Élodie Clouvel « Avant les Jeux de Paris, j’étais en train de mourir et puis j'ai vécu une renaissance. »

Élodie Clouvel : « Avant les Jeux de Paris, j’étais en train de mourir et puis je me suis choisie, ce fut une renaissance »
Elle a connu l’enfer avant de renaître de ses cendres. Élodie Clouvel, vice-championne olympique de pentathlon à Paris, a décidé, onze mois avant les JO, d’écouter son instinct pour être, enfin, seule maîtresse à bord de sa carrière. Un choix osé, courageux et payant sur le plan sportif et personnel. Rencontre avec un Phoenix qui lorgne désormais sur Los Angeles 2028.

Par Sophie Danger

Publié le 26 janvier 2025 à 16h36, mis à jour le 29 janvier 2025 à 17h05

Cet été, tu as refermé l’olympiade qui menait aux Jeux de Paris avec une médaille d’argent, la deuxième pour toi après Rio en 2016. Tu expliquais alors que cette médaille n’avait pas de métal, que tu la savourais en tant que tel. Lorsque l’on regarde ton portait dans Focus*, on comprend pourquoi. Est-ce que tu dirais, comme dans le documentaire, que cette médaille n’a pas de métal parce qu’elle est un symbole bien plus grand, celui de ta renaissance ? 

Complètement. À Paris, lorsque je passe la ligne d’arrivée, je lève les bras comme si j’avais gagné. Cette médaille d’argent, c’était ma victoire à moi, celle de ma reconstruction, de ma renaissance parce quaprès les Jeux de Tokyo le chemin n’a pas été facile. Dans le documentaire, je parle également de la fausse-couche que j’ai faite à ce moment-là et je pense que cette petite âme qui est venue puis repartie, m’a aidée à trouver mon chemin et à faire des choix. Pour moi, il n’y a jamais de hasard dans la vie.

©David Beyonder

Tu parais t’être servie de toute cette douleur accumulée, notamment celle extrêmement traumatisante de cette fausse-couche, pour puiser en toi la force de te réinventer jusqu’à, enfin, trouver ton propre chemin.

Oui, c’est ça. Je me suis réinventée. Au début, j’ai essayé de le faire avec le staff fédéral qui m’était proposé mais, pendant dix-huit mois, ça n’a été que de la souffrance. Malgré tout, j‘essayais de me convaincre que ça venait de moi, que j’avais un problème et j’essayais de me persuader que ça allait aller et puis en fait, à un moment, j’ai réalisé que non, ça n’allait pas aller : je venais de faire une fausse-couche, j’avais fait un choix de femmes en repoussant mon projet d’enfant à après Paris or, ça se passait mal avec l’environnement dans lequel j’évoluais.

Je n’étais pas épanouie, j’étais éteinte, c’était comme si j’étais sous l’eau et que je ne respirais plus en somme, j’étais en train de mourir. À partir de ce moment-là, j’ai fait un choix très fort, celui de me réinventer à ma manière, en suivant mon cœur, mon instinct pour dessiner mon chemin selon mes convictions, selon qui je suis et surtout, qui je suis vraiment. Cette décision m’a permis de me détacher totalement du regard des autres, de me couper des bruits de fond. Je me suis choisie, c’est-à-dire que j’ai commencé à prendre soin de moi, à me reconstruire et ça a été une véritable renaissance

©Élodie Clouvel /Facebook

Comment tu l’as accueillie cette médaille parisienne comparée à toutes celles que tu as pu glaner au cours de ta carrière, et notamment l’argent de Rio ?  

Je ne l’ai pas savourée de la même manière. À Rio, j’étais très contente mais, j’étais tellement attachée aux résultats que mes premiers mots, quand j’ai passé la ligne d’arrivée, ont été : « Je ne suis pas championne olympique ». À Paris, lorsque j’ai retrouvé mon compagnon et mon équipe, ces gens que j’avais choisi, qui m’ont entourée, qui ont cru en moi, mes premiers mots ont été : « On l’a fait ! ». 

Ce tournant dans ta carrière marque une rupture franche avec un parcours dédié au sport- depuis l’enfance. Tu débutes à 3 ans au bébé nageur, et par la suite, tu demandes à tes parents, sportifs de haut niveau tous les deux, de t’inscrire en club. Qu’est-ce qu’ils t’ont transmis de leur passion pour le sport qui a forgé cette première partie de ton parcours ? 

Je crois qu’ils m’ont avant tout transmis de bons gènes. À les voir s’entraîner, j’ai également compris que le sport de haut niveau était difficile mais, malgré tout, j’ai eu très tôt envie de partir en sport-études, de m’émanciper. J’avais déjà ce besoin de liberté à l’époque qui impliquait de quitter le cocon familial. Au début, ça a été difficile mais, en même temps, ça m’a ouvert plein de nouveaux horizons et ça m’a permis de grandir tellement plus vite 

©Élodie Clouvel /Facebook

Tu entames ton cursus sport-études natation en 2004 à 15 ans. Ton modèle, c’est Laure Manaudou et, trois ans plus tard, tu intègres le groupe de son ancien entraîneur, Philipe Lucas. Tu fais partie du Top 20 français, mais tu ne parviens pas à te qualifier pour les Jeux de Pékin en raison d’un blocage psychologique qui, depuis petite, t’empêche de te libérer en compétition. Est-ce que tu penses désormais que ce blocage n’était finalement que l’embryon d’un mal-être qui, plus tard, va grossir jusqu’à te pousser à tout remettre en cause ?  

Je pense que si j’avais rencontré ma psychologue, Meriem Salmi, à cette époque de ma vie, j’aurais pu m’exprimer aussi en natation,mais j’étais une enfant hypersensible et je n’avais pas mis les mots sur ce que je ressentais. Je souffrais beaucoup de ne pas trouver ma place. Je me sentais tout le temps différente, bizarre, mais je ne savais pas pourquoi. Le fait, plus tard, de travailler sur le plan psychologique et de trouver les bonnes personnes pour m’accompagner, m’a permis de trouver ces mots et de progresser. La thérapie que j’ai entreprise m’a vraiment sauvée et permis de m’exprimer à mon plein potentiel, ce qui n’étais pas le cas quand je faisais de la natation.

Pourtant, quand je nageais, je sentais que je l‘avais ce potentiel en moi et ce, depuis petite parce que physiologiquement et physiquement j’étais très forte. Même les entraîneurs ne comprenaient pas pourquoi je me paralysais lors des compétitions. J‘aurais eu besoin de travailler plus tôt et plus jeune comme je l’ai fait parce que, même si mes parents étaient sportifs de haut niveau, qu’ils m’ont toujours soutenue, c’est Meriem Salmi qui m’a aidée à trouver mon chemin. 

©Élodie Clouvel /Facebook

Il y a vingt ans, la santé mentale des sportives n’était pas une préoccupation comme elle commence à le devenir. Vous étiez programmées, vous les sportives, pour performer et si la performance ne venait pas, la faute vous incombait, on ne cherchait pas plus loin.

Oui, c’est ça. Mais ça n’a pas encore totalement évolué : lorsque j’ai commencé à travailler avec ma psychologue, j’expliquais à mes parents que c’était important et ce, même quand ça allait bien ; que tu n’as pas forcément conscience d’avoir besoin d’un suivi psychologique, la santé mentale est une problématique qui touche tout le monde.

Aujourd’hui, c’est un sujet dont on parle plus et ça fait beaucoup de bien car les gens osent plus aller chez le psy, s’engager dans une thérapie, ils osent plus se soigner. Moi, avant cela, je ne parvenais pas à mettre de mots sur mes maux. Lorsque tu pars très jeune de chez toi, tu essaies d’être fort tout le temps, pourtant il y a des moments où tu vois que ça ne va pas mais tu ne sais pas pourquoi et surtout, tu ne sais pas comment régler le problème.

Depuis 2018, année à partir de laquelle j’ai été suivie par Meriem Salmi, ma vie a changé, cette thérapie m’a faite grandir, évoluer. C‘est un travail sur moi permanent mais j’adore ça, j’ai l’impression que chaque jour, je peux devenir un peu meilleure que la veille sur le plan personnel.  

©Élodie Clouvel /Facebook

C’est le pentathlon qui va te permettre de remonter à la surface. La Fédération vient à toi et, grâce à cette discipline, tu vas te hisser au sommet de la hiérarchie mondiale. Est-ce que ce succès a eu pour revers le fait de mettre de côté ton chaos intérieur ?  

Je ne sais pas, ce que je sais en revanche c’est que, tout au long de mon parcours, j’ai senti un besoin profond de me renouveler et ce en permanence. Ce passage de la natation au pentathlon m’a fait beaucoup de bien, ça m’a donné une nouvelle énergie en quelque sorte, énergie que j’ai mise à profit pour travailler, devenir la meilleure et décrocher une médaille olympique à Rio.

Est-ce que tu penses que tu as choisi le pentathlon, et non le triathlon comme on te le proposait également, parce qu’il te fallait maîtriser cinq disciplines en une soit autant de possibilités de te challenger, de te renouveler ?

Oui, complètement. J‘avais à cœur de maîtriser ces cinq disciplines et c’est vrai que, pour ça, tu te remets en question en permanence. Personnellement, je suis une obsédée du détail, parfois c’est bien et d’autres non, mais j’essaie toujours de trouver ce qui va me faire progresser. J‘ai eu la chance de rencontrer, à ce propos, des coachs qui pensaient que l‘on pouvait progresser toute sa vie. J’en ai également rencontré d’autres limités et limitants et là, c’était horrible parce que j’avais l’impression de stagner. Tout ça c’est une histoire de rencontres, il y a des gens avec qui ça matche, d’autres non et ce n’est pas grave, il faut simplement avoir le courage de te diriger là où tu sens qu’il te faut aller.

©Focus/Salomé Rapinat&Agathe Breton

À propos de personne avec qui ça n’a pas matché, tu évoques un coach qui, et je te cite, t’as détruite mais là encore, tu vas trouver la force de te relever et de repartir de l’avant. Toi qui te sens parfois faillible, tu fais pourtant toujours montre d’une force de caractère extraordinaire qui te permet de ne jamais abandonner.  

Il m’arrive effectivement de descendre très bas et puis, ensuite, de remonter très haut et il vrai aussi que certaines rencontres m’ont abîmée. Celle que tu évoques a eu lieu juste avant les Jeux de Rio et ça a duré jusqu’en 2018. Pendant ce laps de temps, j‘étais complètement aveuglée par cette personne. Elle se disait coach et préparateur mental et elle était destructrice. Tout le monde le voyait autour de moi, sauf moi. J‘étais embrigadée, emprisonnée dans cette relation. J’en ai pris conscience grâce au travail que j’ai entrepris avec ma psychologue et qui m’a permis de trouver le courage de mettre fin à cette relation.

Après cela, il a fallu se reconstruire, une fois encore, car tu n‘as plus confiance en toi, tu n’as plus confiance en les autres, même les chevaux, je ne leur faisais plus confiance ! Ça été un sacré apprentissage de la vie et j’en ai bavé mais j’ai ré-appris à me faire confiance et à faire confiance, ce qui m’a sûrement aidée car désormais, je suis bien entourée.

©Élodie Clouvel /Facebook

Tu expliques dans ce doc que tu entames un travail sur toi dès 2018. C’est toi qui as initié cette démarche ?  

Oui, c’est moi. Je ne comprenais pas comment, avec ce fameux coach qui se disait préparateur mental, je pouvais aller, non pas de mieux en mieux mais, au contraire, de plus en plus mal. Quand j’ai touché le fond, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Mon compagnon était dans la même situation que moi parce qu’il travaillait lui aussi avec la personne concernée et c’est lui qui, le premier, est allé dans le cabinet de Meriem.

Moi, j’ai d’abord lu son livre et puis, j’ai appelé l’ancien directeur de l’INSEP pour lui dire que j’aimerais beaucoup travailler avec elle. J’ai pris rendez-vous et, quand je suis arrivée au cabinet pour ma première séance, il y a eu un super feeling, ça a été pour moi un coup de cœur humain et le début d’une super belle aventure.

©Élodie Clouvel /Facebook

Grâce à cela, tu parviens à te remettre en selle une fois de plus jusqu’à devenir n°1 mondiale. Puis il va y avoir Tokyo, tu termines à la 6e place et tout s’effondre. Tu fais cette faussecouche et ça va être le burn out, le trou noir comme tu l’expliques dans Focus. Tu dis que ce n’est pas ta tête mais ton corps qui, cette fois, tire le signal d’alarme. Qu’est-ce qu’il ne supportait plus qu’il avait pourtant vaillamment supporté jusqu’alors ? 

À l’époque, je suis numéro une mondiale et, juste après le Covid, l’année des Jeux de Tokyo donc, je repars bien. J’attrape le Covid – on a su par la suite que c’était un covid long – et, par la suite, je ressens une immense fatigue sans comprendre d’où ça vient, quelle en est la raison. Je continue malgré tout à me préparer pour les Jeux, mais je n’étais jamais bien. Lorsque j’arrive à Tokyo, mon tendon d’Achille est fragilisé car le Covid crée des bursites et des tendinites. Malgré cette blessure, je me donne à fond et je termine à la sixième place. Même si j’étais venue au Japon pour un podium, c’était super mais, au retour, je tombe enceinte et je fais une fausse-couche deux mois et demi plus tard.

Sur le plan sportif, mon coach, avec qui je m’entendais super bien, est remercié, il faut que je reparte avec une nouvelle équipe… Bref, tout s’est enchaîné et ça a été super difficile. Quand je suis montée sur le podium des Jeux à Paris, j’ai repensé à tout ce que j’avais traversé, à tous les défis que j’ai relevés et je me suis dit que c’était quand même fou. Il y a des moments où j’en ai vraiment bavé, mais je me suis relevée à chaque fois.

©Élodie Clouvel /Facebook

Tu es une sorte de Phoenix

C’est vrai que je n‘abandonne jamais. Même quand je suis dans un trou noir, j’ai l’impression de toujours voir une lumière, de toujours avoir foi en ce qui va arriver après. Je pense que c’est ça, j’ai foi en la vie et c’est aussi ce qui me guide, même dans les moments les plus difficiles.

Après cela, tu prends conscience que non seulement tu t’étais perdue mais, pire que tout, que tu ne savais plus qui tu étais et à quoi tout ce que tu faisais servait. Pour autant, tu décides de continuer dans cette voie. À quoi ne voulais-tu pas renoncer en ce qui concerne le pentathlon ou le sport de manière générale ?

Lorsque j’ai monté mon projet, celui qui devait me mener jusqu’aux Jeux de Paris, je me suis dit que mon ambition, pour 2024, c’était de passer la ligne d’arrivée et de n’avoir aucun regret. Ce que je voulais, c’était pouvoir m’exprimer, sortir ce que j’avais dans les tripes, dans le cœur, sans limite, sans blabla mental incessant. Je voulais me sentir libre le jour des Jeux, me sentir heureuse, me sentir vibrer, alignée. C‘était ça mon objectif et ça a été génial.

Avant l’escrime, certains auraient pu penser que je n’étais pas concentrée parce que j’avais mon casque sur les oreilles et que j’écoutais de la musique, mais c’était tout le contraire : j’aimais toutes les musiques que j’écoutais, je dansais presque pour me relâcher, j’étais à l’aise, je me fichais de ce que les gens pouvaient penser, je me sentais libre et ça, ça n’a vraiment pas de prix. C’est tout ça que je cherchais lorsque j’ai décidé de continuer. Et lorsque la lumière est enfin revenue, lorsque j’ai commencé à faire mes choix et que je me suis retrouvée, c’est là où j’ai commencé à ressentir cette liberté : je faisais les choses à ma manière, les gens qui m’entouraient croyaient en moi, on était tous alignés avec mon projet et j’ai eu l’impression de respirer de nouveau, c’était incroyable.

©Élodie Clouvel /Facebook

Tu dirais que tu as vécu là la meilleure année de ta carrière ?

Oui. Le jour où j’ai eu ma médaille, j‘étais presque plus nostalgique des onze mois qui venaient de s’écouler que des Jeux en eux-mêmes. Je n’avais pas envie que ça se termine, j’avais envie de continuer. J’ai fait tout ce que je voulais, comme je le voulais et ça m’a amenée au sommet de mon art car je termine deuxième mais, avec la Hongroise, on bat le record du monde et elle et moi, nous avons fait un truc de dingue. 

À t’écouter, on a la sensation que, lorsque l’on évolue au très haut-niveau, les athlètes sont souvent déshumanisés, ce ne sont plus que des machines à gagner et ils ne sont ni entendus, ni écoutés.

Oui, et c’est aussi pour cela que je me bats et que je me suis présentée à ma fédération, pour essayer de faire avancer les choses. Le but, c’est quoi ? C‘est que quand tu arrêtes ta carrière de sportive de haut-niveau, tu sois une femme accomplie, heureuse or, la plupart des athlètes qui arrêtent aujourd’hui, en tout cas en ce qui concerne mon sport, sont, pour la plupart, dégoûtés, frustrés et pleins de regrets. On a l’impression que l’on ne nous construit pas en tant que femme ou homme, mais que l’on nous construit pour faire de nous des machines à gagner et qu’on ne fait attention qu’à nos résultats.

©Élodie Clouvel /Facebook

C’est ce que tu décris quand tu racontes les Jeux de Tokyo 

Oui, l’année des Jeux, j’ai eu plein de problèmes de santé, je termine sixième et je me fais flinguer parce que ce n’est pas le résultat qui était attendu. Juste avant les Jeux, je suis pourtant vice-championne du monde malgré mon Covid long. J’avais des problèmes, je dirais des problèmes d’humain, et ça, ça n’a pas été pris en compte alors que ma sixième place, remise dans ce contexte, c’est presque une victoire sur moi-même.

À force d’être tout le temps dans le résultat, on te fait perdre confiance en toi et quand j’ai travaillé sur ce moment, j’ai pris conscience qu’être sixième à Tokyo, c’était génial, qu’il fallait que je savoure. En France, on fait croire aux athlètes qu’ils sont un résultat, ce qui est horrible car si tu n’es pas suffisamment construit, tu y crois et tu sombres, on est encore au Moyen-Âge 

C’est pour ça que tu as accepté de te livrer sans far dans Focus, pour sensibiliser et engager une réflexion afin qu’à l’avenir, plus personne n’ait à subir ce que tu as subi ? 

Quand on m’a proposé de voir l’épisode qui m’est consacré avant sa diffusion, j’ai accepté pour pouvoir le regarder seule chez moi. Je l’ai mis sur ma télé et, à la fin, j’étais en pleurs mais c’était libérateur. Quand je me suis vue, c’était vraiment moi et, pour la première fois, on plonge dans mon histoire, on voit ma fragilité, ma sensibilité, ma vulnérabilité et c’est merveilleux. Je me suis dit que j’avais envie de le montrer à mes enfants. 

©Élodie Clouvel /Facebook

Tu n’es plus dans le rôle de sportive de haut niveau que l’on t’imposait dans ce film. 

Oui, tu n’es plus dans le « il faut que je montre que je suis forte, que je suis dure ». Le travail fait sur ce documentaire est magnifique, ce qu’a fait Isaora Thibus, qui en est à l’origine, est magnifique. Isaora, c’est quelqu’un que j’aime beaucoup, j’ai l’impression d’être connectée avec elle sur plein de sujets car elle aussi, elle a connu une année très difficile et, par moment, même si notre histoire n’est pas la même, je me suis reconnue en elle.       

Tu dirais quoi à toutes les jeunes filles qui ont envie de suivre ton exemple et de se lancer dans une carrière sportive ?

Je leur dirais : allez-y les filles, allez au bout de vos rêves, mais écoutez toujours votre instinct pour pouvoir être alignée avec qui vous êtes, en accord avec vos valeurs. Je leur dirais également de ne jamais se comparer aux autres, personne n’est en compétition avec personne, il faut juste être concentré sur soi, sur sa progression personnelle.

Chacun son corps, chacun son histoire et c’est ça qui est beau.   

* Focus, série de portraits produite par La Baronne et initiée par Isaora Thibus dont l’ambition est d’interroger le traitement réservé aux sportives et la santé mentale des athlètes. 

Ouverture ©Focus - Salomé Rapinat & Agathe Breton

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