3 août 1984, Jeux de Los Angeles Mary Lou Retton, la gymnaste qui fit de l'or une révolution

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Avant ces Jeux Olympiques de 1984 à L.A., aucun Américain, homme ou femme, n’avait remporté de médaille d’or au concours général de gymnastique artistique. Mary Lou Retton est entrée dans l'histoire après avoir brisé cette barrière symbolique. Nous sommes le 3 août 1984.

Par Quentin Haton

Publié le 02 août 2024 à 13h15, mis à jour le 06 août 2024 à 15h39

Flash-back. Aux Jeux Olympiques de Los Angeles 1984, lors du concours général de gymnastique, Mary Lou Retton est encouragée par son public. Chacun de ses mouvements, de ses pirouettes et de ses sauts est accompagné d’un soutien local tonitruant. Toutes ces acclamations servent de carburant à son feu intérieur. 

Les Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles sont marqués par l’absence des gymnastes soviétiques, conséquence du boycott de l’URSS. Malgré cette défection majeure, la compétition de gymnastique artistique féminine promet toujours un spectacle d’exception, avec la présence de grandes nations comme la Roumanie, représentée par la redoutable Ecaterina Szabó. 

Ecaterina Szabo, une adversaire redoutable, est destinée à quitter Los Angeles avec quatre médailles d’or. Mais elle est éclipsée par la performance remarquable de Mary Lou Retton. L’Américaine parvient à conquérir le cœur des spectateurs et des juges avec son talent et sa détermination inébranlable. 

Quelques mois seulement avant les Jeux, une blessure inattendue menace la participation de Mary Lou Retton. Après avoir obtenu son ticket olympique lors des sélections, elle s’assoit pour signer des autographes lorsque son genou se bloque. Totalement inexplicable mais, pour autant, cela nécessite une opération et trois mois de rééducation. Avec une grande résilience, de ce que certains appelleraient le courage, l’Américaine se relève de l’opération, nourrissant une seule idée : être sur pieds pour les JO. 

Aux Jeux de Los Angeles 1984, les épreuves de gymnastique débutent avec le concours par équipe. Les Roumaines s’adjugent le titre devant les Américaines. Ce premier affrontement laisse entrevoir une rivalité palpitante entre les deux puissances gymniques. À la fin de ce concours, dont les notes contribuent au classement du concours général, Mary Lou Retton, l’Américaine, devance Ecaterina Szabó, la Roumaine, de seulement 15 centièmes. 

Mais Mary Lou Retton attend son heure. Les premières rotations aux agrès du concours général individuel inversent la donne. La tension est à son comble alors que les deux athlètes s’affrontent pour la médaille d’or. À deux rotations de la fin du concours, Mary Lou Retton est derrière Ecaterina Szabo avec un écart de 0,15 point. 

La pression est intense alors que l’Américaine se prépare pour son dernier saut. Le silence règne dans le gymnase. Elle se lance dans son mouvement sachant que seule la perfection lui permet de décrocher l’or. Sa réception impeccable est saluée par une ovation tonitruante. La note parfaite de 10 apparaît sur le tableau.

Sur les deux dernières rotations, la gymnase américaine réalise des performances éblouissantes. Elle obtient la note maximale de 10 au sol et au saut de cheval. Ces prestations exceptionnelles lui permettent de ravir la médaille d’or avec une avance minime de seulement 5 centièmes sur sa rivale Szabó. 

Dans ce moment de triomphe, Mary Lou Retton atteint les sommets olympiques et inscrit son nom dans l’histoire aux côtés de son idole Nadia Comaneci. Elle est la première non-européenne à remporter le concours général. 

Outre sa médaille d’or au concours général, Mary Lou Retton brille également sur les finales par appareil. Elle remporte l’argent au saut de cheval et deux médailles de bronze aux barres asymétriques et au sol. Celle qui sera alors surnommée « La chérie de l’Amérique », démontre ainsi sa polyvalence et son excellence dans toutes les disciplines de la gymnastique. La voilà devenue légende.

Mary Lou Retton avec le président américain Ronald Reagan à l’issue de la cérémonie de remise des médailles.

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