En piste, mesdames ! Alors que leurs homologues masculins ont honoré la 109e édition de la Grande Boucle, 144 cyclistes féminines rentreront dans l’histoire comme les premières à participer au Tour de France Femmes dès ce 24 juillet. Mieux vaut tard que jamais !
Jusqu’au 31 juillet, ces athlètes se disputeront l’une si ce n’est LA victoire la plus prestigieuse du monde de la bicyclette. Un mois de juillet chargé pour les amateurs de vélo, les messieurs ayant devancé les dames sur la route.
Alors que les hommes termineront leur odyssée sur les Champs-Elysées, les femmes s’élanceront de la légendaire avenue pour une première étape 100 % parisienne : 84 kilomètres dans la Ville Lumière, une mise en jambes en douceur, avant le(s) plat(s) de résistance.
Aux commandes de ce Tour de France Femmes nouvelle génération : l’ex-cycliste, Marion Rousse, présidente du Tour et commentatrice pour France Télévisions.
Car si l’épreuve féminine est plus courte, les coureuses n’en seront pas pour autant choyées ! 1029 kilomètres en huit jours, c’est du très costaud. Ajoutez un final en haute altitude et on arrive sur la crème de la crème.
Contrairement aux garçons qui finissent “tranquille” dans la capitale, les filles auront droit à deux étapes de montagne pour achever leur Tour de France. Et le Jura puis les Vosges, ça ne rigole pas du tout.
La conclusion se déroulera au sommet de la Planche des Belles Filles, lieu iconique de la Grande Boucle. en Haute-Saône. Arrivée à 1140 mètres avec une dernière ascension de sept kilomètres à un pourcentage de 8,7. Pour faire simple, ça va grimper sévère.
Le suspense devrait donc s’étendre jusqu’au bout, tous les scénarios les plus fous étant possible sur les pentes françaises. Et quand on jette un coup d’œil à la saison de cyclisme féminin en cours, ça promet du spectacle.
Les 24 équipes participantes élaboreront bien des stratégies pour ramasser des victoires d’étapes et des bons classements. Et les favorites ont bien l’intention de remporter le premier Tour de France Femmes. Une victoire de ce genre laissera un souvenir indélébile dans les livres d’histoire du vélo.
On attend de l’audace pour les cinq équipes françaises en lice. À domicile, il faudra profiter de la ferveur du public tricolore pour les coureuses de Cofidis, FDJ Nouvelle-Aquitaine, Saint Michel Auber 93, Stade Rochelais et Arkéa.
Mais la meilleure chance d’exploit français, ça reste Audrey Cordon-Ragot. Si la Bretonne ne vise pas le maillot jaune, plusieurs trajets lui font de l’œil : “Pourquoi pas aller chercher une étape sur ce Tour ! C’est un de mes objectifs”, confie-t-elle.
La puncheuse tricolore pourrait bien jouer les trouble-fêtes chez les grandes favorites. Sans compter qu’elle soutiendra sa coéquipière italienne Elisa Longo Borghini, gagnante du Paris-Roubaix 2022. La formation Trek-Segafredo arrive ambitieuse dans l’Hexagone.
Et de l’ambition il en faut, car la concurrence sera rude. Après avoir remporté le Tour des Flandres, la Belge Lotte Kopecky veut conclure sa saison sur les chapeaux de roue. Idem pour Annemiek Van Vleuten, qui débarque en France, gonflée ÀBLOCK! suite à sa victoire dans la classique Liège-Bastonne-Liège.
Marianne Vos et Elizabeth Deignan, cadors du peloton, comptent bien également tirer leur épingle du jeu.
Ces femmes talentueuses récoltent les récompenses obtenues à coup de pédales et d’engagements. Après des années de combat de pionnières déterminées, le monde du vélo avance vitesse grand V vers une plus grande reconnaissance des femmes.
Un soulagement pour Audrey Cordon-Ragot : “La première chose que demande le spectateur lamba quand vous êtes cycliste, c’est si vous faites le Tour de France, explique-t-elle. Aujourd’hui, je pourrai dire oui.”
Et ce n’est que justice. Place maintenant à l’action sur la Grande Boucle, girls !