1. Passer par le Pôle France
Son histoire avec les tatamis débute alors qu’elle n’a que 9 ans, elle intègre alors le club de l’AMA, Arts Martiaux d’Asnières, une ville des Hauts-de-Seine où elle grandit.
Malgré une enfance compliquée – elle a dû subir une opération suite à une malformation d’un rein -, La Tigresse, son surnom dans le judo, est une femme au mental d’acier : « Je me souviens que le médecin a dit que ma fille était une battante », confirmait sa mère juste après l’opération. On ne pouvait mieux dire.
Sa carrière de judokate prend son envol alors qu’elle fête ses 14 ans. Clarisse Agbégnénou intègre le Pôle France d’Orléans. Une première « école » qui lui ouvre les portes du judo de haut niveau : l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), coachs professionnels, championnat d’Europe… C’est la naissance d’une grande athlète.
2. Cumuler les titres de gloire
Clarisse Agbégnénou est la judokate la plus titrée de l’histoire. Son étagère à trophées manque désormais de place, mais elle ne compte pas s’arrêter pour autant !
Elle a un palmarès en or : quadruple championne du monde, double médaillée d’argent et, histoire d’avoir la totale, une médaille de bronze, 5 championnats d’Europe en or et 1 en bronze, le tout en individuel… Par équipe, 5 médailles mondiales dont 2 titres. C’est ça, être dans la peau de Clarisse Agbégnénou !
Le seul titre qui lui manquait ? L’or olympique qu’elle a finalement (logiquement) décroché aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021 ! Et quelques jours après cette victoire, la championne remettait le couvert avec ses coéquipiers et coéquipières de l’équipe de France pour obtenir une deuxième médaille d’or olympique.
Aux Jeux de Paris 2024, après s’être inclinée contre la Slovène Andreja Leski, elle a décroché le bronze face à l’Autrichienne Lubjana Piovesana.
3. Être judokate et adjudant
Connue pour ses ippons victorieux, la judokate laisse son kimono au vestiaire lorsqu’elle rejoint la gendarmerie. Clarisse Agbégnénou, 32 ans, est une sportive gradée, promue adjudant de la gendarmerie. « Merci infiniment à mes supérieurs et à toute la corporation pour leur confiance et ce, depuis le début de ma carrière de SHN », écrit-elle fièrement sur ses réseaux sociaux. Respect.
4. S’engager en dehors des tatamis
Être engagée, dans son sport, dans la gendarmerie comme dans la vie, ça lui tient à cœur. En 2019, elle devient marraine de l’opération « Sport féminin toujours » qui milite pour une meilleure médiatisation du sport au féminin et l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
La même année, elle devient l’ambassadrice de l’association SOS Préma qui se bat pour donner à tous les enfants prématurés les meilleures chances de bien grandir. En 2022, elle n’hésite pas à s’afficher allaitant son bébé sur les réseaux sociaux entre deux séances de travail : « Je vous montre comment j’essaye de palier à mon allaitement à 100 % et ma reprise à l’entraînement… Pas toujours simple, mais un vrai bonheur », écrit-elle sur son compte Instagram.
Clarisse Agbégnénou, athlète (re)connue et respectée, joue de sa notoriété pour faire passer des messages. Et elle aurait tort de s’en priver.
5. Être une Marianne
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2021, elle faisait partie des 109 Mariannes, dont les portraits ont été exposés sur le parvis du Panthéon. Figure symbolique de la République Française, elle incarne les valeurs du pays : liberté, égalité et fraternité. Pour un gendarme, plutôt logique !Clarisse Agbégnénou a ainsi prêté son visage pour représenter la France et sa diversité, mais aussi mettre en lumière les citoyennes françaises. De là à porter le drapeau aux JO, il n’y avait qu’un…Ashi Waza.
Cette même année, elle faisait également partie des personnalités ayant écrit aux 1 000 petites filles à naître, le 8 mars : « Toutes les femmes sont de grandes femmes, écrit-elle. Nous sommes toutes des femmes puissantes, alors rêve, espère, prends ton envol, ta valeur sera haute ! »
Ouverture ©France Judo