Marie Petitcuénot : « Meganophile, et alors ? »

marie petitcuenot

Par Marie Petitcuénot, fondatrice du Podcast des femmes libres, "Michelle"*

Publié le 03 mars 2020 à 9h42, mis à jour le 20 juin 2022 à 14h02

Mot issu du grec philos et du football Megan Rapinoe. J’ai bien dit «  issu du football », et non pas du « football féminin ». Megan Rapinoe étant tout ce qu’il y a de plus femme, et aucune équipe de football mixte à ce jour, hélas, l’association de tout sport avec l’adjectif féminin me paraît toujours suspect. Comme s’il fallait préciser : attention, on ne parle pas de vrai football, on parle de football féminin. Ouf, on a senti le vent du boulet.

Revenons à Megan Rapinoe. L’internationale de football a reçu le ballon d’or 2019, après avoir été sacrée meilleure joueuse de l’UEFA et de la coupe du monde de football. Rassurez-vous, dans une équipe de femmes, toujours, avec significativement moins de moyens que les hommes, naturellement.

Megan Rapinoe est une militante des droits des LGBTQ+, de l’égalité hommes-femmes. En trois ans, elle est devenue une icône de la résistance anti-Trump, annonçant bien avant la finale qu’elle n’irait pas à la Maison Blanche en cas de victoire. Trump l’a mouchée sur Twitter «  Gagne avant de parler, finis le travail ! ». Sauf qu’elle l’a fait. Depuis, elle a annoncé son soutien à Elisabeth Warren qui veut détrôner le Président.

Femme puissante

Megan Rapinoe est une femme puissante. Megan Rapinoe est une femme qui travaille sans relâche pour rester la meilleure sur le terrain. Mais aussi pour porter la lutte contre les discriminations, elle veut «  donner de la force aux autres pour qu’elles parlent haut et fort  ». Quand Colin Kaepernick, quaterback des 49ers, s’agenouille pendant l’hymne américain pour protester contre le racisme et les violences policières, elle le soutient, elle qui refuse de chanter l’hymne depuis l’arrivée de Trump.

Parce que Megan Rapinoe est une femme puissante, elle peut poser nue avec sa compagne, Sue Bird, quadruple championne olympique de basketball, en Une du désormais traditionnel numéro «  Body Issue » du célèbre magazine ESPN. Parce qu’elle a du pouvoir, elle peut parcourir le monde, mettre son influence et sa notoriété au service de l’égalité. Pour que chacun ait le droit d’être soi-même sur un terrain ou dans la vie.

Vu d’ici, l’engagement et l’énergie infatigable de Megan Rapinoe ont un furieux goût de leadership et de role model. Pendant ce temps, on a entendu que le silence de Messi – lui aussi ballon d’or 2019, le silence de Ronaldo, le silence d’Ibrahimovic, le silence de Benzema. Go Megan  !

*Marie Petitcuénot est la créatrice du podcast  Michelle  qui raconte des histoires de femmes libres. Pour ÀBLOCK!, elle donne la parole à des “sportives libres”…

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