
Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine
L’histoire au féminin d’une future discipline olympique, la nouvelle numéro 1 de l’organisation des JO et une super-héroïne qui veut inspirer, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !
Publié le 07 août 2024 à 16h11
Au stade olympique de Los Angeles, l’atmosphère est électrique en cette chaude fin d’après-midi estivale. Tous les regards sont tournés vers le départ du 400 mètres haies féminin, une épreuve inscrite pour la première fois aux Jeux olympiques. Nawal Al-Moutawakel, 22 ans, se tient sur la ligne de départ de la finale. Elle est sur le point de changer le cours de l’histoire du sport féminin et celui de son pays, le Maroc.
Sur la ligne 3, une silhouette menue attire l’attention. Vêtue d’un short rouge et d’un maillot vert, Nawal El Moutawakel, originaire de Casablanca, porte le dossard 272. À sa droite, dans le couloir 8, l’Américaine Judi Brown, grande favorite de la course, lui jette un regard. Rien de bien méchant, les deux coureuses sont copines depuis que Nawal a quitté Casablanca pour poursuivre ses études à l’université de l’Iowa. « On s’est souhaité bonne chance », se rappelle la Marocaine. Copines, oui, mais cette course-là est importante, la concurrence demeure : « On était de bonnes amies en dehors de la piste. Mais pas pour cette course. »
©Olympic Channel/Eurosport
Sous le soleil éclatant de la Californie, Nawal Al-Moutawakel ressent le poids de l’attente. Tout un pays compte sur elle pour briller, elle est la seule femme de la délégation marocaine. Les spectateurs du Memorial Coliseum ne la connaissent pas vraiment et elle est déterminée à prouver sa valeur. Malgré la chaleur écrasante et l’humidité ambiante, elle se concentre sur sa course, visualisant chaque mouvement, chaque obstacle à franchir.
Depuis des mois, Nawal s’entraîne dur à l’université de l’Iowa, travaillant sans relâche sur sa technique et sa vitesse. Ses progrès sont visibles et elle se sent prête à rivaliser avec les autres athlètes sur la piste. Grâce à ses performances en constante amélioration, elle sait qu’elle a une véritable chance de remporter la médaille d’or.
À l’appel du speaker, les athlètes rejoignent les starting-blocks. Nawal El Moutawakel pense-t-elle à son père disparu dans un accident de voiture quelques mois plus tôt ? Sa présence sur cette piste, c’est aussi à lui qu’elle le doit. Ce père aimant, ex-judoka, l’a encouragée à devenir une athlète d’exception et elle confiera après l’épreuve : « Je voulais courir par amour pour la course et aussi pour mes parents, mon père qui m’avait toujours poussée et motivée. »
©Olympic Channel/Eurosport
Un faux départ perturbe brièvement la course, mais Nawal El Moutawakel reste concentrée. Au signal du deuxième départ, elle s’élance avec détermination, franchissant les haies avec une aisance remarquable. À quelques mètres de la ligne d’arrivée, elle réalise qu’elle a pris une avance considérable sur ses adversaires. La Marocaine termine la course en 54’’61 et décroche la médaille d’or.
Épuisée, Nawal El Moutawakel manque de s’évanouir dans les bras de ses concurrentes. « À quelques mètres de la ligne, j’ai tourné la tête. J’ai vu les autres derrière. Je n’y croyais pas… », se souvient-elle au micro de la BBC. Les larmes lui montent aux yeux. Judi Brown se précipite dans ses bras pour la féliciter. Les deux amies pleurent, conscientes de l’aspect historique de cet instant. L’exploit de Nawal El Moutawakel est immense. Elle offre au Maroc son premier titre olympique et devient la première femme maghrébine, arabe, musulmane et africaine à remporter l’or aux Jeux.
Le monde entier est surpris par cette victoire. Les journalistes internationaux confondent même sa nationalité, la prenant pour une athlète monégasque. Mais pour Nawal El Moutawakel, c’est le Maroc qui triomphe ce jour-là. Au pays, la fierté est immense. Chez elle à Casablanca, où la finale est retransmise en direct à 2h du matin, la foule envahit les rues pour célébrer la victoire. Au stade, la championne célèbre son exploit en effectuant un tour d’honneur, le drapeau national sur les épaules. L’exploit est tel que le roi Hassan II décide que toutes les filles nées ce jour-là devront porter le prénom de Nawal.
C’est un hommage à une athlète qui a su briser les barrières et ouvrir la voie à toute une génération de sportives : « Mon épreuve, c’était une épreuve qui était pour les hommes. On entendait tout et n’importe quoi à l’époque. On disait que les femmes ne pouvaient pas sauter, ni lancer parce qu’elles pourraient ne plus jamais tomber enceinte, expliquait-elle en 2023 sur CNews. Ces 54 secondes m’ont fait passer de zéro à héros. Cette course a changé ma vie, je suis devenue une personne modèle pour de nombreuses jeunes filles. Je l’ai compris en rentrant au Maroc et en étant interpellée par de nombreuses femmes. Puis ensuite dans le monde. »
Nawal El Moutawakel est aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes du sport mondial, vice-présidente du Comité international olympique (CIO).
D'autres épisodes de "Ça s'est passé aux JO"
2 août 2012, Jeux de Londres : Gabrielle Douglas, double championne olympique devient une icône
4 août 1932, Jeux de Los Angeles : Judy Guinness renonce à la médaille d’or en escrime
27 juillet 2021, Jeux de Tokyo : quand la jeune nageuse Lydia Jacoby marcha sur l’eau
31 juillet 2021 : L’équipe de France mixte de judo règne sur le tatami olympique de Tokyo
Voir tous les épisodesTous nos « Ça s’est passé aux JO »
D’autres actus en brèves…
L’histoire au féminin d’une future discipline olympique, la nouvelle numéro 1 de l’organisation des JO et une super-héroïne qui veut inspirer, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !
En 2024, la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS) fêtait ses 100 ans et aux prochains JO de Los Angeles, le softball fera partie des sports additionnels. L’occasion de zoomer sur un sport méconnu en France et de s’interroger : quand a-t-on laissé les femmes s’emparer de la batte ?
Ce samedi 15 mars, la 7e édition de la Sine Qua Non Run débutera à 18 heures. La soirée appartiendra aux participantes et participants, qui seront tous là pour piétiner les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes. Le tout dans une ambiance festive, en pleine Ville Lumière.
Plus le temps passe, et plus tu te dis qu’il faut se rendre à l’évidence : ton cardio est pourri. Au moindre effort un peu intense, ton cœur s’emballe, tu cherches ton air… Bref, il est temps de bosser un peu cette endurance cardio-vasculaire essentielle pour boucler un effort sur la durée.
L’histoire du lacrosse féminin, future discipline olympique, une championne qui bouscule le hand tricolore, un décryptage juridique et deux témoignages passionnés (dont celui de Joanna sur notre photo), c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Bon rattrapage !
Aux JO 2028 de Los Angeles, on assistera au grand retour olympique du Lacrosse. ABLOCK! opère un zoom sur ce sport intense qui n’a pas toujours été tendre avec les femmes.
Une course pour les amoureux de l’inclusivité, une histoire qui mène au sommet, une autre sur les hauteurs urbaines, des kids et un sélectionneur on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine !
Certains l’ont (vraiment) découvert à l’occasion des JO, la majorité connaît déjà ce sport qui ne s’arrête plus de gagner en popularité. En compétition ou sur falaise, les grimpeuses visent les plus hauts sommets. Et elles sont ÀBLOCK!
Pour la vingt-sixième fois, le 15 février, la Course de la Saint Valentin prendra possession du Parc des Buttes-Chaumont. Cet événement, organisé par l’association Front Runners de Paris, sera une fête du sport et de la générosité.
Une femme qui ne craint pas de prendre de la hauteur (Liv Sansoz sur notre photo), une championne du ballon orange, l’histoire du flag football au féminin ou encore le retour de notre spécial KIDS, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine. Enjoy !
À nouvelle année, nouvelles résolutions. Si nos kids ont toujours de l’énergie à revendre, il faut parfois contrer leur flemme. On vous parie que vos girls vont bondir du canapé grâce à cette sélection 100 % féminine, inclusive et bon délire. Allez les filles, passez-vous le flambeau pour faire bouger les lignes !
Un an pour se préparer à gravir la plus haute montagne d’Afrique. C’est le défi que s’est lancée Sophie Moreau, entourée de ses coéquipiers « Passeurs d’espoir », pour mieux contrer le cancer du sein et aider la recherche. Départ en août prochain. Si on lui faisait la courte-échelle ?
Vous aimerez aussi…
Dix-sept ans et puis s’en va. Alexandra Lacrabère qui peut se targuer, à 35 ans, de posséder l’un des plus beaux palmarès du hand français, vient d’officialiser via les réseaux sociaux la fin de sa carrière sportive. Nous l’avions rencontrée alors qu’elle faisait ses derniers pas sur les parquets, en Roumanie.
Elle est sur tous les fronts. Aurélie Groizeleau, 32 ans, manie le sifflet aussi bien sur les terrains internationaux que lors des rencontres de ProD2. Professionnelle depuis le mois de septembre, la Rochelaise pourrait, sous peu, relever un nouveau challenge : arbitrer des matches lors de la Coupe du monde féminine de rugby l’an prochain en Nouvelle-Zélande. Portrait d’une battante qui refuse de rester sur la touche.
Elle a découvert la course (presque) par hasard. Devenue accro aux chemins escarpés, Julia est aujourd’hui une fan de trails que rien n’arrête. Elle raconte.
Longtemps réfractaire à l’éducation physique, Senda Berenson s’est servie du sport pour renforcer sa constitution fragile. Devenue professeure de sport à Boston, elle s’est mise en tête d’y convertir ses élèves en les initiant à une discipline toute jeune, le basketball. Retour sur le parcours d’une pionnière qui a su saisir la balle au bond.
Laissez-moi vous raconter la course, quand on a débarqué dès le vendredi soir à Berlin avec mon père et les copains du club. Là-bas, j’ai battu mon record mais, ne me demandez pas pourquoi, je n’étais pas non plus aux anges ! Je vous explique…
L’année 2022 sera une année ÀBLOCK! Le média digital s’édite avec une collection de livres qui fait bouger les lignes, inspirante et différente. On commence avec la reine du fitness, la coach (pas en chocolat) Julie Pujols-Benoit (en photo) dès aujourd’hui. Puis, ce sera le tour de la danseuse rebelle et virevoltante Octavie Escure… Faisons les présentations !
Abonnez-vous à la newsletter