T’as beau vouloir très fort détruire le patriarcat, quand ta fille t’a annoncé : « Je veux faire du rugby », t’as pas pu t’empêcher d’être inquiète… Chez ABLOCK!, on vous a déjà expliqué que le sport est fondamentalement mixte, mais on comprend évidemment toutes les mamans qui angoissent d’imaginer leur fille adorée au milieu d’une mêlée.
Zoomons du côté des sports de contact pour voir si, oui ou non, votre petite risque de finir toute cabossée.
Manae Feleu, joueuse au FC Grenoble et dans le XV de France féminin, nous l’a confié : « Quand je dis que je joue au rugby, on me répond que c’est un sport de brutes. ». Le ballon ovale, une discipline trop violente ? Dans le doute, quand votre fille vous a parlé d’y jouer, vous lui avez demandé : « Y’a pas un autre sport qui te plairait ? » Sa réponse a été sans appel : « la boxe ! ». Apparemment, votre petiote veut prendre des coups…
Mais ça n’est pas si grave, si ? On vous rappelle que les femmes jouent au rugby depuis les années 1960 et qu’en France, le nombre de licenciées est en hausse constante depuis le début des années 2000. Selon la Fédération française de rugby (FFR), en 2023, elles étaient 32 445 à pratiquer ce sport dans l’hexagone.
À priori, si les Françaises apprécient tant le rugby, on peut supposer que ça n’est pas un sport si violent que ça… Du moins, qu’on ne risque pas d’être défigurée en le pratiquant. D’ailleurs, la fédé a officialisé le « Baby Rugby » en 2020. Dans certains clubs, il existe maintenant la catégorie « M6 » (moins de 6 ans). Si des bambins peuvent jouer au rugby, pourquoi pas les filles ?
Le même raisonnement est d’ailleurs applicable à la boxe. En France, entre 2012 et 2023, le nombre de boxeuses licenciées est passé de 8 400 à 17 000 ! Peut-être que les Françaises sont juste devenues maso… mais on a du mal à y croire.
Alors d’où vient ce blocage ? Pourquoi j’ai peur que ma fille fasse de la boxe ou du rugby ? C’est simplement parce que ces disciplines, longtemps jugées 100 % masculines, sont des sports « de contact ». On a un ou une adversaire et on sait qu’on va devoir s’y frotter. En 1989, quand la Fédération Française de rugby s’ouvre enfin aux femmes, son président de l’époque Albert Ferrasse avait déclaré : « Moi aussi, je croyais le rugby trop dangereux pour les femmes. Mais on se fait des idées fausses parfois ».
Exemple d’idées fausses : La boxe, ce sont deux costauds qui s’envoient des coups-de-poing dans le nez. Le rugby, ce sont des armoires à glace lancées à vive allure les unes contre les autres. Les filles sont plus fragiles que les garçons. Carton rouge ! On vous garantit que ces deux sports sont bien plus intéressants que la seule violence dont on les taxe.
Et on vous invite à vous promener sur ABLOCK! pour réaliser que les filles peuvent vraiment faire tout comme les garçons !
Une pratique adaptée pour les plus jeunes
Le rugby est un sport d’équipe reconnu pour ses valeurs. « Un sport de brutes joué par des gentlemen » dit-on. Et la boxe ? Elle permet à des milliers de femmes de (re)prendre confiance en elles. En 2021, la sextuple championne du monde Maïva Hamadouche portait d’ailleurs un projet de cours de boxe pour les victimes de violences conjugales. Des cours de ce genre-là, il en existe dans plusieurs villes de France.
Vous allez nous dire, « Super, mais les jeunes dans tout ça ? ». Il faut savoir que la pratique des sports dits « de contact » est très différente d’un âge à l’autre. Pour les jeunes enfants, aucun risque de blessures, juste le plaisir d’apprendre et de se défouler. Le RUCby Reims, un club de rugby rémois, l’explique très bien sur son site internet. « De 5 à 7 ans, l’objectif est de lui apprendre les règles du rugby, l’habituer au jeu à plusieurs (…) Ici donc, pas de mêlée, de touche ou de plaquage, mais une introduction à l’esprit d’équipe et aux fondamentaux du rugby.» Les rugbymen et rugbywomen en herbe travaillent donc leur motricité tout en apprenant à canaliser leur énergie, à ne pas avoir peur des chutes, à respecter les autres… Bref, tout pour en faire des enfants bien dans leurs baskets !
Quant à la boxe pratiquée par des bambins, elle est dite « éducative ». Dès 6 ans, les enfants peuvent enfiler des gants pour apprendre en s’amusant. Anthony Bartkowski, directeur exécutif de USA Boxing, l’affirme : « Les compétences et les traits de caractère que les jeunes boxeurs acquièrent grâce à leur participation les aident à se préparer à la vie sur et en dehors du ring et à relever les défis de la vie. » Alors bien sûr, les œils au beurre noir, les fractures et les commotions sont une réalité des sports de contact… Mais si l’on veut protéger son enfant de la moindre blessure, il faut carrément l’enfermer !
La règle quand on met notre ado ou notre bambin à un sport, c’est qu’il en ait envie. Ensuite, on trouve une structure sérieuse avec un bon encadrement et une pratique adaptée à son âge. Pour le reste ? On fait confiance à Louison, on soigne ses petits bobos avec amour et on va la soutenir… sur un terrain comme sur un ring.