L’histoire du football tel qu’on le connaît aujourd’hui commence en 1848 sur les campus anglais. Tentées par ce nouveau sport d’équipe, les femmes n’attendent pas longtemps avant de s’approprier le ballon rond.
C’est à Edimbourg, le 9 mai 1881, qu’a lieu le premier match de foot féminin à faire parler de lui dans la presse. Il oppose les Anglaises aux Écossaises et déjà, à cette époque, les tenues des joueuses intéressaient davantage que leur jeu.
Mauvaise réputation, propos misogynes, manque de respect du public… les footballeuses ont la vie dure !
Le 16 mai 1881, rapporte le journal écossais Dunferlime Press, un match tourne mal lorsqu’une partie du public – exclusivement masculin – décide d’envahir le terrain et d’agresser les athlètes : « Vers la fin, quelques brutes se sont introduites sur le terrain, suivies d’une centaine d’autres qui ont violemment bousculé les joueuses. Elles ont dû se réfugier dans l’omnibus qui les avait transportées (…) la foule a commencé à détruire les poteaux et à les jeter contre le véhicule en mouvement. »
Ici, le foot féminin apparaît en 1912 dans un club omnisports appelé Fémina Sport, créé par deux profs de gym d’un lycée parisien, Auguste Sandoz et Pierre Payssé, et dirigé par une certaine Alice Milliat qui fera parler d’elle lorsqu’il s’agira de lancer les premiers Jeux Olympiques féminins…
Si les footballeuses du club effectuent des tournées dans tout l’Hexagone pour populariser la discipline, il faut attendre le 30 septembre 1917 pour assister au premier match officiel de l’histoire du foot féminin français.
La rencontre oppose deux équipes du Fémina Sport : celle de Thérèse Brûlé et celle de Suzanne Liébrard. Le public est enthousiaste au point qu’un an plus tard, la FSFSF (Fédération des Sociétés Féminines Sportives de France) organise à Paris un Championnat de France de football féminin. C’est une première mondiale !
À ce stade de l’histoire, on pourrait croire l’avenir du sport assuré. Pourtant, la Grande Guerre se termine enfin et avec elle meurt le peu de légitimité qu’avaient les femmes à jouer au foot…
L’Angleterre interdit la pratique dès 1921. Côté français, le football féminin résiste comme il peut face aux tacles de ses détracteurs mais, en 1932, sous la pression, la FSFSF le supprime de ses activités encadrées.
Le coup de grâce est porté par le Régime de Vichy qui, considérant ce sport comme « nocif » pour les femmes, leur en interdit la pratique en 1941…
Ce n’est que trente ans plus tard que le foot féminin sera officiellement reconnu par les fédérations française et anglaise de football. Il était temps.