« Je m’éclate, je suis vraiment contente de vivre ces émotions avec les filles du collectif qui sont super impliquées. Ensemble, on a une vraie force ! » Juliette Gelin n’est pas du genre à contenir ses émotions, dans la vie comme sur les parquets. Elle joue pour vibrer, pour faire vibrer. La jeune championne qui dit sans détour vouloir être « la meilleure libéro au monde » mêle aisément intensité et détermination. Le volley, elle kiffe et nous on la regarde jouer avec une joie enfantine.
Sur le Championnat du monde qui a lieu en Thaïlande jusqu’au 7 septembre et où l’équipe de France n’était pas allée depuis cinquante et un an, elle écrit avec ses co-équipières l’une des plus belles pages de l’histoire du volley. Juliette Gelin, du haut de ses 23 ans, affirme que les Bleues ne doivent nourrir aucun complexe : « On n’a pas encore fait assez de compétitions pour vraiment nous situer au niveau de notre évolution, on pourra le savoir dans quelques années encore. Mais c’est sûr qu’entre le début de l’été et maintenant, on a pris de la maturité, les matchs qu’on était censés gagner en mettant du rythme, on les a gagnés, c’est la preuve qu’on continue à progresser. »
Lucide, positive, bien dans ses baskets, Juliette Gelin a de l’ambition et dit tout de go qu’elle ne lâchera rien. Son histoire commence à Montpellier, où elle pointe le bout de son nez un 2 novembre 2001. Le sport, elle le découvre par le tennis, mais c’est à 11 ans que le volley entre dans sa vie comme une évidence : « J’ai trouvé le sport qui me correspondait et qui me permettait d’être moi-même sur un terrain. » Très vite, elle se distingue, intègre les structures fédérales, et semble promise à une ascension fulgurante. Mais à 14 ans, une blessure au genou vient tout remettre en question. Une épreuve qui aurait pu la détourner de son rêve, mais qui, au contraire, la pousse à se réinventer. Elle devient libéro, ce poste de « super défenseur », discret mais crucial, celui qui exige de l’instinct, du courage et une lecture du jeu presque intuitive.
Juliette Gelin ne se contente pas de revenir, elle explose. Passée par le pôle France, puis l’IFVB, elle signe en 2020 avec Chamalières, où elle impose son style : une défense féline, une présence constante, une énergie communicative. Elle enchaîne avec le RC Cannes, puis Levallois Paris Saint-Cloud, où elle vit une saison de folie : championne de France, élue meilleure joueuse, meilleure jeune, meilleure libéro. Le volley français tient sa pépite.
Mais Juliette Gelin voit plus loin. En 2024, elle traverse les Alpes pour rejoindre Vero Volley Milan, l’un des clubs les plus prestigieux d’Italie. Là-bas, elle découvre un autre rythme, une autre intensité, et prouve qu’elle peut briller sur les plus grandes scènes européennes. Finaliste du championnat italien, troisième en Ligue des champions : elle est partout, toujours là où on ne l’attend pas. En équipe de France, elle est un pilier. Depuis ses 17 ans, elle enchaîne les compétitions, les victoires, les émotions. Ligue européenne, Challenger Cup… Juliette joue avec le cœur, et ça se voit.
Mais ce qui la rend unique, c’est sa vision du sport : « Le samedi soir, les matchs, c’est le moment où on met son plus bel habit et on va dans l’arène. C’est du show, du spectacle », s’enthousiasme la championne sur France 3. Pour elle, le volley n’est pas qu’un sport, c’est une scène, un art, une manière de s’exprimer. Et c’est exactement ce que célèbre ÀBLOCK! : des athlètes qui ne se contentent pas de performer, mais qui inspirent, qui racontent, qui incarnent.