Marie Petitcuénot : « Les applis de sport se bousculent. Bonne nouvelle pour celles qui ont des fourmis dans les jambes. »

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Par Marie Petitcuénot, fondatrice du Podcast des femmes libres, "Michelle"*

Publié le 01 avril 2020 à 12h41, mis à jour le 20 juin 2022 à 14h02

Pour certains d’entre nous, ce confinement est une occasion de se ressourcer, de faire une pause, de lire, voire même de se mettre au sport. Vous êtes les plus chanceux d’entre nous. Vous êtes celles et ceux que nous admirons sur Instagram dans des appartements témoins.

Pour les autres, dont je fais partie, nous sommes encore plus assaillis de contraintes. Je note les noms de ceux qui affirment qu’on peut télétravailler avec des enfants en bas-âge. On n’oubliera pas.

Davantage de contraintes, parce que l’intendance se met à crier. Les repas trois fois par jour, le ménage qu’on ne peut plus ignorer, l’ingéniosité nouvelle que nous demande l’approvisionnement en aliments et autres biens nécessaires. L’école à la maison ? Ne me lancez pas.

 » Les applis de sport se bousculent. Bonne nouvelle pour celles qui ont des fourmis dans les jambes. « 

Qu’est-ce qui peut nous aider dans cette période  ? Le sport, évidemment ! D’ailleurs, les applications se bousculent pour nous proposer des formules, gratuites ou non, adaptées à ce petit espace entre la table de la cuisine, l’empilement des packs de lait et l’entrée que la petite dernière utilise comme prison pour ses poupées. Même les poupées sont en prison.

Yoga, fitness, musculation au poids du corps… Grâce au numérique, il est possible de garder une routine de sport pendant le confinement. Bonne nouvelle pour toutes celles d’entre nous qui ont déjà des fourmis dans les jambes.

 » Cette petite musique de fond : il ne faudrait pas que les femmes grossissent pendant le confinement… « 

Et puis en disant cela, je réalise avoir vu défiler sur mon écran une foule de publicités avec des femmes en tenue de sport.

Peut-être, me direz-vous, est-ce pour la simple raison que je suis moi-même une femme et que le grand chef des algorithmes le sait bien.

Ou peut-être est-ce cette petite musique de fond : il ne faudrait pas que les femmes grossissent pendant le confinement, il ne faudrait pas qu’elles se laissent aller. Déjà qu’elles ne peuvent plus aller se faire épiler !

Alors les femmes, qui n’ont plus une minute de repos, se lèvent encore plus tôt pour faire du sport. Elles se font mal pour expier le carré de chocolat ou la raclette qu’elles ont mangée parce que oui, la gourmandise nous aide à tenir dans le confinement.

Elles se font mal parce qu’elles savent que le jugement social les attend, là dehors, à quelques semaines du summer body.

 » Que les femmes fassent du sport avec un vieux pantalon de survêt, mal coiffées… mais qu’elles fassent du sport ! « 

Je voudrais que ces femmes fassent du sport avec un vieux pantalon de survêtement, mal coiffées, qu’elles fassent du sport en short avec des poils qui sortent de leurs chaussettes ou de leurs débardeurs…

Mais qu’elles fassent du sport ! Pour cette sensation de force  du corps et de paix de l’âme, pour cette sensation d’avoir un peu de prise sur sa vie et de décider pour soi. Vive les endorphines  !

*Marie Petitcuénot est la créatrice du podcast  Michelle  qui raconte des histoires de femmes libres. Pour ÀBLOCK!, elle donne la parole à des “sportives libres”…

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Elle travaille sur les inégalités femmes-hommes dans les médias. Maîtresse de conférences à l’université de Rennes 1, responsable de la formation en Journalisme de l’IUT de Lannion et co-responsable de la mission égalité-diversité de la CEJ (conférence des écoles en journalisme), Sandy Montanola dresse, avec nous, un panorama de l’évolution du traitement médiatique du sport féminin. Où tout reste à faire.

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