Elle a grandi dans une famille mordue de foot et fervente supporter du club local. Mais pourquoi regarder quand on peut jouer ? La gamine née en 2000 à Metz, s’inscrit en club à l’âge de 7 ans sur les bancs du MJC Volmerange-lès-Boulay. Elle y restera jusqu’en 2012 avant de partir pour un an au CA Boulay puis de se glisser dans le maillot grenat du FC Metz. Le début d’une longue histoire pour Justine Lerond : « J’ai grandi avec cette équipe, explique-t-elle à Let’sGoMetz. J’ai connu les montées, les descentes, les changements d’entraîneur et d’effectif… Mon histoire avec Metz est forte. Je supporte le club depuis toute petite, j’allais au stade avec mes parents. Pour moi, c’est une fierté de porter ce maillot. Tant que je serai au club, je le respecterai. »
Au fil de sa carrière avec Metz, pendant presque une décennie, elle aura tout connu avec ce club de coeur : la montée en première division féminine (D1) puis sa redescente en D2. Les Messines escaladeront le classement jusqu’à décrocher le titre de Championne de D2 en 2018, l’occasion de souffler pour l’équipe – et de se remettre au travail. Il faudra persévérer pour remonter en D1 (et s’y maintenir). Quatrième du classement en 2021, la montée du FC Metz devra pourtant attendre.
Justine Lerond, elle, n’attend plus et annonce son départ en juillet 2022. Trouver un nouveau club ne devrait pas être trop difficile. Depuis sa première sélection en équipe de France, les équipes juniors ne peuvent se passer d’elle : U16, U17, U19, U20… Son palmarès a de quoi impressionner. Son meilleur moment ? La victoire du Championnat d’Europe des U19 en 2019.
Un titre qui met la puce à l’oreille de Corinne Diacre. La sélectionneuse de l’équipe de France d’alors l’appelle en sélection Bleue au sein de l’équipe A pour un stage de dix jours puis une rencontre amicale face à l’Espagne. Une belle formation pour la gardienne Grenat, mais pas encore la consécration : la joueuse est troisième gardienne. Frustrant, certes, mais elle est convoquée pour la première fois en compétition pour l’Euro 2022 en Angleterre et ça la dynamise : « Quand j’ai gagné l’Euro avec l’U19 c’était une sensation vraiment incroyable. Alors là, je pense que ça va être une sensation encore plus grande parce que forcément c’est plus médiatisé, il y a plus de monde, il y a plus d’enjeu. Donc ça va être un cran au-dessus et j’ai hâte », rapporte-t-elle alors à France 3 Grand Est.
Et d’analyser trois ans plus tard cet Euro, particulièrement marquant pour elle : « Je me souviens de gros matchs, à enjeux, avec de la pression et beaucoup de public. C’était en Angleterre, une terre de football, et les Anglaises avaient été sacrées chez elles. C’était un très bon souvenir, même si, de notre côté, nous nous étions faites éliminées par l’Allemagne en demi-finale. »
La même année, Justine Lerond rejoint les Girondins de Bordeaux pour deux saisons avant de s’envoler pour le sud : elle devient la gardienne de but de l’équipe de Montpellier, « Un plaisir pour moi de signer dans un club emblématique du football français… », dit-elle.
À 25 ans, elle prépare déjà l’avenir et sa reconversion après le football. Diplômée en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives), elle a sa petite idée : lorsqu’il faudra raccrocher le maillot, c’est vers l’aide aux enfants qu’elle aimerait se tourner (et dans le milieu sportif si possible). Un projet qui devra encore attendre un peu. Pour l’instant la jeune gardienne a l’œil focalisé sur le ballon rond. En avril 2025, elle était nommée aux Trophées UNFP, pour le titre de meilleure gardienne de l’Arkema Première Ligue et continue de faire parler d’elle.
Reste à persévérer pour viser la titularisation – et à assurer le jour venu. Et si cette dernière n’a toujours pas eu lieu, la gardienne de Montpellier est de retour dans le groupe pour l’Euro 2025. L’occasion de vivre de nouveau une aventure unique et d’engranger une expérience ô combien importante : « Dans l’optique dans laquelle nous sommes, la 3e gardienne est vraiment un élément fondateur qui est là pour le groupe, qui aide la première et la deuxième gardienne à être dans les meilleures conditions, explique-t-elle. Elle est aussi là pour souder le groupe, pour palier à toute éventualité car j’ai besoin de me sentir dans la compétition, compétitrice et compétitive. Si je devais résumer, je dirais, qu’il y a une double casquette : il faut à la fois être performante et, à un moment donné, presque s’oublier pour les autres. »