Dans les années 1990, elle règne sur la perche féminine. À Sapporo, au Japon, le 14 juillet 1996, l’Australienne Emma George améliore le record du monde du saut à la perche pour le porter de 4,42 mètres à 4,45 mètres.
Pas d’inquiétude, aucune n’athlète n’a eu la tristesse de voir sa marque effacée puisque le précédent record était déjà détenu par la native de Beechworth, en Australie.
Ce record du 14 juillet 1996 est déjà son sixième. Quelques mois plus tôt, en janvier de la même année, elle l’avait amélioré deux fois lors de la même compétition : 4,30 puis 4,41 mètres.
Emma George, c’est dix-sept records du monde : douze en extérieur et cinq en intérieur lorsque les conditions climatiques sont plus clémentes. Une belle histoire pour celle qui s’est mise au saut à la perche un peu par hasard.
Le sport a toujours fait partie de sa vie, mais avant qu’Emma n’enflamme les stades d’athlétisme, elle subjuguait les amateurs d’acrobaties.
De 8 à 12 ans, l’Australienne faisait partie du Flying Fruit Fly Circus, une école de cirque australienne qui propose une éducation « créative et enrichissante », elle y évolue en tant que trapéziste.
À 12 ans, quand elle quitte le monde du cirque, Emma George se tourne vers l’athlétisme… mais toujours pas vers la perche. Pour le moment, c’est la piste qui l’intéresse, pas les sauts.
C’est seulement sept ans plus tard, alors âgée de 19 ans qu’elle tombe sur une annonce de son club qui cherche des athlètes féminines partantes pour s’essayer au saut à la perche. Le voilà enfin, ce coup de foudre pour la discipline !
Forte de son expérience de voltige en trapèze, elle passe professionnelle l’année suivante, en 1995, et commence rapidement à faire tomber les records de cette discipline encore peu développée chez les femmes.
Pourtant, Emma George, ne possède ni médailles olympiques ni titre mondial à son palmarès. Comment est-ce possible ?
Tout simplement, faute de compétition. La première fois que la perche féminine fait son apparition lors des championnats du monde d’athlétisme, c’est en 1999 à Séville, en Espagne (1983 à Helsinki, en Finlande, pour les hommes).
Et il faudra attendre les Jeux de Sydney 2000 pour voir les femmes sauter alors que l’épreuve masculine déjà présente aux Jeux Olympiques antiques réintègre le programme des jeux modernes dès la première édition, en 1896 à Athènes.
Emma George est tout simplement une pionnière de son sport. Et c’est bon de le rappeler.