Bgirl Kimie« La breakdance, c’est de l’énergie pure ! »

Bgirl Kimie : « La breakdance, c’est de l’énergie pure ! »
Elle est l’une des étoiles montantes de la piste de breakdance, cette danse acrobatique urbaine issue de la culture hip-hop qui fera son entrée dans l’arène olympique en 2024. Kimie Alvarez alias Bgirl Kimie, 15 ans, trimballe sous ses longues nattes de petite fille-modèle une dégaine ultra relax, celle d’une sportive heureuse et appliquée qui « kiffe » danser avant tout. Championne de France et du monde des moins de 16 ans, ce petit ange tournoyant pourrait bien faire un bond pour les JO de Paris.

Par Claire Bonnot

Publié le 02 janvier 2022 à 13h40, mis à jour le 03 février 2025 à 11h00

À tout juste 15 ans, tu es l’espoir montant de la breakdance féminine française. La breakdance, ça a été un coup de foudre ?

Mon grand-frère en faisait. Je le voyais danser partout dans la maison et ça m’a donné envie.

J’ai débuté par la danse, puis le hip hop et enfin naturellement la breakdance. J’avais 10 ans.

Dès le début, je dansais avec mon frère à la maison. La suite, ça a été la participation à des battles. J’ai trop kiffé ! Et ça m’a beaucoup fait progresser.

En 2018, Bgirl Kimie breake du haut de ses 11 ans en qualification 1VS1 BGIRL du Monster Blaster Battle Of The Year France.

Cela veut dire qu’en à peine cinq ans, tu as réussi à te hisser au top niveau de la discipline… Tu as fait comment ?

C’est à la suite d’accumulation de bons palmarès lors des différentes battles organisées en France.

Depuis 2019, le breaking est considéré comme un sport de haut niveau chez nous et une Équipe de France de breakdance a été tout récemment constituée (sous l’égide de la Fédération Française de Danse, Ndlr).

J’en fais désormais partie en tant que B-girl de moins de 16 ans. Nous sommes seulement deux dans cette catégorie.

Depuis que la discipline a été intégrée au calendrier olympique, je me prépare pour pouvoir participer aux JO de Paris 2024.

Quelles sont les épreuves de qualification en compétition ?

Il n’y a pas de figures imposées, mais ça se joue beaucoup sur la performance. On s’affronte lors de battles, filles contre filles et garçons contre garçons aux JO.

L’idée est d’enchaîner les « powermoves » en fonction du son du DJ. Le break n’est pas tellement cadré, c’est vraiment au feeling des juges expérimentés.

C’est quoi ton truc à toi quand tu breakes ?

Moi, c’est l’énergie ! La breakdance, c’est de l’énergie pure, ça me défoule… Je fais beaucoup de footwork, c’est-à-dire des jeux de jambes au sol en fonction de la musique.

Je mélange souvent l’improvisation et les figures préparées.

Comment te sens-tu quand tu danses ?

Je me sens détendue, heureuse d’être là. Je ne me prends vraiment pas la tête. C’est fluide pour moi.

Est-ce que ton look est quelque chose qui compte dans ta pratique de la breakdance ? Tu as souvent les cheveux tressés…

Avant tout, il faut se sentir bien dans ses vêtements, c’est important et c’est pareil pour ce qui concerne les cheveux.

J’aime bien être à l’aise tout en ayant des vêtements sympas.

Quels enchaînements (postures, pas de danse) sont tes préférés ?

J’aime tout dans le break, j’aime m’exprimer, danser, ça m’apporte énormément !

Je n’ai pas de figures préférées parce que le ressenti de chaque battle est toujours différent.

En fait, je profite toujours à fond du moment où je danse. Après, c’est vrai que je fais souvent des Thomas (faire tournoyer ses jambes en hauteur en alternant les appuis bras gauche, bras droit, Ndlr), des coupoles, des couronnes et des vrilles.

Comment tu t’entraînes pour rester au top niveau ?

Je fais du break à peu près tous les jours et je travaille ma condition physique en dansant intensément.

Je m’entraîne à la maison avec mon frère, sinon avec mes entraîneurs lors des rassemblements en Équipe de France.

Que représente pour toi l’arrivée de ton sport adoré aux JO ?

Ça nous apporte beaucoup d’avantages : grâce à cette médiatisation, la breakdance est plus reconnue du grand public, ça a permis de fédérer le mouvement autour de compétitions officielles et ça conduit de plus en plus de filles à breaker, même si ma génération est de celle qui ne voit pas de barrières à se mettre au break.

Tu es Championne du monde depuis le Battle Pro International (première compétition officielle) qui a eu lieu en décembre 2021 au Théâtre du Châtelet et Championne de France de Breakdance depuis les tous premiers (officiels) qui ont eu lieu à Aix-en-Provence en août dernier. Sacré palmarès éclair… Quel est ton rêve sportif absolu ?

Mon rêve, comme tous les athlètes aujourd’hui, je crois, c’est de gagner Paris 2024 !

La finale de la première Coupe de France entre BGirl Kimmie & Bgir Syssi lors des Notorious games 2021.

Comment tu gères cette médiatisation et cette pression d’être possiblement choisie parmi les plus grands athlètes de la planète pour ces JO ?

J’essaie de prendre chaque compétition comme si c’était l’une de mes toutes premières battles, sans stress, et c’est comme ça que ça marche pour moi.

Et puis, je suis très soutenue par mon entourage, ça aide.

Qu’aimerais-tu apporter dans le monde du sport et du sport féminin ?

La breakdance, à la base, n’était pas vraiment ouverte aux filles et, maintenant, il y en a de plus en plus. Je trouve ça super cool.

Je suis fière de représenter cette nouvelle génération !

  • Pour entrer dans le flow de Kimie, c’est sur son compte Instagram @bgirlkimie
  • Pour suivre les (grands) pas du breakdance en France, rendez-vous sur @ffdbreaking

Vous aimerez aussi…

Claire Supiot : « Mon parcours peut faire évoluer le monde du sport et au-delà. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une question qui tue les clichés, une olympienne historique (Claire Supiot, nageuse valide puis handi sur notre photo), un escape game sportif, une fille musclée et fière de l’être et une descendante du rénovateur des JO, récap’ de la semaine sur ÀBLOCK!

Lire plus »
La question qui tue Le sport, ça met combien de temps pour faire effet ?

Le sport, ça met combien de temps pour faire effet ?

La taille affinée, les tablettes de chocolat, les muscles bombés… on est une ribambelle à se mettre au sport pour sculpter nos corps (que l’on trouve) imparfaits. Et nous voilà un peu frustrés quand, après trois séances, rien ne semble bouger. Mais combien de temps ça va donc prendre pour se réveiller ? T’impatiente pas, on t’explique tout !

Lire plus »
Euro féminin de handball 2022 Le récap'

Euro féminin de handball 2022, le récap’

Désillusion pour l’équipe de France. Pourtant en très grande forme lors des premiers matchs de cet Euro, les Bleues chutent par deux fois pour conclure la compétition. Pas de médaille et beaucoup de regrets, le bilan est dur malgré tout le talent du groupe tricolore. Le point sur la compet’.

Lire plus »
Sharni Pinfold

Le best-of ÀBLOCK! de la semaine

Des anecdotes insolites pour patienter avant les prochains JO de Tokyo, une motarde désenchantée qui préfère fuir les circuits que de subir encore et encore la misogynie, une jockey girl de 21 ans, Cravache d’or et bien en selle, une haltérophile à la détermination en fonte ou encore une baronne qui s’envoyait en l’air il y a plus de cent ans… retour sur quelques-unes des pépites de la semaine.

Lire plus »
Gwendoline Matos, le goalball pour mieux rebondir

Gwendoline Matos, le goalball pour mieux rebondir

À 7 ans, à la suite d’une maladie génétique rare, elle perdait partiellement la vue. Vingt-trois ans plus tard, la joueuse de l’équipe de France de goalball, Gwendoline Matos, participe à ses premiers Jeux Paralympiques. Une histoire de résilience grâce au sport comme on les aime.

Lire plus »
running

Le CIO, l’ONU et l’OMS… healthy together !

Être en bonne santé, oui, mais tous ensemble ! C’est le message que Le Comité International Olympique, les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la Santé viennent de délivrer en cette Journée olympique. L’idée ? S’associer pour encourager les populations à agir pour préserver leur santé en ces temps de crise sanitaire. Et pour ça, embaucher les athlètes.

Lire plus »
Florence Arthaud Cette insatiable louve des mers

Florence Arthaud, cette insatiable louve des mers

Le 9 mars 2015, il y a tout juste six ans, l’aventurière perdait la vie dans un crash d’hélico. Avec elle, le mot marin s’était conjugué au féminin. À 33 ans, en 1990, l’intrépide à la crinière bouclée et au teint halé devenait la première femme à remporter la mythique Route du Rhum. Une entrée fracassante au sein du milieu testostéroné des « vieux » loups de mer. Une grande dame qui tracera la voie pour les autres navigatrices. Portrait-hommage d’une fille qui avait tant besoin de prendre le large…

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner