Marie NgoussouL’ado surdouée du para-athlétisme

Marie Ngoussou, l’ado surdouée du para-athlétisme
Sa rentrée des classes a lieu sur les pistes d’athlé. À 15 ans, Marie Ngoussou Ngouyi, plus jeune sportive de la délégation tricolore pour ces Jeux Paralympiques 2024, veut affoler les chronos lors du 100m et 200m. Attention, Haut Potentiel Athlétique !

Par Valérie Domain

Publié le 03 septembre 2024 à 18h18, mis à jour le 09 septembre 2024 à 17h28

Devenir athlète handisport ? Elle n’y avait même pas pensé. Et pourtant, haute comme trois pommes, celle qui ne quitte pas son grand frère d’une semelle de basket prend goût à la piste : s’il pratique l’athlétisme en club, elle veut le suivre ; s’il court, elle veut aller plus vite que lui. À 5 ans, la gamine orléanaise cavale déjà comme une gazelle.

Huit ans plus tard, sa coach prononce le mot handisport et tout s’éclaire pour la jeune Marie, 13 printemps et la vie devant elle. Car ce n’est pas une atrophie du bras droit, conséquence d’une naissance compliquée, qui va l’arrêter dans son élan. D’ailleurs, confie-t-elle au monde.fr, « J’ai ce handicap depuis bébé, Pour moi, c’est comme si je n’étais pas en situation de handicap. »

©ECO CJF

Lors des championnats régionaux et départementaux, la licenciée à l’ECO-CJF Athlétisme d’Orléans aligne les victoires et premières places dans toutes les disciplines athlétiques : courir, sauter, lancer, marcher… Marie Ngoussou s’exprime dans tous les domaines pourvu qu’elle s’amuse. Mais c’est à la course qu’elle performe et ce malgré son handicap.

Certes, elle ne peut pas faire correctement le mouvement de balancier avec ses bras lorsqu’elle court, mais ses jambes compensent, ses foulées sont puissantes, son corps tout entier vibre de vitesse. Elle sprint comme elle respire et elle se permet même de flirter avec le saut en longueur, son petit truc en plus !

Lors du meeting Handisport Open du stade Charléty, à Paris, dans sa catégorie T46 (handicap touchant un membre supérieur), Marie Ngoussou (de son nom complet, Marie Ngoussou Ngouyi) décroche la 2e place au saut en longueur. Pas trop mal pour la jeunette, mais c’est sur deux distances reines, le 100m et le 200m, qu’elle fait sensation avec des médailles d’or à la clé. Mieux, au 200m, elle rafle la première place en coup de vent et décroche par la même occasion les minima paralympiques. Paris 2024 est à elle. Circulez, y a rien à voir.

©Ville d’Orléans/Conférences Centre Val de Loire

Aux championnats de France handisport 2024, un mois plus tard, à Albi, Marie Ngoussou enfonce le crampon en réussissant les minima sur son autre Joker, le 100m. Et la voilà devenue benjamine de l’équipe de France pour les Jeux paralympiques, la plus jeune sportive des 237 membres de la délégation française aux Jeux de Paris pour, non pas une, mais deux possibilités de ramener une médaille à la maison. Elle a 15 ans, encore cadette première année. Une HPI de l’athlé !

Si elle a loupé sa rentrée des classes -elle est en bac pro « Animation enfants et personnes âgées » mais rêve de devenir entraîneuse-, celle qui avoue être fan de rap, de Jul et…de Francis Cabrel (Petite Marie, je parle de toi…) ne compte pas pour autant se laisser prendre au piège de la piste : « J’ai une scolarité normale avec beaucoup de sport, explique-t-elle sur letudiant.fr. En gros, je suis libre tous les jours vers 16 heures et j’ai cinq entraînements de deux heures par semaine. Mais j’ai hâte de reprendre l’école et de retrouver mes potes. Aux Jeux, je suis presque tout le temps avec des adultes… »

©Marie Ngoussou/CDOS Loiret

Elle devra pourtant rester encore un peu avec les ieuves puisqu’elle sera dans les starting-blocks de la finale du 100m ce 3 septembre (en catégorie T47, surclassée avec des athlètes moins handicapées qu’elle, sa catégorie n’étant pas présente aux Jeux Paralympiques), mais aussi le 7 septembre sur le 200m. Pour un doublé historique ?

En tout cas, le lycée devra attendre sa nouvelle star, avec ou sans breloque autour du cou, mais avec la banane, ses entraîneurs Christophe Letellier et Nicola Queval ont insisté : « Amuse-toi ! ». Ça va le faire. Allez, Marie, file sur la piste !

Ouverture ©ECO CJF

Vous aimerez aussi…

Le Tuto de Jess, à la gym les gosses ! Jessica Vetter Kids

Le Tuto de Jess : À la gym, les jeunes !

Explosivité, force, endurance, résistance, il faut bouger ! Et je ne suis pas à court d’arguments lorsqu’il s’agit d’entraîner les 9/15 ans. Je vous emmène dans mon gymnase découvrir mon boulot avec les p’tiots et glaner quelques astuces au passage !

Lire plus »
Il était une fois la gymnastique...féminine

Il était une fois la gymnastique… féminine

Les Nouveaux Internationaux de France de Gymnastique débutent le 24 septembre à Paris. Au programme : cent-soixante-quinze gymnastes mondiaux issus de trente-sept pays se bousculeront sur les tapis. Et, bien sûr, il y aura des filles. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Petite histoire de la gym conjuguée au féminin.

Lire plus »
Pop In The City Marseille 2022, une rentrée qui fait plaisir !

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Des courses engagées, le gratin européen du handball aquatique, un moment philo, une sportive à nulle autre pareil, une coureuse on ne peut plus perchée, la rentrée de la Question Qui Tue et la fin du dossier de l’histoire du sport en août, une sacrée semaine sur ÀBLOCK!

Lire plus »
Enyo Women's Fightwear, pour les combattantes ÀBLOCK!

Myriam Benadda, la combattante de MMA qui s’engage

Peu importe les terrains, les femmes dans le sport s’imposent. Et, là, c’est du côté de nos armoires que ça se passe. La combattante de MMA Myriam Benadda vient de lancer une collection pour les fighteuses, de quoi les vêtir comme bon leur semble et de manière responsable. Un combo gagnant !

Lire plus »
Greta Andersen

Best-of 2021 : les pionnières ÀBLOCK!

Pendant cette année 2021, ÀBLOCK! a rendu hommage à des championnes d’antan, pionnières dans leur discipline et dans le sport féminin tout court. Des filles qui ont fait bouger les lignes grâce à leur indépendance d’esprit, à leur force de volonté et à leur talent (comme la nageuse Greta Andersen sur notre photo). Retour sur les premières sportives à avoir été ÀBLOCK!

Lire plus »
Manaé Feleu : « Quand t'es une fille et que tu dis que tu joues au rugby, on te répond que c’est un sport de brutes . »

Manae Feleu : « Quand je dis que je joue au rugby, on me répond que c’est un sport de brutes . »

Elle mène de front études de médecine et sport de haut niveau. Manae Feleu, 22 ans, a fait ses premières passes au ballon ovale à Futuna avant de tenter l’aventure sur le continent. La deuxième ligne des Amazones de Grenoble, cinq sélections en équipe de France A, n’a qu’un souhait : continuer à tout mener de front et être championne du monde de rugby en 2025. Rencontre.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner