Tiffany : « Pour mes 30 ans, je veux réaliser quelque chose de grand, me prouver que je suis une battante. » Inscrite au Rallye des Gazelles 2021, 29 ans, vendeuse dans la mode

Tiffgimp

Propos recueillis par Valérie Domain

Publié le 27 mars 2020 à 15h38, mis à jour le 28 février 2021 à 15h02

«  J’ai été une grande sportive. Un espoir du sport même. À l’adolescence, je pratiquais l’athlétisme à haut niveau ; mes spécialités étaient le sprint, le saut en longueur et le lancer de poids.

L’année de mes 15 ans, j’étais favorite pour les qualifications du Championnat de France. Le jour des qualif’, je me suis blessée  : une subluxation de la rotule gauche. Résultat : atèle et béquilles pendant un mois, interdiction de pratiquer le moindre sport pendant un an.

Je n’ai eu le courage de m’y remettre que dix ans plus tard…  J’ai recommencé à courir au sein d’un groupe de runners à Paris. Deux fois par semaine pendant trois ans. C’était pas grand-chose par rapport à ce que j’enchaînais avant, mais j’avais perdu l’élan.

Qu’un seul projet en tête : le Rallye des Gazelles  !

Je n’avais qu’un seul projet en tête : courir le Rallye des Gazelles. Avant, il partait de Nice et à l’époque je vivais à Cannes. Tous les ans, depuis toute petite, j’assistais au départ et tous les ans, je me disais : « Un jour, moi aussi je serai sur la ligne de départ. »

Depuis quelques années, j’ai des soucis de santé qui touchent à ma féminité. Je ne sais pas pourquoi, mais pour mes 30 ans, j’avais besoin de réaliser quelque chose de grand, pour me prouver que je suis battante, que je suis forte. C’est venu comme un éclair : le Rallye des Gazelles  !

J’ai proposé à ma copine Marie de le faire avec moi, elle m’a répondu : « Où tu  vas, je te suis ! »

Neuf jours au milieu du désert, il faut être avec quelqu’un que tu connais parfaitement

Marie fait de la danse, de l’équitation, de la boxe, de la course avec moi. Mais, honnêtement, notre association est davantage humaine que sportive.

Neuf jours au milieu du désert, il faut être avec quelqu’un que tu connais parfaitement, se faire confiance et avoir conscience qu’avec l’autre on est susceptible de se prendre la tête.

Toutes les deux, on n’a pas peur de se dire les choses, on prend de la distance quand on s’embrouille, on laisse parler nos états d’âme et nos hormones ! Puis, on se retrouve.

Avant de s’engager sur le rallye, on s’est tout dit, ce qu’on aimait ou pas chez l’autre. On a passé notre amitié à la moulinette.

On devrait donc tenir la distance sur le rallye malgré les moments d’énervement, le manque de sommeil, tout ce qui va jouer sur nos nerfs.

Pendant le confinement, on continue comme on peut…

On a créé une association «  Néroli  ». On a tout mis en place : réseaux sociaux, adresses mail, comptes bancaires… on a commencé l’administratif et ensuite démarché des sponsors.

On fera des stages de navigation et de pilotage. Un pompier de Marseille nous donnera des cours d’orientation et on va commencer un programme sportif. On va conduire dans les dunes ou la roche douze heures par jour, on a donc besoin d’être en forme.

Pendant le confinement, on continue comme on peut. Chaque semaine, on s’appelle pour faire ensemble des séances d’exercices par Skype et de mon côté, je fais du renforcement musculaire et du yoga avec mon compagnon accro au sport.

On organise aussi des circuits training en famille autour de la maison, dans le jardin, je suis actuellement à la campagne, une chance  !

Faut trouver des alternatives, ne pas se laisser aller, rester motivé. Et cette fois, je compte bien rester dans cet élan salvateur. »

Elles aussi sont inspirantes...

Guila Clara Kessous : « En montant à la corde, j'ai osé faire ce qui me freinait depuis des années. »

Guila Clara Kessous : « En montant à la corde, j’ai osé faire ce qui me freinait depuis des années. »

Formée à Harvard et par le théâtre, elle a plusieurs cordes à son art. Guila Clara Kessous, entrepreneure diplomatique, s’engage depuis plus de quinze ans pour les droits des femmes. Et voilà que le sport entre dans la danse en un geste politico-artistique : grimper à la corde. Une ascension symbolique, une allégorie de la difficulté des femmes à s’élever dans la société. Prenons de la hauteur.

Lire plus »
Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Avec sa sœur Éva, elle truste les premières places depuis 2015 en Ultimate. Membre essentiel de l’équipe de France, Lison Bornot est Championne d’Europe outdoor 2023 et championne du monde d’Ultimate sur sable 2023. La voici maintenant en piste pour les World Games, l’antichambre des JO, qui se déroulent en Chine, du 7 au 17 août 2025. Témoignage d’une fille pétillante devenue l’une des ambassadrices françaises d’un sport trop peu connu.

Lire plus »
Diane Servettaz : « Avec le vélo, j’ai compris que même si ça flanche côté mental, t’en as encore sous la pédale. »

Diane Servettaz : « Avec le vélo, j’ai compris que même si ça flanche côté mental, t’en as encore sous la pédale. »

En à peine trois ans, cette passionnée de vélo a décroché un podium sur 500 kilomètres et bouclé sa première course d’ultra, la fameuse BikingMan, en tant que première féminine. Carburant aux défis, pédalant sans relâche, surmontant tous les obstacles grâce à un mental d’acier, la Savoyarde n’a pas fini d’enfiler les kilomètres dans ce sport de l’extrême. En piste !

Lire plus »
Emelyne Heluin: « Je sais pourquoi je cours, pourquoi je lutte. »

Emelyne Heluin : « Je sais pourquoi je cours, pourquoi je lutte. »

Gymnaste jusqu’à son adolescence, Emelyne Heluin a dû raccrocher le justaucorps après une prise de poids inexpliquée et d’autres symptômes invalidants. Diagnostiquée d’une maladie endocrinienne chronique et évolutive, le SOPK, à l’âge de 17 ans, elle erre pendant des années entre perte de confiance en elle et détresse psychologique avant de retrouver le chemin du sport comme outil de santé. Ce sera la marche, puis la course à pied jusqu’à se lancer sur des marathons.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

MMA

MMA, dans la cage aux lionnes

Ça s’appelle le MMA et c’est l’assurance…d’un spectacle explosif. Acronyme de Mixed Martial Arts, ce sport de combat, conceptualisé il y a vingt-cinq ans, a très vite enflammé le monde. Légalisé il y a un an en France, il compte, chez nous, environ 50 000 pratiquants dont 25 % de filles. Ce 8 avril, le MMA Grand Prix sera diffusé en live mondial avec 12 “warriors“ dont 2 femmes. L’occasion de mettre en avant la discipline et quelques-unes de ses combattantes acharnées.

Lire plus »
Tessa Worley : « Je n'ai pas de regrets, je suis fière de ce que j'ai fait. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une championne qui raccroche les skis (Tessa Worley sur notre photo), une autre qui prend le large, une troisième qui, elle, prend la route ou encore une initiative solidaire et une toute nouvelle rubrique juridique qui décrypte la place des femmes dans le sport, c’est le best d’ÀBLOCK!

Lire plus »
Sophie Carpentier

Sophie Carpentier : « Dans la médecine comme dans le sport, il faut que les femmes y aillent ! »

Médecin de l’équipe féminine de rugby Rouen, elle a aussi été celui de l’équipe de France de rugby féminin. Militante du sport santé, Sophie Carpentier n’a pas hésité, il y a quelques années, à se spécialiser dans le sport pour apporter à son quotidien médical un souffle nouveau. Et de prouver que les femmes ont toute leur place dans un métier encore trop souvent conjugué au masculin.

Lire plus »
Annick Hayraud : « Le rugby m’a ouvert l’esprit, il m’a construite. »

Annick Hayraud : « Le rugby m’a ouvert l’esprit, il m’a construite. »

Elle fait partie de ces défricheuses qui ont contribué à populariser le rugby féminin. Annick Hayraud, multi-titrée en club et avec l’équipe de France de rugby à XV, n’a jamais cessé de militer. Manager général des Bleues depuis 2016, son mandat s’achève à la fin de l’année et elle espère, à l’avenir, plus de moyens pour développer et pérenniser la pratique. Rencontre éclairante.

Lire plus »
Lénaïg Corson

Lénaïg Corson : « En rugby, certaines remarques sexistes sont affligeantes ! »

Elle trace sa route rugbystique sans se retourner, plaquant sans vergogne les préjugés misogynes qui collent encore trop souvent au maillot des filles mordues de ballon ovale. Du haut de son 1,85 m pour 85 kg, Lénaïg Corson est l’un des piliers de l’équipe de France de rugby à XV. Dans la vie comme sur le terrain, elle est cash et sans peur. Échanges puissants avec une joueuse qui en a sous les crampons.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner