
Boxe : « Ce qui fait le plus mal, c’est la peur. » (Premier Crochet. Épisode 1)
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Publié le 13 avril 2021 à 10h26, mis à jour le 15 août 2021 à 19h12
Qui aurait pu penser que cette fille vaudrait de d’or ? Née à Sydney, en Australie, le 20 avril 1938, Elizabeth alias Betty Cuthbert commence à suivre des entraînements de course à pied alors qu’elle a à peine 8 ans, au Western Athletic Club, dans la ville de Nouvelle-Galles-du-Sud où elle grandit.
Elle quitte l’école à 16 ans pour travailler avec ses parents, mais persiste à s’entraîner au sprint. Ce qu’elle aime, c’est courir, la foulée fluide, cheveux au vent.
©National library of Australia
Mordue d’athlétisme, la jeune Betty obtient de bons résultats en compétition, mais ils restent insuffisants pour sortir de l’ombre d’une autre athlète de talent et promise à de belles médailles, Marlene Matthews. Toujours plus rapide, toujours devant.
Les Jeux de Melbourne de 1956 arrivent à grands pas. Pensant qu’elle ne serait pas sélectionnée pour y participer, Betty Cuthbert s’empresse tout de même d’acheter des billets pour assister aux épreuves…depuis les gradins.
Mais, juste avant les Jeux, elle bat le record du monde du 200m (23,2s). Un déclic ? Un entraînement plus poussé ? Une technique inédite ? On ne sait ce qui l’a métamorphosée. Ce que l’on sait, ce que l’on découvre soudain, c’est qu’elle a une âme de championne.
À peine 18 ans et voilà donc Betty Cuthbert nouvelle favorite des Jeux ! Et les résultats sont là : Trois disciplines, trois médailles d’or : le 100m (11,4s), le 200m (23,4s) et le relais 4x100m (44,5s).
Mais ça ne lui suffit pas : elle ramène aussi, dans ses bagages, un nouveau record mondial au 4x100m. Betty réalise des performances exceptionnelles : un pied-de-nez à Marlene Matthews !
Après Melbourne, celle que l’on surnomme désormais « Golden Girl » signe douze records du monde en sept ans, de 1956 à 1963, sur différentes distances pouvant aller du 60m au 400m.
Léger accro, toutefois, en 1960, aux Jeux de Rome où, handicapée par une blessure, son second rêve olympien s’envole. Betty Cuthbert ne passe pas les séries sur 100m. Dépitée, la championne prend sa retraite.
Pas pour longtemps. Dix-huit mois après sa décision d’abandonner la course, elle annonce déjà son come-back. Elle confiera plus tard qu’une petite voix intérieure lui susurrait de revenir sur les pistes.
Les Jeux de L’Empire britannique et du Commonwealth lui offrent un nouveau souffle. Durant cette compétition multisport où se rencontrent les meilleurs sportifs des nations membres, elle décroche une médaille d’or et deux d’argent.
Coachée par Percy Cerutty, son entraîneur à Portsea, elle reprend sa place de leader et les records se multiplient. Pour briller plus encore, elle s’adjoint les conseils de son ancien entraîneur, celui qui l’a menée à la victoire à Melbourne, June Ferguson.
Le combo gagnant : Cerutty met en place son programme de conditionnement et Ferguson travaille sur sa technique. Un staff et une sprinteuse prêts pour les prochains Jeux Olympiques ! Et quels JO !
En 1964, l’année des Jeux de Tokyo, une nouvelle discipline féminine est inscrite au programme : le 400m.
©DR
Betty Cuthbert remporte ce premier 400m olympique féminin en 52s, battant le record du monde, « La seule course parfaite que je n’ai jamais réalisée », dira-t-elle. Et de devenir la seule athlète de l’histoire, hommes ou femmes, à avoir obtenu les titres olympiques sur 100m, 200m et 400m en individuel.
C’est sur cette course « parfaite » que la championne décide de quitter la piste et de raccrocher les crampons. Betty Cuthbert se lance alors dans l’écriture et publie, en 1966, son autobiographie : “Golden Girl“.
Pour autant, elle ne cessera pas de courir. Mais ce sera désormais hors compet’. Jusqu’à ce que son corps ne la lâche.
Cinq ans après les derniers Jeux, elle est diagnostiquée d’une sclérose en plaques. Tenace, déterminée, elle décide alors de combattre la douleur physique et la perte progressive de sa motricité sur le terrain : elle était l’une des femmes les plus rapides du monde, une légende du sprint mondial et australien, appréciée et honorée, elle utilisera cette popularité pour récolter des dons, dans le but d’aider les malades et de faire avancer la recherche sur sa maladie.
En 2000, elle porte la torche olympique aux Jeux de Sydney jusqu’à la relayeuse Cathy Freeman. Elle est en fauteuil roulant, mais incarne toujours l’athlétisme australien dans ce qu’il a de plus performant et de plus beau.
Jusqu’en 2004, Betty Cuthbert demeurera l’Australienne la plus médaillée de son pays. En 2012, elle est honorée comme il se doit par la Fédération Internationale d’Athlétisme qui la fait entrer dans son Hall of Fame. Elle y rejoint d’autres spécialistes du sprint, les légendes Fanny Blankers-Koen ou encore Jesse Owens.
Le 6 août 2017, l’Australie apprend son décès à Mandurah, sur la côte ouest du continent. Elle avait 79 ans.
Le pays pleure son athlète en lui rendant de nombreux hommages, elle qui a si bien incarné la force physique et mentale et, au-delà, le dévouement et la bienveillance. « Je n’ai jamais rencontré personne qui avait une si grande foi et détermination. C’est cette foi qui l’a maintenue pendant si longtemps et à travers les moments les plus difficiles », confiera Marlene Matthews, la première grande rivale de Betty, celle qu’elle battra, contre toute attente, sur la piste des JO.
Betty Cuthbert aura fait vibrer toute une nation, pendant et après sa carrière de sprinteuse. Elle fut une pionnière de l’athlétisme. Mais aussi une femme généreuse et passionnée. Une Golden Girl.
Une statue en bronze du sculpteur Louis Laumen, située à Melbourne, représente Betty Cuthbert lors des JO de 1956.
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