Leur couple était quasi inconnu quelques mois auparavant. C’est avec son cheval Valegro que Charlotte Dujardin s’apprête à dominer la compétition individuelle aux Jeux de Londres 2012, à Greenwich Park. Et elle surprendra un public aux anges devant une jeune fille au potentiel énorme.
Leur numéro est exécuté avec maestria lors du Grand Prix Libre. La performance est mise en musique sur des chants patriotiques britanniques, « Land of Hope and Glory » ou encore « I Vow to Thee, My Country » ponctués des carillons de Big Ben qui viennent ajouter une touche humoristique et pittoresque comme une envie de dédramatiser, d’alléger l’une des épreuves les plus techniques des Jeux.
Le dressage est une discipline exigeante. Elle demande au cavalier et à sa monture d’exécuter une série de mouvements complexes, incluant des changements de pied en temps, des passages, des piaffés et des pirouettes.
Devant un stade comble de 200 000 spectateurs, Charlotte Dujardin obtient douze notes de 10. La cavalière britannique surclasse avec un score de 90,089 % celui de la Néerlandaise Adelinde Cornelissen et de son cheval Parzival, tandis que sa compatriote anglaise Laura Bechtolsheimer et son cheval Mistral Hojris décrochent le bronze.
Charlotte Dujardin qui vient tout juste de fêter ses 27 printemps, se laisse volontiers ovationnée lors de son tour d’honneur, émue aux larmes et visiblement fière de sa prestation. Un succès retentissant, dès la première participation aux JO pour la championne d’équitation et son cheval. « Valegro était très fatigué mais il a tout donné. Remporter deux médailles aux Jeux un an et demi après mon premier Grand Prix, j’ai du mal à réaliser », confiait la nouvelle médaillée olympique après sa victoire. La victoire d’un couple que l’on dit alors « télépathique » tant la communication semble fluide entre Charlotte Dujardin et sa monture.
Quelques jours plus tôt, Charlotte Dujardin remportait la toute première médaille d’or en dressage par équipes. Un succès conquis sous les couleurs de la Grande-Bretagne, au côté de Laura Bechtolsheimer et Carl Hester, son mentor. Avec deux titres olympiques, elle rejoint Kelly Holmes, Rebecca Adlington et Laura Trott dans le cercle très fermé des athlètes britanniques féminines ayant remporté deux médailles d’or lors des mêmes Jeux.
Un succès retentissant pour celle qui aspirait à devenir jockey et s’est lancée dans la compétition équestre. Il lui aura fallu cinq ans pour devenir l’une des plus grandes cavalières au monde.