Le 3 juillet 2007, celle qu’on surnomme « La guêpe » s’apprête à compléter (enfin) sa collection de médailles en y ajoutant le seul titre qui lui manque, celui de championne d’Europe en épée individuelle. Elle a 35 ans et ne fait pas mystère de son ambition : elle veut tout gagner.
Laura Flessel aime frapper fort et pour cause, en 1996, à tout juste 23 ans, elle décrochait déjà sa première médaille d’or chez les pros. De l’or olympique s’il vous plaît !
Après les Jeux d’Atlanta, les titres de championne s’accumulent, de France, du Monde… Toujours en épée, sa spécialité. Mais jamais d’Europe.
Habituellement, la Fédération française d’escrime envoie une équipe que l’on pourrait qualifier de « secondaire » pour les championnats d’Europe. L’objectif étant de permettre à de jeunes tireurs de gagner en maturité et en expérience.
Laura Flessel, déjà médaillée dans toutes les compétitions les plus prestigieuses n’entre donc pas dans cette catégorie et ne devrait pas pouvoir concourir pour son titre manquant.
Changement de stratégie en 2007 ! Pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, les nations doivent engranger un maximum de points lors des compétitions précédant cette échéance. Il faut donc envoyer les meilleurs. En piste, Laura !
La Guadeloupéenne part favorite de la compétition et se montre à la hauteur des attentes.
Tout d’abord, au deuxième tour, elle évite le piège Timea Nagy. Son homologue hongroise et plus grande rivale l’a notamment privée d’un second titre olympique en 2004 ou encore d’une finale mondiale en 2006.
« La Guêpe » pique tous ses adversaires une à une. 15 touches à 11 en quart contre Emese Szasz-Kovacs. 15 à 9 contre l’Allemande Britta Heidemann en demi.
La voilà en finale. Face à elle, une petite jeunette, Emma Samuelsson, à peine 18 ans et championne du monde junior en titre. Pas de quoi faire trembler la Française : 15 touches à 13 et ça y est Laura Flessel décroche la breloque qui lui échappait.
Un soulagement qu’elle ne manque pas d’exprimer à l’AFP : « Ça y est, j’ai tous les titres ! Je voulais tellement ajouter cette ligne qui manquait à mon palmarès. C’est fantastique. Ce fut difficile, même si de l’extérieur cela a paru couler de source. »
Mais une fois qu’on a tout gagné, on est un peu blasé, non ? Pas Laura Flessel qui rétorquait alors : « Rassurez-vous, ma motivation ne va pas baisser. Dans deux mois, il y a les Mondiaux puis, l’an prochain, les JO pour lesquels il faut encore se qualifier. »
Ça, c’est du mental de championne !