Dans le milieu du sport, il y a des sagas familiales qui font rêver. Mohammed Ali et sa fille Laila ont tous les deux brillé en boxe, Yannick Noah a marqué l’histoire du tennis tandis que son fils Joakim a excellé en basket, Pénélope et Eden Leprévost ont été championnes d’équitation de mère en fille… À voir ces duos d’athlètes, on est en droit de se demander : et si le sport était héréditaire ?
D’un côté, il y a les parents qui rêvent de transmettre leur passion du sport à leurs enfants. De l’autre, ceux qui, pas sportifs pour un sou, espèrent bien voir leur progéniture faire mieux qu’eux dans ce domaine. Les compétences sportives ont-elles vraiment quelque chose à voir avec l’hérédité ? Dans « Biochimie des activités physiques et sportives », le professeur émérite de biochimie Jacques Poortmans rapporte que 50 % de nos performances physiques dépendraient de notre patrimoine héréditaire. Mais une chose est sûre, ce patrimoine est à la fois génétique, culturel et social. D’ailleurs, le sociologue Sébastien Fleuriel, l’affirme : « Imaginer qu’il existe un gène du tennis, du basket, ou du sport plus généralement, est d’une grande absurdité ».
La planète scientifique se creuse encore les méninges pour comprendre les liens entre performances sportives et génétique. En 2003, en Australie, des scientifiques ont découvert un « gène du sprint » : l’alpha-actinine 3 (ACTN3). La même année en Grande-Bretagne, des chercheurs de l’Université d’Essex ont découvert que nous n’avons pas tous la même capacité à convertir l’oxygène en énergie pendant l’effort. Mais, du coup, si je n’ai pas les bons gènes, je n’ai aucune chance de réussir sportivement ? Rassure-toi, c’est un peu plus compliqué que ça !
Le Dr Clare Barker l’assure : « Les gènes sont exprimés, ou activés, en réponse à des facteurs environnementaux complexes, incluant des facteurs sociaux ». En gros, on peut naître avec des prédispositions, ça ne veut pas dire qu’on va les mettre à profit. Thomas Edison disait que « le génie est fait d’1 % d’inspiration et de 99 % de transpiration » et ça, sur ÀBLOCK!, ça nous parle !
Imaginons que ta fille soit plus grande que la moyenne. Tu seras peut-être tentée de la mettre au basket… mais sa taille ne suffira pas à en faire une grande athlète. Aussi, si tu emmènes tous les week-ends ton fils voir des compétitions de natation, il risque fort de vouloir se jeter à l’eau. À partir de là, il n’y a pas de secret : pour améliorer ses compétences sportives, il faut s’entraîner, et beaucoup si on veut exceller. Donc, si ta progéniture a envie de finir sur la première marche du podium de sa discipline et qu’elle s’en donne les moyens, on parie qu’elle fera des prouesses !
En 2018, la chercheuse Juliana Antero a mené une étude sur « l’Héritabilité de la performance dans l’histoire des Jeux Olympiques » (entre 1896 et 2012). Sur 125 051 athlètes sélectionnés pour l’étude, 5 661 avaient un lien de parenté avec un autre athlète olympique. Et de conclure que « les nièces/neveux, descendants, frères et sœurs et jumeaux d’anciens médaillés olympiques ont plus de chances de remporter une médaille aux JO que les concurrents sans lien de parenté. Plus le lien génétique est étroit avec un ancien médaillé et plus l’intervalle de temps entre sa participation olympique est court, plus la probabilité de remporter une médaille est grande, surtout s’il participe au même sport. » Pourquoi ? Simplement parce que ton bambin sera plus à même de développer une appétence pour un sport s’il te voit le pratiquer et… aimer ça !
« Plus on va vers la très, très haute performance, plus la partie génétique est importante », explique également Juliana Antero au journal Ouest-France. Et oui, si la coéquipière de ta basketteuse en herbe a des bras plus longs qu’elle, à entraînement égal, elle sera forcément avantagée. Alors ok, vous avez des petits humérus dans la famille, mais vous avez surtout le goût de l’effort et ça, finalement, dans le sport comme dans la vie, c’est la plus belle chose dont on puisse hériter.