Tassia : « Le kayak polo est un sport plus beau que brutal. »En équipe de France de kayak-polo, 24 ans, designer
Kayak-poloïste, quésaco ? Tassia Konstantinidis, la vingtaine énergique, est de cette espèce trop méconnue : une athlète de kayak-polo, discipline du kayak qui a porté l’équipe française féminine en championnat national, européen et mondial jusqu’au Graal : la première marche du podium des Championnats d’Europe 2021. Avec, à son bord, cette jeunette de l’équipe senior. Témoignage d’une sportive de haut niveau qui tient bon la pagaie.
Propos recueillis par Claire Bonnot
Publié le 24 novembre 2021 à 17h34, mis à jour le 25 mars 2022 à 17h14
« J’ai toujours baigné dans le sport et surtout dans les sports d’eau. J’ai débuté avec la natation que j’ai pratiquée pendant plus de quinze ans et j’ai continué avec le plongeon acrobatique en sports études mais j’ai aussi fait de la voile.
Des sports aquatiques, donc, sans doute parce que je suis semi-grecque et que mes parents voulaient que je sache nager quand on allait, l’été, voir mes grands-parents ! Alors, le kayak a été une sorte de continuité…
J’avais testé avec l’école et ça m’avait bien plu. J’ai commencé en club à l’âge de 15 ans et j’ai progressé assez vite. Du coup, j’ai bien accroché !
Avant de faire du kayak polo ou toutes autres disciplines, tout le monde commence par le kayak. On est d’abord dans une école de pagaie dans laquelle on essaye de pratiquer toutes les disciplines de kayak.
Le but est que l’on trouve dans laquelle se spécialiser pour notamment faire de la compétition : il faut d’abord apprendre à maîtriser un kayak, à pagayer droit, à tourner. Puis, on apprend le slalom – sur rivière en passant des portes, la course en ligne – pagayer le plus vite possible sur de l’eau calme, la descente de rivière – pagayer rapidement aussi, mais sans portes, et le kayak polo…
Ce que j’aimais avec le kayak, c’est que j’étais douée et quand un sport vous convient, ça aide beaucoup à l’aimer !
Et puis, c’est très motivant pour moi, le kayak, ce défi de parvenir à tout prix à faire tenir droit un bateau ! Quand on parvient à lui faire faire ce qu’on veut, c’est très gratifiant !
J’ai débuté par le slalom en compétition et ça m’a fait m’accrocher à mon kayak : j’adore la compétition !
Dans le club de Strasbourg, il y avait tout un pôle de kayak polo du coup j’ai commencé en parallèle. Mais c’est quand une équipe de kayak polo féminine s’est créée que je m’y suis mise à fond.
À l’époque, j’étais dans un lycée spécialisé, je faisais de l’art appliqué pour aller vers le design et j’avais même pensé à arrêter pour pouvoir passer plus de temps à l’entraînement.
Mais mes coachs m’ont conseillé de faire les deux – avoir un projet sportif et un projet professionnel – car il faut savoir que, dans ce sport, on n’est pas sportives professionnelles c’est-à-dire que l’on n’est pas rémunérées. Ce qu’on peut toucher comme rémunération dépend des régions : les montants sont souvent alloués selon les résultats sportifs.
Tout a vraiment commencé pour moi en kayak polo en 2014, quand je suis allée voir les Championnats du monde de la spécialité en Normandie. J’ai compris à ce moment-là que je préférais ce sport d’équipe plutôt que le slalom qui se pratique en solo.
C’est vraiment l’esprit d’équipe qui m’a fait totalement plonger dans le kayak polo : apprendre de et partager avec tes coéquipiers.
À peu près au même moment, on a eu une équipe fille à Strasbourg et j’ai pu évoluer en championnat national.
La suite ? Les sélections en Équipe de France en U21 Femmes en 2015 et 2016. Et je suis rentrée pour la première fois dans l’équipe en 2017 pour les Championnats d’Europe à Saint-Omer, près de Lille. On a fait troisième !
L’année d’après rebelote : je pars au Canada pour les Championnats du monde où notre équipe se place cinquième. La France est une bonne nation du kayak polo, je pense qu’on aurait pu mieux faire sur ces deux échéances…
C’est ce qu’elle a finalement fait : en octobre dernier, on décrochait le titre en Championnats d’Europe en Italie, une première historique pour l’équipe féminine. Génial pour moi dont c’était la première sélection en équipe senior. Je suis la petite nouvelle de l’équipe.
Bref, l’équipe avait fait de nombreux podiums, mais jamais la première place. On est sur une bonne glisse !
Le kayak polo n’est pas un sport olympique donc ça n’aide pas sur le plan de sa médiatisation. Mais je trouve que c’est le moment d’en parler avec cette victoire historique !
Le problème, c’est que la plupart des gens n’imaginent même pas que ce sport existe ! Je crois que les premières traces du Kayak polo remontent en Écosse en 1880.
En France, la première équipe nationale a été créée dans les années 1990 et la première apparition pour l’équipe féminine est en 1994 : elle termine 3e aux championnats du monde.
Côté entraînement, on fait de longs sprints en kayak, des mouvements techniques sur des plans d’eaux calmes en extérieur. Ensuite, on se fait des passes de ballon à la main, on bosse sur la tactique en collectif…
Côté perso, c’est un sport qui mobilise moins les membres inférieurs que les bras, mais le corps doit être gainé et les membres inférieurs maîtrisés. Il y a un petit côté centaure, on doit faire corps avec le bateau.
D’ailleurs, chacune a son propre bateau même en équipe nationale. Parce que chacun d’entre eux a des petites particularités. Moi, je fais 1,60m donc c’est plus compliqué en kayak que lorsqu’on est grand parce qu’on prend moins de place dans le bateau donc il est plus dur à contrôler.
J’ai passé beaucoup de temps à caler mon bateau… Je n’ai eu que deux bateaux différents depuis le début, de la même marque.
Mon poste en équipe de France n’est pas forcément le même que dans mes différents clubs. En équipe de France, je suis à l’arrière, en défense sur les ailes ou en central.
Sinon, en attaque, j’apprécie de jouer à l’intérieur, c’est ce que je faisais en club. C’est l’équivalent du pivot en handball : tu rentres dans la défense adverse et tu pousses les kayaks des autres, soit pour essayer de se placer pour shooter soit pour créer des intervalles pour tes coéquipières pour qu’elles puissent jouer avec de la vitesse.
Le kayak polo, c’est du polo sur kayak avec des schémas de hand : on est 5 en défense et 5 en attaque. C’est le seul sport où le gardien vient attaquer avec les attaquants. On est donc toujours en supériorité numérique en attaque.
Ce sport m’a tout apporté ! Quand j’ai commencé le kayak polo, je n’avais fait que des sports individuels et ça se ressentait sur mon caractère, dans ma manière de sociabiliser avec les gens.
J’ai d’ailleurs pris quelques claques en kayak polo parce que j’ai dû me rendre compte que tout le monde ne s’entraînait pas de la même manière que moi ou que les coéquipières n’avaient pas les mêmes exigences ou objectifs.
J’ai compris que le plus important était de « jouer en équipe » et que ça ne servait à rien d’être très forte si je ne jouais pas avec les autres. J’ai aussi appris à assimiler une victoire et à me dépasser à nouveau…
À côté de ma carrière sportive, je suis designer et ce sport à haut niveau m’a vraiment aidée à m’organiser dans mes études et dans ma vie : à me fixer des objectifs, à construire des étapes pour y arriver.
Je dirais aux jeunes filles qui ont envie de se jeter à l’eau comme moi que ce n’est pas du tout un sport de brutes comme on peut se l’imaginer. Oui, c’est un sport de contact, oui, on peut se prendre des coups, mais c’est un sport plus beau que brutal.
Il est très tactique et stratégique. Et puis, il promet de faire vivre des expériences inimaginables : c’est un sport extrêmement riche en émotions. Ça en vaut vraiment la peine, ne serait-ce que pour le côté sport d’équipe !
Mon rêve sportif est assez proche puisqu’il se déroulera l’an prochain, lors des Championnats du monde en France à Saint-Omer et lors des World Games à Birmingham aux États-Unis.
Au-delà de les gagner, mon projet est de jouer le mieux possible avec mon équipe, l’Équipe de France féminine de kayak-polo. De montrer qu’on est une équipe soudée et qu’on fait du beau jeu !
Ce que je dirais pour donner envie de voir du kayak-polo, féminin de surcroît ? Les matchs de kayak-polo féminin, c’est un peu du jamais vu pour la plupart des gens. Et c’est super impressionnant ! On est loin de l’image du kayak de tourisme, on n’est pas affalées sur le dos de notre kayak.
Et puis, contrairement aux trois autres disciplines du kayak, le kayak-polo se comprend très facilement, c’est un sport spectacle comme le foot ou le basket : il y a un ballon, deux buts, deux équipes. En prime ? Un spectacle inédit.
Suite à une anorexie mentale, Maureen Marchaudon découvre la pratique du street workout, un sport encore jusque-là réservé aux gros bras masculins. Piquée de ces figures qui allient force, agilité et technique, elle devient vite insatiable jusqu’à décrocher le titre de vice-championne de France 2024 de street workout freestyle et à l’enseigner aux femmes qui veulent r(re)trouver la confiance en elles. Who run the world ? Girls !
Il y a peu, elle n’était jamais montée sur un bateau. Pas de quoi arrêter cette professionnelle de la com’ qui s’est engagée, dès le début, aux côtés de Benjamin Ferré, pour son premier Vendée Globe. Confidences d’une fille de l’ombre qui travaille à mettre en lumière un skipper d’exception.
Elle est ingénieure en agroalimentaire de formation, passionnée par le milieu de la voile, et c’est elle qui a la responsabilité de l’avitaillement dans l’équipe du skipper Benjamin Ferré qui prendra le départ du Vendée Globe le 10 novembre prochain. Confidences d’une fille habituée à vivre dix journées en une.
Elle a 17 ans, l’aventure chevillée au corps et des projets plein la tête. Lena Kurbiel, engagée cet été avec l’Australienne Liz Wardley dans la World’s Toughest Row Pacific, est devenue la plus jeune, filles et garçons confondus, à avoir traversé le Pacifique à la rame. Un défi monumental qui en appelle d’autres !
Ce mercredi 25 septembre, elle s’élance pour la première fois lors d’un championnat du monde. Laula Captien, 16 ans, est une des prodiges de la nage avec palmes française, elle se raconte pour la rentrée des Kids sur ÀBLOCK!.
Elle s’appelle Emma Gongora , nom de scène : Valkyria. Combattante professionnelle, cette Marseillaise d’adoption qui a tout plaqué pour vivre sa passion pour la boxe anglaise court depuis 2018 après un rêve, celui de devenir championne du monde. Confidences d’une warrior.
À 32 ans, la cycliste Alice Puech s’est élancée sur les routes du Tour de France Masculin avec le collectif « Donnons des Elles au vélo ». Celle qui est également capitaine du club Skoda « We Love Cycling » de sa région Nouvelle-Aquitaine est toujours impatiente de se mettre en selle !
Elle est Parisienne, ingénieure de formation et, en 2019, à 32 ans, sans jamais avoir navigué, elle se met au défi de prendre le départ de la Mini Transat 2023, une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance. Pari relevé pour l’audacieuse Alexandra Lucas qui a été choisie pour être l’une des porteuses de la flamme olympique.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !
Ce sera une première ! Le surf, le skateboard, l’escalade et le karaté seront, pour la première fois de l’Histoire, au programme des JO qui débutent le 23 juillet, à Tokyo, au Japon. Quatre nouveautés et un retour attendu, celui du softball, pour un rendez-vous olympique qui comptera, au total, 48 disciplines. Revue d’effectifs.
Elle fut la première femme guide de haute montagne en Europe. L’alpinisme, pour elle, c’est avant tout une histoire d’amour. Celle qui la lie à son mari, Jean-Jacques, qui l’a initiée à la montagne et l’a soutenue lorsqu’elle a voulu faire de sa passion son métier. Martine Rolland est une pionnière discrète, étonnante et captivante. Elle se raconte dans un livre* et sur ÀBLOCK!
L’apéritif se poursuit avant de déguster les JO d’hiver de Pékin. Cette fois, c’est à Rouen qu’une compétition de glisse fait son show. Les 4 et 5 février, la French Cup de patinage artistique synchronisé aura lieu dans la patinoire Nathalie Péchalat. À vos lames, citoyens !
Une semaine sportive, bien-être et féminine ? C’est aux Contamines du 18 au 25 juillet. L’Open International de tennis féminin et la semaine « Femmes au sommet » y sont réunis. À vos raquettes et tapis !
Baroudeuse kayakiste, elle maîtrise haut la main les rapides les plus dingues de la planète. À 28 ans, cette championne du monde de slalom en équipe et triple championne du monde de kayak extrême se fait désormais la main et la malle en kayak d’expédition aux conditions extrêmes. Accro à l’adrénaline, elle ne lâche jamais la pagaie. Un vent de fraîcheur sans langue de bois !
On les adore ces séances où on pète la forme, où tous les exercices nous semblent easy, où on se dépasse en mode “même pas mal“. Forcément, ça donne envie de recommencer. Vite, trop vite. Et c’est là que la récupération joue son rôle. Pas convaincu ? Lis plutôt la réponse de notre coach, Nathalie Servais !
Les aventures en crampons des filles de l’équipe de Fédérale 1, la 3e division du championnat de France de rugby, se poursuivent au gré des rencontres musclées sur les pelouses. Le rugby en mots, c’est presque aussi bien que de le jouer !
Je me suis beaucoup documenté sur le sport et la grossesse, et c’est vrai que poursuivre une activité physique pendant cette période ne pose généralement aucun problème. Mon père a adapté mon programme de façon à ce que je ne force pas, que je fasse confiance à mes sensations.
L’équipe de France arrive en force ! Du 4 au 20 février, la 24e édition des JO d’hiver aura lieu à Pékin, autrement dit Beijing, en Chine. Et elle a bien l’intention de marquer les esprits durant cette quinzaine olympique. Au programme, de nouvelles épreuves et toujours plus de spectacle, ça fait un paquet de bonnes raisons de marquer d’une croix les dates de ces Jeux Olympiques. Petit tour d’horizon de ce qui nous attend.
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La MudGirl 2023 vient d’être lancée à Toulouse et se déplacera dans six autres villes jusque début octobre. Une course engagée dans la lutte contre le cancer du sein, exclusivement féminine et…boueuse. Prêtes ? Rampez !