je ne me débrouille pas. Je ne me laisse pas faire, je vais au duel. »
Mais à partir de 15 ans, les filles ne peuvent plus jouer en équipes mixtes. Alors, en 2014, c’est l’occasion pour Ella Palis de découvrir de nouveaux horizons. À l’époque, elle jouait pour le plaisir tout en rêvant de Clairefontaine, le pôle de formation français dédié au football.
Quelque mois plus tard, la footballeuse versonnaise y est acceptée, le Graal pour les athlètes en herbe français !
C’est fait, Ella Palis s’apprête à partir dans un des meilleurs centres de formation. En étant formés à Clairefontaine, les espoirs doivent trouver un autre club avec lequel jouer les week-ends.
La Normande passe du côté breton et se tourne vers l’En Avant Guingamp (EA Guingamp). Le club a bonne réputation tout en restant à proximité. De quoi séduire la milieu de terrain. Elle y reste six ans, entre 2014 et 2020, tout en assurant ses arrières en passant un BTS.
Mais la passion est la plus forte et la footballeuse décide de s’y consacrer pleinement durant sa dernière année à Guingamp. 2020 sonnera la fin de son aventure dans les Côtes-d’Armor et son départ vers de nouvelles contrées.
« La belle endormie » pousse la joueuse à quitter le nord pour intégrer les Girondins de Bordeaux. Ella Palis s’engage à revêtir le maillot bleu et blanc pour une durée de trois ans.
Mais ce n’est pas le moment de baisser sa garde. La joueuse doit faire face à d’autres enjeux.
Depuis 2015, Ella Palis fait des aller-retours chez les Bleues. La même année, elle participe à son premier match avec les moins de 17 ans (U17) puis guide les U19 tricolores en tant que capitaine durant l’Euro 2018 des moins de 19 ans.
Pourtant, malgré son rôle majeur en 2018, elle ne participe qu’à un seul match en U23 l’année suivante. Entre une blessure et l’arrivée de la pandémie de COVID, difficile de se frayer un chemin dans l’univers du ballon rond.
Un passage à vide ? Ella Palis garde le cap et mise sur le long terme.
Pari relevé. Sa première sélection en équipe de France A arrive peu de temps après. En 2021, la jeune tricolore fait ses débuts en bleu en participant aux éliminatoires de la Coupe du Monde 2023.
Elle reviendra un an après pour les rencontres amicales qui précèdent l’Euro 2022. Ici encore, Ella Palis garde l’esprit du jeu. Ce championnat d’Europe, c’est l’opportunité pour elle de faire ses preuves, mais aussi de perfectionner sa technique :
« C’est une grande fierté, un honneur de pouvoir venir au château, confie la joueuse à la FFF. C’est le début peut-être d’une longue histoire ou peut-être la fin, on ne sait pas, ça peut aller très vite dans les deux sens. Il faut travailler et prendre exemple sur les joueuses dans le groupe. Ouvrir grand les yeux. »