Dans le Kasai Canoe Slalom Centre de Tokyo, les concurrentes du C1, canoë monoplace slalom (à genoux, pagaie simple) s’élancent une à une, gardant la meilleure pour la fin.
En dernière position, la Franco-australienne Jessica Fox, ultra-favorite de la compétition, se jette à l’eau. Elle fait honneur à sa réputation et décroche, grâce à un sans-faute, l’or olympique.
Fille des deux pointures du canoë-kayak slalom, la Française Myriam Jérusalmi (double championne du monde) et l’Anglais Richard Fox (quintuple champion du monde), Jessica Fox n’a que 27 ans mais elle est pourtant en quête de cette breloque dorée depuis près de dix ans.
Initiée très tôt à la discipline (famille oblige), elle s’entraîne depuis 2005 sous les consignes de sa mère. Et puis, très tôt dans sa carrière, elle commence à gagner.
En 2010, elle devient championne du monde junior (16-17 ans) alors qu’elle n’est que cadette (14-15 ans). Puis la même année, elle décroche le bronze lors des mondiaux sénior en C1.
Rien d’étonnant alors à ce que Jessica Fox se qualifie pour les JO de Londres. En 2012, à seulement 18 ans elle participe non seulement à sa première olympiade, mais elle décroche aussi un premier podium olympique.
Jessica Fox remporte la médaille d’argent en K1, Kayak monoplace slalom (assis, pagaie double). La compétition féminine en C1, sa spécialité, n’étant pas encore au programme des jeux.
Un peu d’expérience en poche et Jessica s’envole pour Rio 2016 avec la ferme intention de se parer d’or pour sa deuxième olympiade. Hélas, ce ne sera pas pour cette fois. L’Australienne n’obtient « que » le bronze et devra attendre encore avant de devenir championne olympique.
Jessica Fox arrive donc à Tokyo avec deux médailles olympiques en poche et dix titres de championne du monde, C1 et K1 confondus, à son palmarès. Pour la première fois de l’histoire, le C1 féminin fait son entrée au programme.
Jessica Fox en est alors l’ultra favorite, un brin de superstition trace son chemin dans sa tête. Dans la famille Fox, on commence à penser que le titre olympique échappera toujours à ses membres.
Richard, le père, a manqué le podium en 1992 à Barcelone à cause d’une pénalité contestée et Myriam, la mère, a dû se contenter du bronze en 1996 à Atlanta. « Ça nous rend tendus dans la famille à cause de ça », s’amuse alors Jessica Fox.
Ce 29 juillet 2021, le mauvais sort -s’il n’a jamais existé- semble levé. Avec 105,4 points (zéro pénalité), Jessica Fox devance la Britannique Mallory Franklin (108,68 points, 2 secondes de pénalité) et l’Allemande Andrea Herzog (111,13 points, 2 secondes de pénalité).
Et de remporter (enfin) l’or olympique pour devenir la première femme de l’histoire des JO à remporter la compétition en C1.
Des jeux rondement menés pour celle qui est aussi médaillée de bronze en K1 !