Elle fait pleinement partie du protocole olympique. L’hymne est le plus ancien symbole des Jeux Olympiques.
Datant de 1896, pour les premiers Jeux d’Athènes, deux ans après la création du CIO (Comité International Olympique) par Pierre de Coubertin, il a été écrit par le compositeur grec, Spýros Samáras.
Un peu d’histoire ? Devant 80 000 personnes, dans le stade olympique d’Athènes en 1896, le compositeur grec voit son œuvre jouée par un orchestre et 250 choristes. Un moment digne de la grandeur des Jeux Olympiques.
« Cette imposante formation symphonique sut toucher si profondément l’âme des spectateurs que tous, du roi au citoyen le plus modeste, voulurent réécouter ce chant. Le morceau fut donc rejoué », explique Ioannis Chrissafis, un gymnaste et dirigeant du sport grec de l’époque.
L’hymne n’est pas simplement une composition musicale, c’est aussi un chant. Le poète grec Kostis Palamas prête sa plume pour accompagner l’œuvre de Spýros Samáras et marquer la différence entre les Jeux Antiques et les Jeux Modernes. Tous deux figurent alors parmi les plus grands artistes grecs de la fin du XIXe siècle.
« Esprit antique et éternel, créateur auguste,
De la beauté, de la grandeur et de la vérité
Descends ici, parais, brille comme l’éclair,
Dans la gloire de la terre et de ton ciel.
Dans la course et la lutte et le poids
Des nobles jeux éclaire l’élan
Prépare la couronne
Faite de la branche immortelle,
Et donne au corps la force
De l’acier et la dignité.
Les campagnes, les monts,
Les mers brillent autour de toi,
Comme un grand temple fait
De pourpre et de blancheur,
Et dans le temple ici accourent tous les peuples
Esprit antique et éternel »
(paroles traduites en français)
Caractère bien spécial des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques, l’hymne est repris pour des concours d’art entre les Jeux de Stockholm en 1912 et ceux de Londres en 1948.
Pourtant, pendant plus de 60 ans, depuis le XXe siècle, l’original de Samáras et Palamas disparaît du programme… soit c’est l’œuvre d’un compositeur local qui est entendue, soit c’est l’hymne national du pays hôte.
Tokyo, 1958, une décision est prise à l’unanimité par les membres du CIO : l’hymne olympique originel sera rejoué lors des cérémonies d’ouverture des Jeux et devient l’hymne olympique officiel.
Après les Jeux d’hiver de Squaw Valley (États-Unis) en 1960, il retentit de nouveau dans le stade olympique de Rome pour les Jeux d’été, la même année, mais cette fois-ci avec des paroles en italien.
Depuis, il est définitivement intégré dans le protocole olympique. Il est joué après le défilé des athlètes et l’ouverture officielle prononcée par le chef d’État du pays accueillant.
Interprété de différentes manières, l’hymne peut être traduit dans les langues des pays hôtes, amélioré par un orchestre ou une chorale.
Il s’agit d’un des moments les plus émouvants lors des cérémonies d’ouverture des JO… Ne sonne-t-il pas le début du rêve olympique pour les athlètes ?