Véronique Sandler La vététiste qui n'a pas peur de sortir du cadre
Elle n’a d’abord vécu que pour la compétition. Avant de lui tourner le dos, notamment faute de sponsors. Depuis 2016, Véronique Sandler a décidé de ne plus rider que pour le plaisir. Un choix payant pour la vététiste néo-zélandaise qui s’engage pour le VTT au féminin et régale, à grands coups de vidéos, une communauté grandissante sur les réseaux sociaux. Portrait d’une fille qui a la tête dans le guidon. Et en redemande.
Par Sophie Danger
Publié le 22 février 2021 à 10h46, mis à jour le 22 novembre 2021 à 9h44
Pendant longtemps, elle n’a juré que par l’équitation… et le violon ! Nulle question alors de vélo dans la vie de Véronique Sandler. Il faudra attendre que la native d’Auckland fête ses 13 ans pour que la donne change.
Encouragée par son frère cadet Léo, la Néo-Zélandaise accepte sans conviction de s’essayer au VTT. Ce sera pourtant la révélation.
Dans la foulée, l’adolescente totalement mordue prend la décision, radicale, de troquer définitivement, une monture pour une autre. « J’ai commencé à rider à 13 ans, confirme-t-elle dans les colonnes de Spokemagazine.
À cette époque, mon frère, Leo, a commencé à jibber avec ses potes et j’ai fait quelques sorties avec lui. Par la suite, nous sommes allés voir une course de descente et c’est tout. J’ai décidé, là-bas, que je voulais faire la même chose et voilà ! »
Le déménagement, dans les mois qui suivent, de la famille Sandler à Nelson, haut lieu du VTT néo-zélandais situé dans le nord de l’île Sud, conforte les ambitions de « Véro ». Obnubilée à l’idée de devenir pro, elle s’inscrit dans le club local et commence, très vite, à participer à des contests régionaux de descente.
Ses résultats vont lui ouvrir les portes de l’équipe nationale. En 2011, elle est sélectionnée pour participer aux Championnats du monde de descente organisés à Champéry en Suisse. Elle se classe 6e.
De retour dans son île natale, la prodige kiwi choisit de se consacrer à 100 % au VTT. Terminées les études, elle se lance sur le circuit Coupe du monde !
Débutent alors cinq années en demi-teinte. Toujours placée, mais jamais sacrée, Véronique Sandler peine à percer véritablement et perd, peu à peu, la flamme. « Personne ne fait attention à vous si vous n’appartenez pas au Top5 chez les femmes, se désole-t-elle à enduro-mtb.com. »
Le cru 2016 sera son dernier. Une fois le rideau tiré, elle cherche à rentrer en Nouvelle-Zélande. Mais ses finances, au plus mal, ne lui permettent malheureusement pas de s’offrir le précieux billet de retour.
Qu’à cela ne tienne, la vingtenaire passera l’intersaison au Pays de Galles. « J’en ai profité pour me détendre, poursuit-elle. Je n’avais pas l’intention de revenir à la Coupe du monde. »
À plus de 18 000 kilomètres de chez elle, « Véro » se remet rapidement en selle. Mais pour le plaisir cette fois, et rien d’autre. Loin de la pression inhérente à la compétition, elle se laisse aller et se met à apprendre quelques tricks.
« Le premier que j’ai fait, c’était avec mon petit ami Max et ses amis, se souvient-elle dans pinkbike. Max roulait dans les bois et lâchait son guidon. Je me suis demandé ce que ça ferait si j’essayais dans les airs. Nous avons fait une petite session et c’est là que tout a vraiment commencé. »
Désireuse de garder un souvenir de ses aventures, Véronique Sandler embarque avec elle son smartphone afin de les filmer et de les poster sur son compte Instagram.
Le succès est immédiat. « C’est dingue parce que, quand j’ai arrêté la compétition et que j’ai commencé à rouler pour le plaisir, je ne m’attendais à rien, reconnaît-elle, surprise, à pinkbike. Tout ce que je voulais, c’était ne plus subir le stress et retrouver mon amour pour le VTT. »
En quelques mois, sa communauté prend de l’ampleur pour passer la barre des 120 000 followers en ce début d’année.
Et les sponsors, si rares quand elle frappait à leur porte cinq ans en arrière, n’en finissent désormais plus de lui faire les yeux doux. « Quand j’étais sur le circuit, j’essayais désespérément de trouver un sponsor chaque année, mais personne n’était partant, regrette-t-elle sur enduro-mtb.com. Et puis, à partir du moment où j’ai commencé à ne rien faire, les gens ont commencé à venir me voir. Cela n’a pas de sens ! »
Sens ou pas, la « kiwi volante », son nouveau surnom, s’en contrefous royalement. Vététiste dans l’âme, elle cherche à profiter de cette opportunité qu’elle s’est elle-même créée pour explorer une autre facette de la discipline, loin des chronos et des podiums.
En 2019, après un an de travail acharné, elle sort « Vision », son premier format long, dans lequel certaines de ses amies, à l’instar de sa compatriote Casey Brown ou de la Londonienne Tahnee Seagrave, font une apparition remarquée.
L’occasion, pour cette incroyable media-athlète, de continuer à se faire plaisir tout en s’engageant pour une cause qui lui est chère : le manque de visibilité des femmes dans un domaine, à ce jour encore, largement dominé par les hommes.
« J’espère que cela peut contribuer à ouvrir les yeux des autres filles sur le fait que vous n’avez pas besoin de faire de la compétition pour réussir, conclue-t-elle sur enduro-mtb.com. Je n’ai rien contre la compétition, mais il y a tellement de filles qui sont des rideuses incroyables et qui ne parviennent pas à le montrer en course. J’ai parfois l’impression d’être prise pour une militante anti-compétition, mais je ne le suis pas. Je pense simplement que je n’étais pas faite pour ça et j’essaie juste de dire que si vous n’êtes pas un bon compétiteur, ou que vous n’aimez pas la compétition, alors vous n’avez pas à continuer. Il y a d’autres façons d’être quelqu’un dans cette industrie ! »
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Telles ses héroïnes badass en BD, les Jujitsuffragettes, qui ont profité de cet art martial pour se défendre par le passé, Lisa Lugrin, illustratrice, a fait de sa pratique du Wu Dao un chemin vers l’affirmation de sa puissance. Un témoignage de zénitude qui passe par des coups bien placés !
L’an dernier, une blessure l’avait privée de la première édition de la grande boucle féminine, cette fois, rien ne pouvait l’empêcher d’être sur la ligne de départ. Et la Bretonne Cédrine Kerbaol, 22 ans, y fait déjà des étincelles. Si on se plongeait dans la tête de l’une des coureuses françaises les plus prometteuses ?
Longtemps réfractaire à l’éducation physique, Senda Berenson s’est servie du sport pour renforcer sa constitution fragile. Devenue professeure de sport à Boston, elle s’est mise en tête d’y convertir ses élèves en les initiant à une discipline toute jeune, le basketball. Retour sur le parcours d’une pionnière qui a su saisir la balle au bond.
Mieux vaut avoir profité des fêtes pour souffler un peu car 2023 promet un sacré programme ! Ski, judo, rugby, football, athlé, tennis ou hand… buffet à volonté, messieurs-dames ! Mais pour éviter une overdose sportive, on a fait un tri (certes drastique) en vous dégotant les 10 plus gros événements féminins à ne pas manquer cette année.
Ce week-end, ma saison commence ! Le circuit du Mans accueille la première étape de mon championnat. Je me sens bien, j’ai hâte ! Parce que l’année dernière, lors d’une de mes victoires, j’ai pleuré à l’arrivée et ce n’était pas de joie…
Elle a poussé la porte d’une salle de boxe par hasard et, depuis, elle n’a plus quitté le ring. Maïva Hamadouche, 24 combats pro à son actif, 22 victoires dont 18 par K-O., a trouvé sa voie. Après un passage en équipe de France pour les JO de Tokyo, l’Albigeoise de 33 ans s’est fixé un objectif majeur pour 2023 : reprendre sa ceinture mondiale en super-plumes. Rencontre avec une fille qui a du punch.
Son nom nous donnerait presque des envies de bouger. Yvonnette Hoareau Vela Lopez a le hip hop qui lui colle aux basques depuis ses débuts quasi révolutionnaires dans son quartier strasbourgeois. Danseuse, chorégraphe, précurseure du hip hop en Alsace, celle qui se nourrit de tout pour faire progresser sa pratique, n’oublie jamais d’où elle vient et a fait de la transmission son plus beau mouvement. Dénicheuse de nouveaux talents, elle mise tout sur les filles, « la nouvelle génération du hip hop » !
File à la piscine ! À partir de ce 2 février, le Mondial de natation 2024 s’ouvre à Doha, au Qatar. Alors certes, la délégation française y sera sans les gros bonnets, mais les torpilles tricolores qui font le déplacement comptent bien mouiller le maillot…
Elle pulvérise tous les records. Championne du monde amateure en 2018, médaillée d’or européenne 2022 et 2023, championne olympique à Tokyo et prête à squatter les rings des JO de Paris, l’Irlandaise Kellie Harrington est une bête de scène sportive. Portrait d’une ex-sale gosse devenue rôle-model.
Le sport, c’est pour tout le monde, peu importe l’âge ! Les « Mamies Coco Boxeuses » le démontrent on ne peut mieux. Et elles ne comptent pas prendre de gants (ou plutôt si) pour faire entendre leur message !
Elle est l’une de ces défricheuses qui viennent de s’élancer sur les routes de l’Hexagone pour y disputer la plus prestigieuse des courses cyclistes du monde : le Tour de France. Un rêve pour Audrey Cordon-Ragot, qui, après avoir participé à la première édition du Paris-Roubaix féminin, s’apprête, à 33 ans, à marquer un peu plus encore l’histoire de sa discipline.
Doublement médaillée – dont un sacre en or – lors des deux précédentes éditions des Jeux Paralympiques, la championne du 100 et 200 mètres va tout donner pour décrocher l’or aux Jeux paralympiques de Tokyo. Elle vient de commencer par le bronze, en décrochant la 3e place en finale du 200m. Et nous donne maintenant rendez-vous au 100m et relais 4x100m. Prêt, feu, partez, Mandy François-Élie est dans les starting-blocks.