C'est vrai qu'il y a des sports pour les filles et des sports pour les garçons ?

C'est vrai qu'il y a des sports pour les filles et des sports pour les garçons ? La question qui tue kids
Depuis que tu as mis Tim à la danse et Daphné à la boxe, force est de constater que les avis non sollicités fusent. Apparemment, il y a des sports de filles et des sports de garçons… Ça se vérifie scientifiquement cette ânerie ?

Par Clotilde Boudet

Publié le 05 mars 2024 à 16h25

L’inégalité homme-femme dans le sport passe avant tout par des a priori. « Les filles sont forcément moins douées au lancer de poids, c’est un sport de mecs ». « Un homme qui danse ne sera jamais aussi gracieux qu’une femme »… Et on ne te parle même pas de l’argument sexiste par excellence : « On n’y peut rien si les hommes sont physiquement plus forts que les femmes ». Il est vrai que filles et garçons ont un métabolisme différent. So what ?

D’ailleurs, ces différences se développent particulièrement pendant la puberté. Une fois adulte, la masse musculaire constitue en moyenne 35 % de la masse totale d’un homme, contre 28 % d’une femme. Injuste ? Non, c’est simplement la vie ! Et ça n’empêche en rien les femmes et les hommes de pratiquer les mêmes sports, chacun-chacune avec ses capacités.

©Shutterstock

Nous, ici, on se bat pour casser les stéréotypes de genre, et donc les discriminations. Si la société évolue, ces stéréotypes et discriminations sont encore particulièrement présents dans le milieu du sport. En 2023 par exemple, le sport le plus pratiqué en France est le football. Cette année, la Fédération Française de Football (FFF) a remis 1 866 702 licences. La part d’hommes ? 1 597 335. Voilà.

Cette vision sexuée du sport, elle remonte à l’époque de la création de la récré. Aujourd’hui encore, il est courant de voir les filles d’un côté et les garçons de l’autre… jouant au football. Et gare à celle qui voudrait venir tâter le ballon : « le foot, c’est pour les garçons ! ».

Mais alors la faute à qui si l’on a décidé que tel sport était féminin et tel autre masculin ? Hé bien pas à la science !

©Shutterstock

En 2017, le journal La Croix interviewait Julian Jappert, président du ‘‘think tank’’ Sport et Citoyenneté. À la question ‘‘Pourquoi parle-t-on de sports de filles et de sports de garçons ?’’, il affirmait : « De la même manière que les petits garçons et les petites filles ne se tournent pas naturellement vers le bleu ou le rose, ils ne choisissent pas non plus spontanément des sports en fonction de leur sexe. Ce sont les parents, l’école et la société en général qui orientent leurs choix vers des sports dits masculins ou féminins. »

Des propos que nuance la docteure en psychologie sociale Anne Dafflon Novelle, sur le site du média suisse Le Temps. Selon elle : « Jusque vers ses 5 ans, un enfant considère qu’il est un garçon ou une fille en fonction de ce qu’il fait. Passez une jupe à un garçon et il considérera être devenu une fille. Aussi, à peu près à l’âge où ils commencent un premier sport, les enfants refusent catégoriquement de s’engager dans une activité associée à l’autre genre. ».

©Shutterstock

Qu’il y ait une forme de déterminisme, une réaction neuronale naturelle ou une pression sociale… Comment on brise ces foutues inégalités ? Est-ce qu’on interdit à notre bout de chou de faire du rugby sous prétexte qu’il est un garçon ? Est-ce qu’on oblige notre future championne de natation à brûler ses maillots roses ? La réponse est non, évidemment !

L’essentiel, c’est de diversifier les activités physiques des enfants. Le petit dernier ne jure que par le foot ? Pas de souci ! Mais ne l’enfermez pas dans cette passion, laissez-lui la possibilité d’en changer – en expérimentant d’autres pratiques, par exemple.

On peut aussi offrir à nos enfants des modèles mixtes. Si votre petit Mehdi aime tant le foot que ça, on invite toute la famille à regarder le tournoi féminin de football des JO de Paris 2024 ! Il est prévu du 25 juillet au 10 août 2024.

Ça prouvera à Mehdi que les filles aussi peuvent toucher le ballon… et ça donnera peut-être envie à sa sœur d’enfiler des crampons (oui, roses si ça lui fait plaisir).

Ouverture ©Shutterstock

D’autres actus en brèves…

Il était une fois le squash… féminin Heather McKay

Il était une fois le squash… féminin

Sport longtemps méconnu dans l’Hexagone, le squash sera mis en la lumière aux JO 2028 de Los Angeles, l’occasion pour ABLOCK! de revenir sur l’histoire de ce sport qui n’a pas attendu pour mettre les femmes au centre des courts.

Lire plus »
KIm Leji Il était une fois le tir sportif… féminin

Il était une fois le tir sportif… féminin

S’il existe un univers dans lequel certains hommes aiment se prétendre seuls maîtres à bord, c’est bien celui des armes. Pourtant, le tir sportif a, comme toutes les autres disciplines, son lot de championnes. Mais quelles sont ces femmes qui ont tiré les premières ?

Lire plus »
Quiz : connaissez-vous vraiment le sport féminin ?

Quiz : Connaissez-vous vraiment le sport féminin ?

Vous pensez tout savoir sur le sport féminin parce que vous avez vu un match de foot des Bleues une fois en 2019 ? Vous confondez Allyson Felix avec une marque de baskets ? Ou, au contraire, vous êtes incollable sur les pionnières badass qui ont ouvert la voie ? C’est le moment de vérifier tout ça !

Lire plus »
Manelle Inaho

Le Q&A de la gymnaste Manelle Inaho

Elle fait partie des têtes d’affiche de la gymnastique rythmique. Manelle Inaho, 21 ans, est une des pépites de la fédé française de gym. D’une grâce toute aérienne, elle émeut le public à chacun de ses passages sur le tapis. Elle a répondu à notre Q&A express.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Althea Gibson

Althea Gibson, la première icône noire du tennis si vite oubliée

À l’heure où Wimbledon se termine, l’occasion est toute trouvée de rendre hommage à une figure du circuit qui a, à elle seule, révolutionné le monde du tennis. Douze ans avant son compatriote Arthur Ashe, Althea Gibson est la première athlète noire à s’être imposée en Grand Chelem. L’Américaine, victorieuse de Roland-Garros en 1956 a ajouté à son impressionnant palmarès deux victoires, en simple, à Wimbledon et à l’US Open. Avant de sombrer dans l’oubli.

Lire plus »
Margot Kochetova : « Devenir championne d'haltérophilie et entendre la Marseillaise, j'en rêvais ! »

Margot Kochetova : « Devenir championne d’haltérophilie et entendre la Marseillaise, j’en rêvais ! »

Elle a seulement 16 ans et collectionne déjà records et médailles. La Montoise Margot Kochetova, sacrée championne d’Europe d’haltérophilie en 2024 chez les moins de 17 ans, espère de nouveau goûter aux joies du podium lors des Europe qui auront lieu en Espagne, fin juillet. Un ultime rendez-vous avant des débuts à l’INSEP, premiers pas, peut-être, sur le chemin des Jeux olympiques de 2032 qui auront lieu à Brisbane, en Australie.

Lire plus »
Manon Genet : « On a encore du mal à valoriser la femme telle qu'elle est, avec ce qu'elle peut apporter. »

Le Q&A de la triathlète Manon Genêt

Place à une dame de fer qui mène sa vie au rythme de ses foulées, de ses brasses, de ses coups de pédales ! Spécialiste des Ironman, championne de France et vice-championne du monde de Triathlon Longue Distance, la native de La Rochelle aime se dépasser sans broncher. Manon Genêt répond à notre petit questionnaire de Proust à la sauce ÀBLOCK!

Lire plus »
Raphaëlle : « La voile m’a aidée à me reconstruire après mon AVC. »

Raphaëlle : « La voile m’a aidée à me reconstruire après mon AVC. »

Elle a su prendre la vague d’une nouvelle naissance grâce à la voile. Suite à un AVC, Raphaëlle avait quasiment perdu sa motricité. Mais il en fallait plus pour qu’elle lâche le sport. Et la voilà qui plonge dans une expérience sportive et humaine : la pratique de la voile avec la Team Jolokia, une asso qui prône l’inclusion par le sport. Une très belle leçon de vie.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner