Emmanuelle Bonnet-Oulaldj : « Faire du sport n’est pas juste une finalité pour être en bonne santé, mais un processus d’émancipation… »
Il y a des décisions qu’on ne prend pas à la légère. Ce fut mon cas, soutenu par la Fédération Sportive et Gymnique du Travail (FSGT), dont je suis la co-présidente, concernant ma candidature à la présidence du CNOSF. Femme, quadragénaire, représentante d’une fédération multisports, n’ayant jamais été sportive de haut-niveau, cette démarche inédite a surpris. Tant mieux !
Par Emmanuelle Bonnet-Oulaldj, candidate à la présidence du CNOSF*
Publié le 19 mars 2021 à 15h08, mis à jour le 15 juin 2023 à 12h24
Bousculer les codes institués, mettre l’être humain au cœur de notre projet et de la relance des activités, plaider pour le caractère essentiel du sport associatif et du bénévolat, affirmer l’enjeu d’un service public du sport fort doté de moyens à la hauteur, reconnaître la légitimité du mouvement sportif dans sa diversité et son rôle dans la définition de l’intérêt général.
Pratiquante en club depuis toute petite, notamment dans le cadre scolaire, ma rencontre avec la FSGT en 2003 m’a transformée. Au fil des moments partagés avec des militantes et militants extraordinaires du sport populaire et de ma participation active au projet de la fédération, du local au national, j’ai compris la force émancipatrice du sport et de la vie associative.
Je défends une vision omnisport. Pas dans le sens d’une addition de disciplines sportives (je ne mets pas de “s” à omnisport !), mais dans celui de mettre le pratiquant et son développement au centre de la démarche, l’aider à acquérir des compétences, à innover pour trouver ses propres solutions lui permettant de progresser, de prendre du plaisir, de gagner.
Autrement dit, faire du sport n’est pas juste une finalité pour être en bonne santé, mais constitue bien un mouvement, un processus d’émancipation et une contribution à notre histoire culturelle, populaire et sociétale.
Cette approche, je l’ai développée au contact des fédérations affinitaires et multisports, avec mon club omnisport également, l’Association Sportive de la Jeunesse du 12e, à Paris.
Le sport, je ne l’ai jamais pratiqué ni de manière intensive ni à haut niveau. Mais, aujourd’hui encore, il m’arrive de participer à des compétitions ouvertes à tous et j’y prends le plus grand plaisir.
C’était le cas, en 2019, quand j’ai couru (et gagné !) avec deux collègues de la FSGT la course en relais de la Vivicitta à Vitry-sur-Seine, ou encore participé la même année à la seconde vague de « Nage ton canal » à Pantin, première course en eau vive ouverte à tous, en Seine-Saint-Denis.
Plus récemment encore, j’ai couru, avec ma mère, la dernière course d’avant confinement, les 10km du Canal en Seine-Saint-Denis, organisés par la FSGT.
Même si je ne suis pas sportive de haut niveau, je donne, à chaque fois, le meilleur de moi-même. Une conception que je veux défendre également. La compétition n’est pas l’apanage des plus forts, elle peut aussi être pensée pour toutes et tous.
Quel bonheur de franchir une ligne d’arrivée, de se dépasser, d’avoir participé à un événement collectif ! Ce plaisir devrait être accessible à toutes et tous, quel que soit son niveau, son âge, son lieu de vie.
Le plaisir, c’est également celui d’avoir accompagné ma fille dans ses apprentissages moteurs et sportifs : savoir grimper avant même de marcher, apprendre à nager sans brassard (car, oui, le corps est flottant, projecteur et propulseur, comme Raymond Catteau l’a appris à toute une génération de la natation française dont une certaine Roxana Maracineanu), glisser et rouler sous toutes ses formes, etc.
Autant d’acquisitions qui sont finalement les premiers pas de l’émancipation, savoir faire des choses qui permettent chaque jour de gagner en liberté, en autonomie, de progresser, de prendre du plaisir, de s’approprier autrement la nature… de dépasser ses propres parents.
L’éducation au sport, c’est aussi et surtout la découverte du club, de la vie associative, de ces espaces où la vie sociale ne se limite finalement pas à l’école, où l’accès à une pratique sportive ne se traduit pas par un acte d’achat et de consommation, où le bénévolat est un travail gratuit.
Ma fille en pleine ascension…
Pour un enfant, le sport peut se traduire également par la découverte de “modèles” qui parfois font rêver, toutes ces sportives que l’histoire n’aura pas retenue ou tardivement et que j’ai eu envie de lui faire découvrir : Emma Clarke, Carmen Crespo, Alice Milliat, Michaela Deprince, Yusra Mardini, Amna el Haddad, Wilma Rudolph, Lella Lombardi, Althéa Gibson et tant d’autres.
Bref, mon plus beau rôle est de l’aider à comprendre la société à travers le sport, la culture aussi, l’accompagner à devenir citoyenne.
Alors, oui, être candidate à la présidence du CNOSF revêt pour moi beaucoup de sens et d’engagement collectif.
Accompagnée par ma fédération et celles qui me soutiennent, j’y mets, avec d’autres, toute ma volonté : échanges bilatéraux avec les fédérations, rencontres thématiques tous les lundis retransmises sur BeSport pour construire mon projet, réactions aux sujets d’actualité et aux sollicitations des médias.
Mon objectif est de rendre le sport associatif fédéré plus inclusif et davantage connecté avec les enjeux de la société. Le sport n’a pas de bonnes valeurs en soi, elles se construisent.
* Co-présidente de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Emmanuelle Bonnet-Oulaldj visait, en 2021, la succession de Denis Masseglia à la tête du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). En 2023, suite à la démission de Brigitte Henriques, elle se porte de nouveau candidate.
Elle n’était pas du voyage en Angleterre pour l’Euro Foot, non sélectionnée par Corinne Diacre. Une déception pour la milieu de terrain qui a le foot dans la peau et voue un culte au maillot bleu. Pour autant, la Lionne Amandine Henry est une passionnée acharnée. Rencontre avec une blonde qui ne compte pas pour des prunes.
Les 22 et 23 avril, se terminaient les Playoffs du Championnat Elite Féminin de water-polo. À domicile, le champion en titre, Lille, a battu Mulhouse en finale. Hé oui, les poloïstes du LUC Métropole Water-Polo sont championnes de France pour la 9e fois ! Un palmarès impressionnant qui mérite de regarder un peu en arrière… pour se pencher sur l’histoire du water-polo féminin.
Pour le monde du sport automobile, elle est « une main de velours dans un gant de carbone ». Celle qui fut la première ingénieure de course à remporter les 24 heures du Mans en 2011, mais aussi le titre de… l’« Homme de l’année » du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA un an plus tard, ne freine devant aucun obstacle. Elle est aujourd’hui présidente de la Commission GT de la fédé automobile.
L’apéritif se poursuit avant de déguster les JO d’hiver de Pékin. Cette fois, c’est à Rouen qu’une compétition de glisse fait son show. Les 4 et 5 février, la French Cup de patinage artistique synchronisé aura lieu dans la patinoire Nathalie Péchalat. À vos lames, citoyens !
Une survivante. Une battante pour le moins singulière. Mélissa Plaza avait un rêve, petite, celui de devenir footballeuse professionnelle. Un choix de vie auquel, malgré les obstacles, elle n’a jamais voulu renoncer. À présent retraitée, l’ex-joueuse de l’OL prête sa voix aux femmes et milite, sans s’économiser, pour une société plus égalitaire. Rencontre avec une fille percutante, forte et généreuse.
Elles vont s’engager dans l’aventure de leur vie. Une aventure sportive, mais aussi militante. Julie et Chloé se sont inscrites à l’Half Marathon Des Sables du désert d’Ica, au Pérou. Du 3 au 7 décembre, elles se donneront à 200 % pour l’asso Femix’Sports. Get up !
Aide-soignante la nuit, runneuse le jour. Pour elle, le sport est une philosophie de vie, mais aussi un outil de réparation pour tromper un cancer du sein qui a voulu sa peau. Anaïs Quemener, championne de marathon, se dévoile au micro du podcast ÀBLOCK!
Petit cours d’histoire express sur un sport très vite conjugué au féminin puis perdu de vue avant de revenir sur le devant de la scène. Ou plutôt du stade.
Ça y est, c’est fini… Après des années à tout donner pour le maillot bleu, Jessy Trémoulière raccroche les crampons en équipe de France. Elle veut, désormais, se consacrer à sa ferme et retrouver le rugby sans la pression. Dernière chance d’admirer cette grande dame du XV : ce samedi pour la finale du Tournoi des Six Nations 2023, face aux Anglaises, sur la pelouse mythique de Twickenham. Il ne manque que la victoire pour partir en apothéose !
Elle s’est invitée dans le Top 10 des jockeys français sans crier gare. À 21 ans tout juste, Marie Vélon, nouvelle Cravache d’or, fait tourner la tête des amateurs de sport hippique. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La femme la plus titrée des courses en France continue de tracer sa route. Au galop.
Atteindre des sommets, c’est ce qui l’a toujours fait vibrer. Depuis plusieurs années, skis aux pieds, Laura Gauché glisse vers un avenir glorieux. Les Championnats du Monde de ski alpin qui viennent de s’ouvrir à Courchevel-Méribel sont un jeu de pistes extra pour une enfant de la région.
Matelot de l’équipe de France olympique en 470, dériveur en duo, médaillée de bronze aux JO, championne d’Europe et médaille de bronze aux Championnats du monde 2019, désignée Marin de l’année 2019 par la fédé de voile avec sa coéquipière Aloïse Retornaz, Camille Lecointre navigue avec sagesse et précision…sur l’eau, mais aussi dans la vie. Comme le vent l’emporte.