« Je veux qu’on crée un réseau de femmes dirigeantes. Car plus on sera en réseau, plus on sera fortes. » La vice-présidente du CNOSF en charge de Paris 2024 et de la Mixité, Marie-Françoise Potereau, d’un dynamisme à toute épreuve, est un pilier essentiel et influent pour la reconnaissance de la place des femmes dans le sport.
Elle partage avec ÀBLOCK ! son optimisme pour ce programme du Club des 300 lancé récemment par le CNOSF en faveur d’une féminisation des instances dirigeantes du sport. Après Paris 2024, la loi de la parité va être applicable. Ainsi, pour les élections des fédérations en 2025, il y aura plus de 400 postes à pourvoir côté femmes selon une enquête de la CNOSF. « Plutôt que de trouver au moins 400 femmes qui devraient candidater sur ces postes à responsabilité, on s’est dit qu’il fallait dès à présent accompagner les femmes à la prise de responsabilité ».
Pendant un an, la promotion se forme ainsi à l’ensemble des compétences demandées dans les fédérations telles que la gestion de projets, la prise de parole en public, la gestion comptable d’une fédération tout autant qu’au travail de développement personnel à savoir « Comment se motiver ? », comment éviter le « Sentiment d’imposture », l’auto-censure étant l’une des premières barrières à l’accès des femmes aux postes à responsabilité. « Pour moi, le plus important est de leur dire d’oser, poursuit Marie-Françoise Potereau. De s’autoriser ! Moi-même, dans mes conférences, je dis toujours que je ne veux pas singer les hommes pour exister. Ces femmes doivent oser faire différemment et s’affirmer. »
La première promo, lancée en 2022, a été une réussite : « Sur les 150 inscrites, 90 % des femmes ont suivi le programme toute l’année. C’est énorme ! Pourquoi ? Car nous avons adapté les enseignements avec seulement deux temps en présentiel et le reste en visio-conférence avec des horaires plus simples à combiner avec une vie professionnelle et de famille, entre midi et deux ou le soir. »
Ce dispositif accompagne ces femmes dans leurs intentions de prendre leur place à un niveau supérieur ou pour maintenir un niveau, dans un esprit de convivialité, d’entraide, d’échanges et de partage. Ainsi, lors du lancement de la deuxième promotion, les premières membres du « Club des 300 » recevront leur diplôme et profiteront de ce moment fort pour offrir aux prochaines leurs retours d’expérience, leur engouement et leur empowerment. « Ce samedi, nous aurons 230 femmes présentes ! C’est un sacré chiffre. Les deux promos vont se rencontrer. Ce programme est national et touche toutes les régions. Ce qui m’intéresse, c’est de semer des graines un peu partout pour que ces femmes se connaissent entre elles et poursuivent d’une façon ou d’une autre, en réseau. Avec le succès de la première promotion, je suis tout à fait optimiste ! »
» Preuve en est avec cette belle anecdote que Marie-Françoise Potereau nous partage : « Il y a eu un désistement à la Fédération Française de Cyclisme l’an dernier, il a fallu faire une élection partielle. L’une des femmes qui avait suivi le programme me demande si elle peut candidater. J’ai été presque surprise. Comme quoi, on est quand même acculturé… Tout le monde me disait qu’elle n’était pas connue et ne serait jamais élue. Je lui disais moi-même de ne pas être déçue si cela ne marchait pas. Elle a eu envie de faire un discours devant l’Assemblée Générale pour se présenter, ce qui ne s’est jamais vu ! Je lui ai même dit « Ça ne se fait pas d’habitude ». Alors que j’étais moi-même persuadée qu’elle ne serait pas élue, c’est son nom qui est sorti des urnes ! Je me suis dit, c’est fou, même-moi, malgré mon militantisme, je me suis faite avoir par les codes, c’est fou ! Son authenticité incroyable et sa volonté de changement ont séduit. »
L’écosystème sportif appelle donc au changement : un signe fort pour les projets de parité de la CNOSF. On est ÀBLOCK ! pour le « Club des 300 » !