Être arbitre, un vrai défi pour les filles

Guillaume Dietsch : « L'un des paramètres qui fait que les filles n’osent pas se lancer, c’est parce qu’elles ressentent un sentiment d'insécurité. » Kids
Une récente étude menée pour La Poste par l'institut IPSOS sur les jeunes et l'arbitrage vient rappeler que les filles ont encore leur place à prendre sur les terrains, mais ça avance. Il semble qu'elles hésitent un peu moins à couper le sifflet aux mauvais joueurs !

Par Alexandre Hozé

Publié le 26 novembre 2024 à 17h45

Je suis partout, sur tous les terrains, je suis indispensable pour n’importe quel sport, pourtant, je ne suis pas loin d’être invisible… Je suis… un arbitre ! 

Les athlètes par-ci, les athlètes par-là… À eux et elles la gloire et le public ! Les arbitres de leur côté semblent plutôt récolter critiques ou dédain. Un a priori qui a la peau dure, mais qui s’avère loin de la réalité sur plusieurs points. En tout cas, c’est ce que démontre une étude IPSOS pour La Poste sur l’arbitrage et les jeunes. Du 27 juin au 10 juillet 2024, 1000 personnes entre 13 et 25 ans ont répondu à un formulaire en ligne sur leur perception des arbitres. Et les enseignements sont riches… 

L’étude commence par rappeler que les jeunes se bougent sur les différents terrains de sport : 75% d’entre eux déclarent pratiquer régulièrement un sport, souvent en club. Dans ce genre de cas, forcément, les arbitres sont déterminants afin de permettre à tous ces jeunes (et même moins jeunes) de se faire plaisir en bougeant. 

Un rôle donc déterminant, mais bien souvent passé dans l’ombre. Mais en tout cas, les Kids ne les oublient pas. Selon l’étude IPSOS et La Poste, 97 % des jeunes interrogés reconnaissent l’importance des arbitres, et 72 % d’entre eux ont une bonne image de ces derniers, même si elle est un peu moins positive auprès des 16-19 ans. Mais, dans l’ensemble, ces chiffres réchauffent le corps, car on le sait, sur de nombreux terrains, amateurs comme professionnels, les membres du corps arbitral peuvent être confrontés à des invectives venant du terrain ou des tribunes. Un jeune sur deux ayant répondu aux questions de l’étude estime d’ailleurs que les arbitres ne sont pas suffisamment respectés. 

Pour autant, une fois de plus, nos Kids montrent qu’ils peuvent inverser la tendance. 65 % d’entre eux citent le respect parmi les principaux sentiments ressentis quand on évoque un arbitre. Et surtout, une majorité écrasante d’entre eux voit l’arbitrage comme un moyen de s’épanouir, et de faire bouger les lignes… Les jeunes sont ainsi favorables à un droit à l’indifférence pour les arbitres, qu’ils ne soient pas jugés par rapport à leur sexe et 80 % reconnaissent le rôle des femmes dans l’arbitrage pour lutter contre le sexisme dans le sport.

Un dernier chiffre qui met du baume au cœur. Alors que les femmes arbitres ont été et continuent d’être exposées à des vagues de haine sexiste, les Kids sont prêts à prendre les rênes pour changer tout ça, et ils s’en offrent les moyens puisqu’il sont 88 % à estimer qu’être arbitre apprend à imposer, à expliquer ses décisions, et une bonne confiance en soi permet d’avoir moins peur de s’engager. Certains sont même prêts à s’emparer à leur tour du sifflet : 55 % des interrogés pourraient envisager de devenir arbitre dans un sport qui leur plaît. Des vocations qui assurent la bonne continuité de la pratique en compétition du sport, peu importe le niveau. 

L’arbitre française, Stéphanie Frappart

Pour les jeunes filles qui font de l’arbitrage, l’étude ne nous apprend pas grand-chose hélas, il semble que l’évolution des mentalités ne soit pas non plus passée par là : « Pour les jeunes filles arbitres, si s’affirmer face aux garçons peut être un moment parfois difficile au début, elles considèrent toutes avoir réussi à gagner en assurance et avoir réussi à gagner leur respect. » Pour autant, l’affirmation de soi sur le terrain demeure un défi : « Elles sont confrontées aux stéréotypes de genre, aux commentaires sexistes, et doivent lutter pour asseoir leur autorité face aux garçons. Cependant, toutes témoignent des bénéfices de leur parcours : des matchs qui se passent mieux, une légitimité acquise, des compétences développées utiles bien au-delà des terrains. »

Alors, occupez le terrain les girlz, soyez ÀBLOCK!

Ouverture ©Pexels

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