6 août 1928, Jeux d’AmsterdamMartha Norelius, la nageuse américaine renouvelle l'exploit

6 août 1928, Jeux d’Amsterdam : Martha Norelius, la nageuse renouvelle l'exploit
Alors que la chaleur estivale enveloppe les Pays-Bas, une nouvelle pépite brille dans les flots de la natation américaine. Martha Norelius, jeune prodige, émerge comme la première grande nageuse des États-Unis. Après son éclat aux Jeux Olympiques de 1924 sur le 400m nage libre, elle est en capacité de récidiver aux Jeux d’Amsterdam. Nous sommes le 6 août 1928.

Par Quentin Haton

Publié le 05 août 2024 à 16h50, mis à jour le 06 août 2024 à 15h38

Sur le plongeoir, juste avant le début de la finale du 400 mètres nage libre aux Jeux Olympiques dAmsterdam en 1928, Martha Norelius a l’esprit en ébullition. Quatre ans auparavant, à l’âge de 15 ans, la nageuse remporte la médaille d’or sur cette même épreuve aux Jeux de Paris en 1924.

Cette victoire éclaboussante marque le début d’une ère de domination sans précédent dans le monde de la natation féminine. Et la naturalisée américaine compte bien poursuivre sur cette lancée lors des Jeux de 1928. Elle peut devenir la première nageuse à conserver son titre olympique sur une même distance.  

©BNF Gallica

Parmi ce tourbillon de pensées, une autre préoccupation fait surface : son bonnet de bain ! La nageuse est fermement convaincue qu’elle ne peut pas performer sans son bonnet fétiche. C’est pourquoi, même dans les moments les plus chaotiques, elle prend le temps de s’assurer que son talisman est bien sur sa tête. Lors d’une course nationale de 500 mètres, alors que le coup de feu du départ retentit, Martha Norelius n’est coiffée que de sa coupe au bol, elle a oublié le bonnet ! Elle prend alors le temps d’enfiler son bonnet avant de plonger dans l’eau. Et malgré ce début chaotique, elle réussit à dépasser toutes ses concurrentes pour finalement remporter la victoire. « Elle savait qu’elle avait largement le temps », déclarera son père après la course.   

e en Suède, la petite Martha hérite de son papa, Charles Norelius, un amour profond pour les grands bains. Nageur olympique suédois, il transmet rapidement sa passion à sa fille. Il devient son premier entraîneur et son plus grand mentor. Mais c’est après avoir émigré vers les côtes ensoleillées de la Floride que le destin de Martha Norelius prend un tournant extraordinaire.

C’est là-bas, dans les eaux chaudes et cristallines, qu’elle fait la connaissance de Johnny Weissmuller, une légende vivante de la natation. Cette rencontre la propulse vers de nouveaux sommets. Avant le départ du 400m à Amsterdam, Martha Norelius –en plus de son bonnet-, a probablement une pensée pour ses deux piliers.  

©Wikipedia

Sous le soleil brûlant dAmsterdam, Martha Norelius prouve une fois de plus sa suprématie dans le bassin. Elle brille de mille feux avec une détermination inébranlable et défend avec succès son titre sur le 400 mètres nage libre. Sur cette finale, elle établit un nouveau record du monde en 5:42.8. Son style de nage, emprunté à ses homologues masculins, la tête haute et le dos cambré, est puissant et impressionnant.

LAméricaine domine de la tête et des épaules la concurrence et devance la nageuse néerlandaise Marie Braun de 15 secondes. « Elle a gagné avec la même aisance monotone avec laquelle elle remporte habituellement ses courses », rapporte alors le New York Times.

Dans sa carrière, entre 1924 et 1929, Martha Norelius battra 19 records du monde et 30 records nationaux.

Ouverture ©International Swimming Hall of Fame

D'autres épisodes de "Ça s'est passé aux JO"

D’autres actus en brèves…

Pourquoi quand je cours, je suis essoufflée ? La question qui tue

Pourquoi quand je cours, je suis essoufflée ?

Courir, t’adore ça ! Ou plutôt… tu aimerais adorer ça. Le problème, c’est que t’as tout de suite le cardio en PLS. Les poumons brûlent, le souffle est saccadé… Au secours ! Si tu t’es déjà demandé pourquoi t’as l’impression que t’es au bout de ta vie quand tu fais un petit footing, cette mise au point est faite pour toi.

Lire plus »
Il était une fois le karaté...féminin Sophie Berger

Il était une fois le karaté…féminin

Avec plus de 35 % de femmes licenciées, la Fédération Française de Karaté est l’une des premières fédérations sportives féminine du pays. Pourtant, la présence des filles sur les tatamis n’a pas toujours été de soi… Dans le monde de la compétition en tout cas. Petit tour d’horizon de cet art martial conjugué au féminin.

Lire plus »
Il était une fois le kung-fu… féminin

Il était une fois le kung-fu… féminin

Il existe un grand nombre de styles de kung-fu comme le Shaolin, le Taiji-Quan ou encore le Wing Chun. Une légende raconte que ce style de kung-fu, dont le nom signifie « la boxe du printemps éternel », fut inventé au XVIIe siècle par… une femme !

Lire plus »
Le Q&A de la badiste Léa Palermo

Le Q&A de la badiste Léa Palermo

Elle vient de décrocher la médaille de bronze en double aux championnats d’Europe de badminton à Horsen, au Danemark, avec son partenaire de raquette Julien Maio. Léa Palermo, joueuse du Badminton Associatif Choletais, signe ainsi sa revanche après des moments de doutes et des blessures à répétition. Elle a répondu à notre Q&A express en vidéo.

Lire plus »
Le questionnaire sportif de… Aurélie Goubel

Le questionnaire sportif de… Aurélie Goubel

La saison 2024 a été sa dernière. La capitaine du Handball Plan-de-Cuques, Aurélie Goubel, a quitté les parquets pour reprendre à plein temps son métier de prof. Avant son départ, on lui a demandé de répondre à notre petit questionnaire de Proust à la sauce ÀBLOCK!

Lire plus »
Florian Grill : « Le challenge de la décennie, c'est de voir exploser le rugby féminin ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une superwoman en chair et en muscles, le départ d’un rallye on ne peut plus ensablé, les ambitions féminines du président de la fédé de rugby, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
David Maginot : « Dans mes photos de championnes, j’essaye de retranscrire à la fois la réalité et l’émotion du moment. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Un photographe olympique, une nouvelle venue sur la piste du sprint, une reine du quad, des plongeuses pionnières et un rallye on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine. Bonne lecture !

Lire plus »
Emilie Mouchet : « La force athlétique n’est pas qu’un sport de brutes ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

L’histoire au féminin d’une future discipline olympique, la nouvelle numéro 1 de l’organisation des JO et une super-héroïne qui veut inspirer, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Il était une fois le softball…féminin

Il était une fois le softball…féminin

En 2024, la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS) fêtait ses 100 ans et aux prochains JO de Los Angeles, le softball fera partie des sports additionnels. L’occasion de zoomer sur un sport méconnu en France et de s’interroger : quand a-t-on laissé les femmes s’emparer de la batte ?

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Un petit échauffement avec les Jo d'hiver ?

Un petit échauffement avant les JO d’hiver ?

Quand le monde des sports de glisse a les yeux rivés sur les JO d’hiver de Pékin qui commencent le 4 février, une autre compétition s’annonce dans la station de l’Alpe d’Huez. Les Championnats du Monde Open de Ski Augmenté se dérouleront du 28 au 30 janvier. Un apéritif gourmand avant le plat de résistance olympique.

Lire plus »
Nadia Nadim

Nadia Nadim : « Donnez-moi un ballon et j’oublie tout ! »

De réfugiée Afghane à superstar du foot. C’est le destin de Nadia Nadim, attaquante internationale, championne de France avec son ancien club, le PSG, et en partance pour les States. Il en faut beaucoup pour la mettre à terre. Sur le terrain comme dans la vie, Nadia ne lâche rien. Rencontre avec une sportive résiliente.

Lire plus »
Le questionnaire sportif de… Aurélie Goubel

Le questionnaire sportif de… Aurélie Goubel

La saison 2024 a été sa dernière. La capitaine du Handball Plan-de-Cuques, Aurélie Goubel, a quitté les parquets pour reprendre à plein temps son métier de prof. Avant son départ, on lui a demandé de répondre à notre petit questionnaire de Proust à la sauce ÀBLOCK!

Lire plus »
Audrey Adiceom

Audrey Adiceom : « Au tir à l’arc, il ne faut jamais oublier de tirer avec le cœur.»

Le tir à l’arc pour elle, c’est avant tout une histoire de hasard. L’archère auvergnate, qui a découvert la discipline à l’école, s’est autorisée des ambitions internationales sur le tard. À 24 ans, Audrey Adiceom travaille d’arrache-pied pour assouvir ses envies de médailles et, notamment, de médailles olympiques. Même si, parfois, « ça lui broie le cœur ». Rencontre avec une athlète touchante qui a plusieurs cordes à son arc.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner