Montréal, le 22 juillet 2005. Les Championnats du monde de natation battent leur plein dans le complexe aquatique de l’île Sainte-Hélène mais, ce vendredi, c’est bien vers l’extérieur que tous les yeux sont rivés.
Dans le bassin olympique d’aviron et de canoë-kayak, les nageuses en eau libre se lancent sur le 25km. Pour la quatrième fois de sa carrière, la Néerlandaise Edith van Dijk monte sur la plus haute marche du podium.
Les titres de championne du monde, Edith van Dijk les collectionne. Depuis le début de sa carrière en 1990, elle en a obtenu six. Tous en eau libre. Quatre sur 25km (2000, 2002, 2003, 2005), un sur 10km (2005) et un sur 5km (2002).
Donc, quand la Néerlandaise débarque à Montréal en 2005, ce n’est pas pour y faire de la figuration. Elle a déjà tout remporté, mais une motivation supplémentaire entre en jeu dans le bassin canadien.
Edith van Dijk annonce qu’à la fin de la saison elle mettra un terme à sa carrière. Alors, quoi de mieux que de terminer sur un sacre mondial ? Deux sacres mondiaux plus exactement.
Oui, c’est pas mal deux médailles d’or pour dire adieu à la scène sportive internationale. Alors, ni une ni deux Edith s’attelle à la prouesse.
D’abord, le mercredi 20 juillet, elle remporte le 10km puis, le 22, elle réitère l’exploit et s’impose en 5h25min et 6 secondes devant l’Allemande Britta Kamrau et l’Italienne Laura La Piana.
Un départ à la retraite en grande pompe et salué par son propre pays qui la nomme « Sportive néerlandaise de l’année », mais aussi au-delà avec le magazine américain Swimming World qui lui décerne le titre de « nageuse longue distance de l’année ».
Edith van Dijk raccroche donc les palmes en 2005 avec une floppée de médailles prestigieuses, une traversée de la Manche à son actif en 2003 et, surtout, le sentiment du devoir accompli.
Mais un regret persiste : l’or olympique manque à son palmarès. Et pour cause, les épreuves de natation longue distance en eau libre ne sont pas (encore) au programme des JO. Elles font leur entrée à Pékin en 2008.
Alors, dans un sursaut d’orgueil et de passion, Edith van Dijk sort de sa retraite : en mai, elle s’échauffe sur les Championnats du monde de nage en eau libre de Séville où elle obtient l’argent sur 25km et s’envole pour la Chine.
Elle terminera finalement quatorzième de la compétition olympique sur le 10km, une légère déception mais aussi la satisfaction d’avoir défilé, une fois dans sa vie, sous les anneaux olympiques.