On a dit de certaines gymnastes que la pratique trop extrême de leur sport avait stoppé leur croissance. C’est pour ça qu’elles sont généralement très menues et qu’elles n’ont pas grand-chose à mettre dans leur décolleté. Enfin, il paraît… Le sport et la puberté, de toute façon, c’est un éternel débat. Retard de croissance, menstruations et métabolisme perturbés … Faut-il oui ou non freiner la pratique sportive pendant la puberté ?
Déjà, petit rappel aux adultes qui ont parfois oublié : l’adolescence n’est pas un long fleuve tranquille. Durant la puberté, la métamorphose corporelle s’accompagne de la perte des repères de l’enfance et de l’affirmation de la personnalité. En gros, c’est un temps où l’enfant se focalise sur son apprivoisement personnel. Autant vous dire que c’est parfois difficile de s’accepter, surtout quand on a les cheveux gras, de l’acné, des poussées d’hormones, des seins tout neufs…
Et en plus, il faut faire en sorte que les autres nous acceptent aussi. Un vrai parcours d’obstacles ! Mais alors où est la place du sport dans ce grand chamboulement ? Bah, justement, il a plutôt tendance à n’être pas assez présent.
On vous l’a dit mille fois (et on le répétera mille fois encore) : le sport est indispensable pour être en bonne santé à tout âge de la vie. Pour son bien-être physique ou mental, se dépenser est toujours une bonne idée. En fait, tout est une question de dosage !
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est formelle : entre 6 et 17 ans, nos bambins devraient pratiquer tous les jours au moins une heure d’activité physique d’intensité modérée ou élevée. Les ados français sont-ils de bons élèves ? Pas vraiment… Selon les résultats de l’étude Esteban, menée en 2020, seulement 50,7 % des garçons et 33,3 % des filles atteignent cet objectif.
T’as une ou un ado affalé sur ton canapé ? Allez hop, dis lui de se bouger (et jette un oeil sur notre Question qui tue précédente) ! Un petit conseil pratique tout de même : la sudation est plus importante à l’adolescence, donc après le sport, on file à la douche.
Ici, on a cherché la recette idéale pour marier harmonieusement sport et puberté. Comme dit plus haut, l’important est de pratiquer régulièrement – le mieux étant quotidiennement. Mais attention, le sport à outrance quand on est ado peut avoir des conséquences sur la croissance et le bon développement. Chez les filles notamment, une étude du professeure Panagiota Klentrou a démontré qu’une pratique intensive (là, on note bien le mot « intensive ») de certains sport peut perturber la puberté.
Une fille qui ferait de la gym / de la danse / du patinage artistique au-delà de quinze heures par semaine risque de retarder l’arrivée de ses premières règles. Selon l’Académie Nationale de Médecine (ANM), d’autres sports sont « à risque » si pratiquer à l’excès lors de la puberté : le tennis, les sports d’endurance et les sports à catégories de poids.
En fait, comme pour tout, l’excès est dangereux. À l’adolescence le sport c’est tous les jours, mais avec modération ! Est-ce que ça veut dire que votre ado doit laisser tomber ses rêves de compèt’ ? Bien sûr que non, mais sa pratique devra être surveillée, encadrée : temps d’entraînement, régime alimentaire, temps de repos. Au-delà de quinze heure par semaine, il y a des risques.
L’ANM explique que les sport dits « à silhouettes » (comme la gym) nécessitent de grandes dépenses énergétiques couplées « à une limitation voire un déficit des apports nutritionnels ». Malheureusement, ce sont souvent les filles qui trinquent, puisqu’on attend d’une gymnaste qu’elle soit une athlète « féminine » et pas trop musclées, parce que les muscles sur les filles, c’est moche…
Et si on apprenait à nos ados à aimer le sport, à haut niveau ou pas ? Et à aimer leur corps changeant comme il est ?