Agnès Fanjaud : « De l’Or en 2024 pour…les dirigeant.e.s ? »

Agnès Fanjaud
13 septembre 2017, Lima, Pérou. Sur l'écran géant du CREPS de Dijon est diffusée, en direct, la cérémonie qui va révéler le grand organisateur des Jeux 2024. S'affichent les officiels dans l'attente de la décision de la ville hôte. Joies et réjouissances à l'annonce de Paris ! Et que voit-on sur l'écran pour la photo de famille des fédérations... ?

Par Agnès Fanjaud, Présidente de Mixité et Performance

Publié le 19 mai 2021 à 16h43, mis à jour le 26 février 2025 à 17h58

Oui, que voit-on derrière le président de la République, ce 13 septembre 2017, à l’annonce de Paris pays hôte des JO 2024 ? Des hommes, des hommes et encore des hommes. Voilà donc l’image qu’affichera la France, en 2024, si rien n’est fait.

30 avril 2021, en France, un article du journal Le Monde : « Les femmes toujours sous-représentées à la présidence des fédérations sportives ». Les élections fédérales sont passées : quel résultat, pour quelle honte ?! Se fonder sur les quotas, les plans, sans tenir compte de la richesse qu’est la mixité est une voie qui ne mène pas à la réussite.

Ce constat nous a conduit, en 2018, à la création de l’association Mixité et Performance qui a pour objet de promouvoir la mixité comme facteur de performance, dans tous les domaines, notamment sportif. En notre sein, nous sommes à parité parfaite, nous y veillons. Nous sommes également des experts du mouvement sportif, avec des compétences diverses issues de nos vies professionnelles.

Nous ne voulons pas de cette honte infligée et prévisible : en 2024, la France ne serait représentée que par des hommes, à l’exception de…deux femmes ? Quid de la performance ? Pourtant les statistiques, anciennes, le prouvent : une équipe qui a plus de 40 % de mixité sur-performe de 23 %. Une équipe non mixte sous-performe de 18 %… (Source : Michel Ferrary, 2010).

Nous avons donc décidé d’agir en créant un label citoyen d’application des politiques publiques : le Label Mixité et Performance. Audit-diagnostic, accompagnement, label. Tout un programme pour un concept qui se décline sous différentes versions adaptées aux entreprises, aux fédérations, clubs, ligues, en France et à l’étranger.

Ainsi, nous proposons de l’Or en 2024 pour… les dirigeant.e.s ! Les fédérations mettent la pression sur les sportifs et sportives pour qu’ils/elles ramènent des médailles. Pourquoi les dirigeant.e.s de fédérations ne se challengeraient-ils pas pour obtenir, à leur tour, une médaille bronze, argent ou or ?

Comment ? En s’appuyant sur 3 critères non négociables qui s’appuient sur la loi : lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination, place des femmes à des postes clés, respect des valeurs de la République et des valeurs du sport.

Pas de bla-bla, de vraies actions mesurables et contrôlables, comme dans toutes les structures dignes de ce nom ! À propos de structures, la fédération de badminton se met en mouvement avec nous, la fédération de tennis également. Ça bouge !

Côté nouvelles actions et projets :  nos contributions au référentiel AFNOR sur l’intégrité du sport, à celui sur l’égalité entre les hommes et les femmes, le Label européen également avec Erasmus Sport, le projet Impact 2024 : en voilà un héritage qui serait digne de 2024 !

Bref, nos actions sont pleines de sens. Et j’en suis fière. L’association est labellisée Fondation Alice Milliat et Fondation du Sport Français, nous portons ainsi une voie d’avenir et le nom parfait : parce que c’est vrai, la Mixité conduit à la Performance !

  • Agnès Fanjaud est la Présidente de l’association Mixité et Performance
Ouverture @Dclikstudio

Vous aimerez aussi…

Noa Diorgina, la prodige au rêve olympique

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une course pour les amoureux de l’inclusivité, une histoire qui mène au sommet, une autre sur les hauteurs urbaines, des kids et un sélectionneur on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine !

Lire plus »
Nicolas Sauerbrey : « Les filles veulent faire du beau volley avant d'être efficaces et les garçons, eux, veulent gagner. » KIds

Nicolas Sauerbrey : « Les filles veulent faire du beau volley avant d’être efficaces et les garçons, eux, veulent gagner. »

Presque la moitié des licenciés de la Fédération Française de Volley sont des jeunes filles et des femmes, un bon point pour cette discipline qui signe des records d’affluence post-JO. Pour autant, Nicolas Sauerbrey, DTN adjoint en charge de la formation et du développement, assure que les filles aiment le volley, mais pas comme les garçons. Il nous explique pourquoi.

Lire plus »
Laurence Prudhomme-Poncet : « Le football pratiqué par les femmes reste marginal et peu visible. » Pierre Payssé

Laurence Prudhomme-Poncet : « Le football pratiqué par les femmes reste marginal et peu visible. »

Vous reprendrez bien un peu de foot ? Certes, l’Euro 2022 est bouclé, mais on reste ÀBLOCK! sur le sujet. Voilà plus d’un siècle que les femmes se sont invitées sur les terrains de football et, en cent ans, peu de choses ont changé. Ou presque. Malgré un coup de projecteur de plus en plus prononcé lors des grands rendez-vous internationaux, la réalité quotidienne des footballeuses reste complexe. Retour sur cette histoire mouvementée avec Laurence Prudhomme-Poncet, auteure de « Histoire du football féminin au XXe siècle ».

Lire plus »
Fanny Blankers-Koen

JO 1948 : Fanny Blankers-Koen, « mère indigne » devenue star de la piste

On la surnommait « La ménagère volante ». Spécialiste du sprint, elle est la seule à avoir décroché quatre médailles d’or en une seule édition. Un palmarès d’autant plus bluffant à une époque où les femmes n’étaient pas les bienvenues dans les compétitions, encore moins les mères de famille. Récit d’une femme au foyer devenue femme médaillée.

Lire plus »
Extreme Cordouan

Cordouan se jette à l’eau !

Propulsé par le vent ou par la pagaie, c’est le premier événement longue distance nautique multi-supports. L’Extrême Cordouan revient ce week-end pour sa 3e édition et trois jours de compétitions exceptionnelles. À vos rames et voiles !

Lire plus »

Gabrielle Martin : « Beaucoup d’hommes me voient comme un objet de curiosité. »

À 22 ans et après une adolescence en surpoids, celle qu’on surnomme la “licorne” s’est lancée dans la compétition de force athlétique, le powerlifting. Championnats de France, puis d’Europe, jusqu’aux championnats du monde en Finlande… En trois ans, Gabrielle Martin a raflé tous les trophées. À un tournant de sa carrière sportive, alors qu’elle souhaite se tourner vers le bodybuilding, cette powergirl résolument ÀBLOCK! fait le point sur son parcours.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner