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Jeux Paralympiques d’hiver Deuxième épisode bleu sur les pistes chinoises

Jeux Paralympiques d’hiver Deuxième épisode bleu sur les pistes chinoises
Après les Jeux Olympiques, voici venu le temps des Paralympiques. Et encore une fois, la délégation française arrive en force avec des champions et championnes (comme Marie Bochet sur notre photo) déterminés à laisser leur empreinte sur les pistes chinoises. Mais qui brisera la glace ?

Par Alexandre Hozé

Publié le 01 mars 2022 à 7h33, mis à jour le 08 mars 2022 à 10h02

À peine les Jeux Olympiques bouclés que la suite des festivités s’annonce. Car, à Pékin, la glisse ne s’arrête pas. Pékin qui s’est donné quelques jours pour reprendre son souffle avant de se replonger dans la compétition. Pas olympique cette fois-ci, mais paralympique.

Le 4 mars, les délégations du handisport participeront à la cérémonie d’ouverture avant de s’affronter sur la neige (artificielle) chinoise. Le monde du sport va vivre au rythme de ces athlètes inspirants durant une petite dizaine de jours hauts en couleur. 

La même couverture médiatique que pour la compétition des valides est prévue. Égard minimum pour des champions et championnes qui dépassent les limites du corps humain. 

Bien évidemment, la France sera représentée et de belle manière. Car même si le nombre de qualifiés n’est pas incroyable, avec dix-neuf athlètes dont quatre guides, on est sur le gratin des sports d’hiver.

Et même s’il n’y a que deux femmes dans la délégation, encore une fois, on est sur de la légende. Et pas de la petite. Et si !

Commençons avec Marie Bochet. Porte-drapeau lors des Jeux Paralympiques de Pyeongchang en 2018, la native de Chambéry maîtrise à la perfection l’intégralité des épreuves du ski alpin.

Descente, Super G, Slalom Géant, Super Combiné, Slalom, peu importe, elle domine partout. Et ça saute aux yeux en découvrant son palmarès. 

Vingt-huit médailles en six participations aux championnats du monde, dont vingt-deux en or. Et ça ne s’arrête pas là. 

Flash-back. Après une première participation aux Jeux Paralympiques de 2010 sans médailles, Marie Bochet a des sentiments mitigés. Si ses performances sont plus qu’honorables pour une première compétition internationale (elle n’a que 16 ans !), la championne n’en démord pas : les médailles, c’est tout ce qui compte. 

Qu’à cela ne tienne, elle en obtient quatre aux championnats du monde, un an après. Deux en or et deux en argent. 

À partir de là, le règne de Marie Bochet sur le circuit du ski alpin handisport commence. Il n’est d’ailleurs toujours pas fini aujourd’hui. 

Cette reine des neiges réalise une performance historique lors des mondiaux de 2013 qui va refroidir la concurrence. Cinq titres. En cinq épreuves. 

Que ce soit en Descente, en Super G, en Slalom, Slalom Géant et Super Combiné, elle gagne. 

Et Marie Bochet remet ça à Sotchi en 2014. Décidée à prendre sa revanche après les Jeux Paralympiques de 2010, elle ne fait pas dans la dentelle. Quatre médailles d’or en quatre épreuves. Rien à faire pour ses adversaires, la Française est sans égal. 

Marie Bochet à Pékin lors de la cérémonie d’ouverture des JO

Libérée, délivrée de toute pression en ayant déjà tout gagné, la championne écrit l’histoire à coup de skis. Nouveau quintuplé doré aux mondiaux de 2015. Lors de ceux de 2017, petite baisse de régime, trois médailles d’or et deux en argent, rien ne va plus ! 

Pas d’inquiétude, Marie Bochet se rattrape de sa “contre-performance” aux Jeux Paralympiques de Pyeongchang avec un nouveau quadruplé. Devenue la figure de proue du ski alpin handisport et même des Jeux Paralympiques, elle intègre le Comité International Paralympique et la commission des athlètes.

La Légion d’Honneur lui est également attribuée, comme à tous les médaillés olympiques français. 

Les saisons s’enchaînent et se ressemblent. Mondiaux handisports de 2019 : nouveau quintuplé pour la skieuse. À force de talent, d’entraînement et de détermination, Marie Bochet banalise l’historique. 

Elle arrive à Pékin en star. Mais lors des derniers championnats du monde en janvier dernier, la concurrence a été féroce. Le bilan reste tout de même honorable. Quatre médailles dont deux en or, c’est pas mal en effet.

Mais l’attente est donc plus forte autour de la Française dont le trône est contesté avec ardeur par ses concurrentes. Les épreuves de ski alpin promettent donc du spectacle et espérons également des médailles pour Marie Bochet. 

Cécile Hernandez

Autre épreuve spectaculaire dans laquelle une Française vise le haut du tableau : le snowboard. Cécile Hernandez brille dans cette discipline paralympique depuis 2014.

Sept médailles (trois en or, quatre en argent) en quatre championnats du monde, trois médailles paralympiques (deux en argent et une en bronze). Un palmarès bien fourni, non ? Et qui force d’autant plus le respect quand on jette un oeil sur le parcours de la championne. 

Née en 1974, Cécile Hernandez pratique le BMX à haut niveau et découvre le snow. Mais en 2002, une poussée de sclérose en plaques lui paralyse les jambes pendant plusieurs mois. Terrible épreuve pour la native de Perpignan, qui va alors se plonger dans l’écriture et le journalisme. 

Après avoir joué les commentatrices pour les Jeux Paralympiques de Londres en 2012, elle décide de retenter sa chance avec la planche de snow. Jackpot ! 

Cécile Hernandez intègre rapidement l’équipe de France. À partir de là, sa route vers le sommet du snow handisport sent bon la violette ou plutôt la perce-neige. Seulement un an après ses débuts sur le circuit, elle obtient l’argent en snowcross aux Jeux Paralympiques de Sotchi. 

Que ce soit en cross ou en slalom, elle fait partie des meilleures. Elle obtient la première ou la deuxième place à chaque participation aux championnats du monde. Les Jeux Paralympiques de 2018 sont également réussis, avec une deuxième et une troisième place.

Bref, Cécile Hernandez pèse dans le game du snow handisport. Et pas qu’un peu. 

Chevalière de la Légion d’Honneur, elle espère bien ajouter la seule ligne manquante à son palmarès, cette année :  championne paralympique. À 47 ans, ça serait une performance assez monumentale. 

Arthur Bauchet

Avec ses deux filles, la délégation française a déjà de beaux espoirs de médailles. Mais les messieurs de l’équipe de France ont bien l’intention d’assurer également. 

Et quand on voit le bilan des championnats du monde de 2022, on peut s’attendre à de grandes choses. 

Arthur Bauchet, par exemple, peut prétendre à un quadruplé en ski alpin. Tout simplement. Double médaillé d’or et d’argent aux mondiaux, il fait clairement figure de favori dans la catégorie debout et entend bien écrire l’Histoire. 

Hyacinthe Deleplace a aussi de grands objectifs lors de la compétition. Toujours en ski alpin, mais cette fois dans la catégorie déficient visuel, le Français arrive après avoir fait le plein de confiance aux championnats du monde.

Trois médailles d’or et une de bronze, un bilan encore une fois incroyable. Avec ses deux guides, Maxime Jourdan et Valentin Giraud Moine, il espère faire aussi bien, même mieux sur les pentes chinoises. 

Maxime Montaggioni en snow et Victor Perriel en ski alpin, catégorie assis, ont également la gagne et veulent confirmer leur forme du moment avec des médailles. 

Benjamin Daviet, le porte-parole des Jeux Paralympiques Beijing 2022

Toute cette joyeuse équipe sera menée par Benjamin Daviet, porte-drapeau pour cette olympiade. 

Que ce soit en biathlon ou ski de fond, l’athlète n’a plus rien à prouver. En quatre championnats du monde, il obtient 19 médailles dont neuf en or. En relais ou en individuel, peu importe, ses performances sont éblouissantes. 

Et le sportif ne se dégonfle pas lors des Jeux Paralympiques. En 2014, Benjamin Daviet remporte trois médailles, chacune d’un métal différent. Il fait encore mieux quatre ans plus tard, avec de nouveau trois breloques, mais cette fois deux en or et une en argent. 

Avec ou sans carabine, peu importe le nombre de kilomètres à parcourir, le Français est l’un des meilleurs. Il aura une nouvelle occasion de le démontrer à Pékin. Souhaitons-lui la même réussite que Quentin Fillon-Maillet. 

Une chose est sûre, Benjamin Daviet en est capable. Grâce à son mental et son talent, le champion a démonté tous les obstacles sur son passage. Parcours inspirant d’un homme qui s’est remis d’un accident de mobylette le privant d’un genou et qui vit maintenant sa vie à fond sur les skis. 

Vous l’aurez compris, la délégation française pour ces Jeux Paralympiques arrive blindée de talent et de confiance.

Forte de sa troisième place au classement des derniers championnats du monde, l’objectif est clair : une nouvelle fois, tout ramasser sur son passage. 

Ouverture photo Marie Bochet

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