Marie Petitcuénot : « Sportive, sois belle… et joue ! »

marie petitcuenot

Par Marie Petitcuénot, fondatrice du Podcast des femmes libres, "Michelle"*

Publié le 26 février 2020 à 9h23, mis à jour le 26 février 2025 à 18h00

Pour une sportive, mieux vaut surveiller les courbes de ses hanches que de ses performances.

Dès 2016, Silvana Lima, la plus grande surfeuse brésilienne avait déjà dénoncé le peu d’appétence des sponsors pour son physique trop commun.

Eut-elle été mannequin, eut-elle choisi la chirurgie esthétique, elle n’aurait pas eu tant de difficultés à payer ses billets d’avion pour les compétitions… Son coup de gueule lui a permis d’être la première sportive sponsorisée par une crypto-monnaie.

Mais les marques de luxe ne l’ont toujours pas contactée.

La surfeuse française Tessa Thyssen, championne du monde junior, s’est séparée de son sponsor, trop friand de bikinis et de clichés sexy sur Instagram.

Si vous épluchez la presse, vous trouverez plus d’articles sur «  ces sportives qui auraient pu être mannequins » que d’analyses sur la supériorité technique d’une lutteuse gréco-romaine ou d’une épéiste.

Cela me rappelle lorsque, dans ma jeunesse, l’équipe de basketball d’Australie avait remisé short et tee-shirt larges pour adopter une combinaison entièrement moulante. Et la capitaine, penaude, d’expliquer qu’il fallait bien attirer les spectateurs pour que le basket féminin soit enfin reconnu.

Sur un terrain, dans la rue ou dans les foyers, seul le désir masculin aurait-il le pouvoir magique de faire exister les femmes ?

Féminine avant d’être talentueuse

Inutile de dire qu’en ce qui concerne les hommes, les sponsors se fient à leurs performances, à elles seules. Que ni la beauté ni la laideur ni même le niveau de nudité n’interviennent dans le nombre de spectateurs.

Mélissa Plaza résume, lors de la dernière Coupe du monde de football féminin : «  On nous demande d’être féminines avant d’être talentueuses ».

Je propose que l’on généralise très rapidement, et dans tous les sports, les équipes mixtes.

Pour que les femmes aient les mêmes moyens de s’entraîner. Pour qu’on les voit aussi s’imposer face à des hommes. Tout ne se règle pas à coup de masse musculaire pure.

Quand les femmes seront des compétiteurs comme les autres, on n’osera plus leur demander d’être décoratives.

*Marie Petitcuénot est la créatrice du podcast Michelle qui raconte des histoires de femmes libres. Pour ÀBLOCK!, elle donne la parole à des “sportives libres”…

Vous aimerez aussi…

Courtney Dauwalter

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Un zoom sur une ultra-traileuse qui trace (Courtney Dauwalter sur notre photo), une arbitre qui change les règles et une plongeuse de haut-vol. Ou encore un nouvel Instant philo signé Marie Robert, une Question qui tue pour reprendre son souffle, un geste technique ballon ovale en main… C’est le meilleur d’ÀBLOCK pour cette semaine. En attendant la prochaine…

Lire plus »
Yvonnette Hoareau

Yvonnette : « Le hip hop est mon oxygène, il m’a ouverte au monde. »

Son nom nous donnerait presque des envies de bouger. Yvonnette Hoareau Vela Lopez a le hip hop qui lui colle aux basques depuis ses débuts quasi révolutionnaires dans son quartier strasbourgeois. Danseuse, chorégraphe, précurseure du hip hop en Alsace, celle qui se nourrit de tout pour faire progresser sa pratique, n’oublie jamais d’où elle vient et a fait de la transmission son plus beau mouvement. Dénicheuse de nouveaux talents, elle mise tout sur les filles, « la nouvelle génération du hip hop » !

Lire plus »
Anaïs Quemener : « Au marathon de Séville, j'ai battu mon record et pourtant je n'avais pas la tête à la compétition. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une e-sportive engagée, une championne qui n’a pas peur du contact, une ambassadrice avec qui on fête 1 an de confidences (Anaïs Quemener sur notre photo) et un podcast spécial ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine. Séance de rattrapage avant les festivités !

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner