Avec son air d’actrice hollywoodienne, elle ne paie pas de mine. Pourtant, elle est une Queen du ballon orange aux States, mais en coulisses. Ses débuts dans le sport, à 19 ans, ne seront pas sur les parquets mais sur les courts de tennis comme directrice d’une équipe : « Je pense que ça m’a rendue intrépide… Ça m’a appris à être à l’aise avec l’idée d’échouer », confie cette Californienne pur jus. Fille de Jerry Buss, propriétaire mythique des Lakers, la toujours souriante (mais personne ne s’y trompe) Jeanie a grandi dans les couloirs du sport business avant de prendre les rênes de la franchise en 2013, à la mort de son père.
Des décisions radicales pour sauver l’ADN Lakers
« Mon père avait ses enfants, mais les Lakers étaient son bébé. Il s’attendait à ce que je protège ce bébé », explique Jeanie Buss pour justifier une décision forte : évincer son frère Jim et le General Manager, Mitch Kupchak, en 2017 pour relancer une équipe qui périclite. Pari gagnant : trois ans plus tard, les Lakers décrochent leur 17e titre NBA, et Jeanie Buss devient la première femme propriétaire majoritaire à soulever le trophée.
« Ce n’était pas la marque de basket que Dr. Buss avait créée. Il fallait revenir à l’excellence », martèle-t-elle. Son style ? Fidélité à l’ADN Lakers et ouverture à la modernité, en témoigne son engagement pour la diversité : « Nous devons tous faire mieux. Reconnaître que le racisme existe et ne plus l’ignorer », écrivait-elle dans une lettre, à l’occasion du Juneteenth 2020, en mémoire de l’émancipation des esclaves afro-américains au Texas en 1865.
Une influence discrète mais puissante
Aujourd’hui, même après la vente record des Lakers à Mark Walter, déjà co-propriétaire des Los Angeles Dodgers et figure importante du sport américain, pour 10 milliards de dollars, Jeanie Buss reste aux commandes jusqu’en 2030. « Je ne suis pas là pour être la star. Les joueurs, l’équipe, voilà ce qui compte », assure celle qui est, par ailleurs, co-propriétaire et promotrice de la ligue professionnelle de catch féminin américaine Women of Wrestling (WOW).
Une discrétion qui contraste avec son influence : six titres NBA en tant que dirigeante, un empire étendu à Women of Wrestling, et une place parmi les personnalités les plus puissantes du sport mondial.
Dans un univers où le pouvoir se conjugue souvent au masculin, Jeanie Buss prouve qu’on peut régner sans bruit, mais avec éclat. Son mantra ? « Ne jamais avoir peur de prendre la bonne décision, même si elle est difficile ». Et c’est ainsi qu’elle a écrit l’une des pages les plus audacieuses de l’histoire du sport made in USA.