Justine Pedemonte : « Retrouver d’aussi bonnes sensations sur ma moto, j’en ai pleuré de joie ! »

Justine Pedemonte : « Ça faisait deux ans que je n’avais pas eu d’aussi bonnes sensations sur ma moto. J’en ai pleuré de joie ! » Kids
J'ai terminé ma rééducation de l'épaule, enfin ! Et ma reprise de la moto était top, je suis allée en Espagne pour rouler, j'ai performé au Mans. Place à une grande saison qui s'annonce !

Par Justine Pedemonte*, pilote moto, 18 ans au compteur

Publié le 21 avril 2025 à 20h14

Je vous avais laissé alors que j’étais en pleine rééducation après mon opération à l’épaule. J’avais prévenu l’équipe médicale du CERS de Capbreton, le Centre Européen de Rééducation du Sportif, lorsque j’y suis retournée : dans trois semaines, je roule ! Ils ont d’abord pensé que c’était trop tôt, mais ils m’ont tout de même accompagnée pour que je puisse reprendre dès ma sortie du centre, ce qui a pu se faire début mars, avec pour consigne d’être prudente.

Forcément, avant de remonter pour la première fois sur ma moto, j’avais un peu d’appréhension. Ma reprise arrivait tout de même assez tôt après mon opération. En plus, je ne savais pas trop ce que mon retour allait donner, alors que je devais préparer la 1ère manche du FSBK du Mans, moins d’un mois plus tard, le 28 mars. Cette échéance rajoutait un peu de stress. Mais je savais que le fait de remonter sur ma moto me ferait du bien, même si j’allais doucement.

©Facebook

Et je me suis fait vraiment plaisir, ça faisait trop longtemps ! J’avais forcément quelques douleurs et un petit manque de mobilité, mais en travaillant, j’ai vite récupéré tout ça. La force dans mon épaule reviendra avec de l’entraînement, mais j’ai très vite senti que l’articulation était plus solide, ça m’a donné confiance.

On n’a pas regardé les chronos lors de cette reprise, l’objectif était simplement de rouler autant que possible, pour reprendre le rythme. C’était nécessaire après cinq mois sans moto, j’étais un peu rouillée ! Au Mans en revanche, pour la première course de la saison 2025, j’étais bien plus en mode compétition. Je n’y allais pas pour faire un résultat, la priorité était de finir la course. Je n’étais pas encore à 100 % au niveau de mon épaule. Mais juste le fait de sentir que ça n’allais plus se luxer pour pas grand-chose a tout changé. Pour la première fois depuis près de deux ans, j’ai complètement confiance en mon épaule, je suis donc confiante sur ma moto.

©Facebook

Cette course du Mans s’est plutôt bien passée. Les premiers tests étaient bons, j’avais fait de meilleurs chronos que l’an passé ! Pour le week-end de course, je voulais avant tout me faire plaisir, sans me mettre trop la pression.

J’ai l’impression de louper un peu mes qualifs, mais je fais tout de même un meilleur chrono qu’en 2024. Je pars donc cinquième de ma catégorie, les 600 cc Challenger (pour les moins de 19 ans, Ndlr), et seizième du scratch, toutes catégories d’âges confondues. Sur la première course, je finis dixième du scratch et quatrième en Challenger, et lors de la seconde session, onzième du scratch et de nouveau quatrième de ma catégorie. Le tout en améliorant mes chronos de l’année dernière de près d’une seconde ! Je me suis vraiment amusée.

©️Justine Pedemonte

Une fois les courses terminées, en descendant de ma moto, j’ai pleuré de joie. Ça faisait deux ans que je n’avais pas ressenti tout ça en course. Après l’opération et le CERS, pouvoir de nouveau prendre du plaisir comme ça, c’était incroyable. Mes proches étaient présents au Mans en plus, ça ajoute à la satisfaction. Mon coach était sûr que j’allais performer. Il ne faisait que me dire qu’il fallait attendre le déclic, que j’aie davantage confiance en moi. Ce week-end lui a donné raison, il était vraiment content que je passe ce step ! Et ma famille était très heureuse aussi, ils m’ont suivi et soutenu dans toutes mes galères, donc me voir épanouie sur ma moto leur a fait évidemment plaisir.

Après ce week-end au Mans, je suis retournée au CERS pour suivre un programme de rééducation et de réathlétisation pour mon épaule. Et, ça y est, clap de fin ! Il y a maintenant la course à Lédenon, le 25 avril.

©️Justine Pedemonte

Ça va tout de même me faire quelque chose de ne plus retourner au CERS. Même si ça reste une bonne nouvelle, ça veut dire que j’ai récupéré, mais c’est vrai que ces séjours ont provoqué de bons moments et de belles rencontres. Et surtout, je me sens plus forte qu’avant, je connais mieux mon corps… Cette blessure et cette longue rééducation m’auront tout de même beaucoup apporté, aussi bien physiquement que mentalement.

Maintenant, pour la course à Lédenon, je vise forcément de faire mieux qu’au Mans. Et pour cette saison, je ne mets pas de limites. Je vais prendre les courses les unes après les autres, revenir au plus vite au top de ma forme, l’objectif reste avant tout de ne rien avoir à regretter à la fin du championnat. Je vous raconterai bien sûr ! À très vite, soyez ÀBLOCK!

©️Justine Pedemonte

*Justine Pedemonte a 18 ans et est pilote moto, engagée en championnat de France de Superbike (FSBK), Championnat de France SuperSport 300. Après avoir remporté plusieurs podiums, elle a terminé en octobre 2023, vice-championne de France. Vous pouvez la suivre sur son compte Instagram @justinepedemonte 

Ouverture ©️Justine Pedemonte

Vous aimerez aussi…

Juliette Willmann, la peuf cékoiça

La « peuf » ? Cékoiça ?

Les adeptes de ski et autres disciplines des pentes enneigées, connaissent bien ce terme. La peuf, celle qui leur procure frissons et sensations fortes… C’est quoi, à votre avis ? Les coachs, les sportifs et sportives ont leur langage, selon les disciplines qui, elles aussi, sont régies par des codes. Place à notre petit lexique pratique, notre dico « Coach Vocab ».

Lire plus »
Marie-Amélie Le Fur

Marie Amélie Le Fur : « JO 2024 ? Une candidature valorisable au-delà du sport. »

Espoir de l’athlétisme français, victime d’un accident de scooter en 2004, Marie-Amélie Le Fur est devenue une figure du handisport français, huit fois médaillée aux jeux Paralympiques, dont trois titres olympiques. À 32 ans, ancienne co-présidente avec Teddy Riner du comité des athlètes pour la candidature de Paris à l’organisation des JO 2024, elle est aujourd’hui à la tête du Comité paralympique et sportif français (CPSF).

Lire plus »
« Quand on m’a annoncé que je ne ferais plus de short track, j’ai pleuré puis je me suis dit que j’avais mieux à faire. »

Tifany Huot-Marchand : « Quand j’ai su que le short-track c’était fini, je me suis dit que j’avais mieux à faire que pleurer. »

Victime, en 2022, d’un terrible accident lors d’une compétition, Tifany Huot-Marchand a été contrainte de tirer un trait sur sa carrière de short trackeuse… Mais pas sur le sport de haut-niveau. La Bisontine, bientôt 31 ans, participe, ce 15 mai, à sa première Coupe du monde de para-cyclisme. Le début d’un nouveau chapitre qui pourrait, si les résultats suivent, la mener en Californie pour les Jeux de Los Angeles 2028.

Lire plus »
Eva Yaneva : « Le sport m’a pris par la main et m’a relevée. »

Eva Yaneva : « Le sport m’a prise par la main et m’a relevée. »

Pétillante sportive aux boucles brunes et au sourire communicatif, la volleyeuse Eva Yaneva, championne, début avril, de la Coupe de France et membre de l’équipe nationale de Bulgarie, est une globe-trotteuse des parquets. Quand elle quittera le terrain, ce sera pour enseigner son art aux jeunes filles rêvant de parties de volley endiablées. La transmission de sa passion est en ligne de mire de son prochain service.

Lire plus »

Peterson Ceus : « La Gym Rhythmique masculine renvoie une image féminine de l’homme et ce n’est pas bien vu… »

Pour lui, c’est sa gym, sa bataille. Peterson Ceus se bat depuis sept ans pour que la gymnastique rythmique masculine soit reconnue par les instances sportives et devienne discipline olympique. Un combat contre les inégalités de genre qu’il espère mener à terme pour les générations à venir. Rencontre avec un athlète que rien ni personne n’est parvenu à mettre au tapis.

Lire plus »
Il était une fois le flag football… féminin

Il était une fois le flag football… féminin

Ah, le football et ses dérivés ! Aujourd’hui, sur ABLOCK!, on zoome sur le flag football. Petit frère du football américain, ce sport collectif s’est développé en parallèle des mouvements féministes occidentaux. Pourtant, les femmes ont longtemps peiné à mettre la main sur le ballon ovale…

Lire plus »
Coralie Lassource

Le questionnaire sportif de… Coralie Lassource

Championne olympique à Tokyo, médaillée d’argent au championnat d’Europe 2021, championne du monde en 2023, la handballeuse Coralie Lassource est toujours ÀBLOCK! pour aller chercher de nouveaux succès. La capitaine de l’équipe brestoise (BBH) et membre de l’équipe de France répond à notre questionnaire sportif.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner