Solène SacheCelle qui nage à toutes jambes

Solène Sache, celle qui nage à toutes jambes
Paraplégique de naissance, Solène Sache ne se sent jamais plus légère que dans l’eau. Déjà multi titrée, elle a un nouveau rêve à accomplir : une médaille aux Jeux Paralympique 2024. Pour la championne Val d’Oisienne, nager à domicile est la cerise sur le gâteau. Et elle espère n’en faire qu’une bouchée.

Par Corentin Baranger (avec la rédaction d'ÀBLOCK!)

Publié le 29 août 2024 à 18h08

La liberté de se déplacer sans contrainte. C’est ce que recherchait Solène Sache, paraplégique de naissance -elle est née avec une luxation congénitale – lorsqu’elle a débuté la natation à l’âge de 8 ans, d’abord pour son côté ludique et pour partager les jeux d’eau avec sa sœur aînée qui pratiquait déjà ce sport, puis plus sérieusement, simplement parce qu’elle était douée.

La compétition prendra alors dans sa vie une place toute particulière : « J’y ai pris tellement de plaisir qu’il me fallait aller à la compétition. Je me sens libre dans l’eau, je ne ressens pas le handicap de la même manière », explique-t-elle au site mesinfos.

La natation devenue un outil pour s’amuser mais aussi pour se muscler, lui évitant des opérations du dos, prenait ainsi une autre dimension. À 12 ans, la Val d’Oisienne était déjà en sélection pour les championnats de France. Une nouvelle vie de compet’ allait commencer !

En 2016, la jeune Solène quitte le cocon familial pour entrer en sport-études au sein du Pôle France de Vichy, avant de rejoindre Bordeaux, où sont réunis les pôles handisport. Sa famille n’est jamais bien loin, la suivant sur toutes les compétitions, un soutien essentiel pour celle qui a besoin des siens pour garder intacts sa motivation et son énergie. Pour autant, elle revendique son indépendance, toujours à la recherche du juste équilibre.

Spécialisée dans le dos et les 4 nages, Solène Sache cartonne au 200 m, mais c’est le sprint qu’elle préfère et c’est bien au 50m qu’elle va faire des étincelles. Le tournant dans sa carrière aura lieu en 2019. Son palmarès international s’étoffe avec deux médailles d’or aux Jeux européens paralympiques de la Jeunesse en Finlande, sur 50 m papillon et 50 m dos.

©Solène Sache/Facebook

Un doublé qu’elle réitère en 2021 aux Championnats de France en grand bassin. Puis, elle continue sa progression aux Championnats du Monde, avec une médaille de bronze en 2022 sur 100 m brasse. Mais Solène Sache est aussi 4e au 200 m 4 nages, 5e au 50 m papillon et 50m dos. Un couteau suisse de la para natation !

En 2022, elle rêve de nager dans la piscine olympique des Jeux de Paris 2024. La voilà qui quitte Bordeaux pour revenir aux sources, son club d’origine, à Cergy-Pontoise. Solène Sache  redouble d’efforts, entre entraînements intensifs et compétitions, avec un objectif en tête : sa qualification aux Jeux Paralympiques. « Les entraînements, c’est quand même dur, dit-elle. C’est intense. 4 heures par jour, tous les jours, soit totalement dans l’eau, soit en alternance de 2 h avec la salle de musculation. Mais tout ça, c’est pour performer aux Jeux, à la maison. »

©Solène Sache/Facebook

Mais ces jeux ont un double objectif pour Solène Sache, performer mais aussi mettre le handisport en lumière : « Médiatiquement parlant, on avait un peu l’impression qu’on n’existait pas. Grâce aux Jeux paralympiques de Paris, les choses ont changé et je pense qu’après ces Jeux, cela va continuer sur cette lancée. » Pour elle, les clubs doivent ouvrir leurs portes aux sportifs porteurs de handicap, mais les sponsors doivent également comprendre qu’il y a un message fort à faire passer : « Les gens doivent voir que de notre handicap, on peut tirer une force. »

À 21 ans, elle dispute ses premiers Jeux Paralympiques et si elle est assoiffée de titres, Solène Sache sait aussi qu’elle doit faire preuve de sang-froid à domicile : « C’est vrai que c’est un peu stressant de nager devant son public, devant la famille et les amis. On n’a pas envie de décevoir. Mais je sais que pour moi, c’est du bon stress. Cela va plus me pousser quautre chose. »

Ouverture ©Solène Sache/Facebook

Vous aimerez aussi…

Mia Hamm

Mia Hamm, la footballeuse la plus célèbre des nineties

Première grande légende du foot féminin, l’Américaine Mia Hamm est une attaquante de choc avec des pieds (et un cœur) en or. Doublement championne du monde et doublement médaillée d’or olympique, cette pionnière a suscité l’engouement mondial pour le ballon rond au féminin dès le début des années 90. Hola pour Mia !

Lire plus »
Marine Boyer : « Mon parcours est la preuve que, quand on a l’envie, on peut y arriver.  »

Jeux Olympiques de Paris 2024, les frustrations françaises

Ces JO de Paris 2024 l’ont démontré, le sport de haut-niveau est bien loin d’être une science exacte, et peut même se révéler cruel. Certaines de nos championnes françaises, même si elles ont tout donné, le savent mieux que quiconque. Mais elles vont apprendre de ces désillusions. Et elles reviendront plus fortes.

Lire plus »
Marie-Laurence

Marie-Laurence : « En retrouvant le terrain du sport, j’ai retrouvé comme une lumière en moi… »

Marie-Laurence est totalement ÀBLOCK ! sur le sport depuis le plus jeune âge. Avec lui, elle a trouvé sa bouée de sauvetage, un moyen de canaliser son énergie. Mais c’est avec le football américain qu’elle a définitivement plaqué au sol tous ses conditionnements de vie : maintenant, le sport est un pur plaisir dans lequel elle s’engage à fond, comme une professionnelle. Elle souhaite passer le ballon aux plus jeunes, filles comme garçons : le sport peut changer des vies !

Lire plus »
Sur le Champ-de-Mars et au galop !

Sur le Champ-de-Mars et au galop !

Pendant trois jours, du 24 au 26 juin prochain, le gratin du milieu équestre sera présent à Paris, face à la tour Eiffel. La 8e édition du Longines Global Champions Tour-Longines Paris Eiffel Jumping, compétition de haut niveau, est très attendue.

Lire plus »
Ski d'Or 2023, la dernière glisse

Ski d’Or 2023, un dernier tour de piste

C’est le moment de s’offrir une ultime glisse. Le premier week-end d’avril, à Serre-Chevalier, la 35e édition du Ski d’Or va rassembler des centaines d’élèves de l’École du Ski Français. Pour des courses enneigées, mais pas seulement.

Lire plus »
Carole Castellani : « Le CrossFit me permet de repousser mes limites. »

Carole Castellani : « Le CrossFit me permet de repousser mes limites. »

Elle se définit comme une hyper active survoltée. Carole Castellani, 33 ans, est l’une des plus acharnées de nos crossfiteuses françaises. À son actif : deux participations et une médaille de bronze en équipe aux Games, le championnat du monde de la discipline qui a lieu aux États-Unis. Aujourd’hui, enceinte, mademoiselle chante des berceuses tout en rêvant de repartir sur la route de Madison…

Lire plus »

Angélique : « Éduquer par le sport, c’est aussi casser les clichés. »

Elle permet à tous d’accéder à une activité sportive. Angélique est éducatrice sportive en collectivité territoriale dans un milieu rural où les installations sportives peuvent venir à manquer. Elle apporte son savoir-faire, son matériel et son naturel généreux aux enfants qui découvrent alors une activité amusante et enrichissante en-dehors des heures d’école. Une belle école de la vie… sur des rollers ou dans une sacrée partie de hockey !

Lire plus »
Gabriella Papadakis

Gabriella Papadakis : « Il arrive un moment où on ne patine plus pour gagner, mais pour ne pas perdre. »

L’or aux JO de Pékin et maintenant l’or aux Mondiaux qui viennent de s’achever à Montpellier, Gabriella Papadakis monte sur les plus hautes marches des podiums avec son partenaire de danse sur glace, Guillaume Cizeron. Nous l’avions rencontrée il y a quelques mois, focus et déterminée. L’occasion de faire le point avec celle qui, à 25 ans, collectionne les honneurs avec, toujours, cette envie de surprendre, d’explorer des domaines où on ne l’attend pas. Rencontre chaleureuse avec une fille qui laisse tout sauf de glace.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner