Anaïs Quemener : « J’enchaîne les courses, c’est intense, mais je ne vais pas vous mentir, j’aime ça ! »

« J’enchaîne les courses, mais je ne vais pas vous mentir, j’aime ça ! »
Après l’Ecotrail Paris et les foulées d’Aubergenville, je me prépare à un nouveau challenge, une première pour moi : les Championnats de France du 10 000 mètres sur piste. Je vais devoir sortir de ma zone de confort et c'est bien !

Par Anaïs Quemener, championne de marathon, ambassadrice ÀBLOCK!*

Publié le 27 mars 2024 à 13h25

Vous êtes au courant si vous lisez régulièrement mon Carnet de route, le mois de mars a été intense. J’ai enchaîné les courses, ce qui n’est pas un problème, je savais, en prenant tous ces dossards, que ce serait dense. Et puis, je ne vais pas vous mentir, j’aime bien ça.

Ces deux dernières semaines, j’ai couru l’Ecotrail Paris et les foulées d’Aubergenville, dans les Yvelines. Deux belles compétitions et une victoire au programme, celle de l’Ecotrail pour la deuxième année consécutive. Je l’aime cette course. D’abord parce que c’est une course parisienne, donc à domicile, j’y connais pas mal de monde, c’est rassurant. Ensuite, parce que c’est un format idéal pour moi : 30 km, c’est entre le semi et le marathon. Enfin, parce que j’ai réussi le doublé et que j’ai déjà en tête le triplé, je suis incorrigible !

Pour être franche, j’appréhendais un peu car il pleuvait : les dix premiers kilomètres, dans la forêt de Meudon, étaient boueux, je me suis dit : « C’est pas possible, je suis encore au Cross ! » (cf ma précédente chronique) Ça m’a ralentie, je freinais en descente car je glissais. Pour les montées, ça allait mieux, mais je ne me souvenais pas que ça montait autant, pourtant il n’y a pas beaucoup de dénivelés, mais avec la pluie, la difficulté augmente. Bref, j’ai nettement préféré la deuxième partie du parcours ! Finalement, je l’ai remporté et ça me rend heureuse.

J’ai eu le temps d’apprécier cette victoire, je me suis posée à la maison le dimanche et j’ai eu une semaine très tranquille avec interdiction formelle de courir ! Mon père m’a dit : « T’as trop enchaîné de courses, t’es fatiguée, tu as encore le 10km d’Aubergenville qui arrive alors tu m’écoutes et tu récupères ! ». Du coup, de 150 km d’entrainement par semaine en moyenne, je suis passée à 20 km ! Autant vous dire qu’en arrivant dans les Yvelines, j’avais les jambes impatientes !

©DR

Les foulées d’Aubergenville, c’était donc ma dernière course de mars et même d’avril puisque je reprends la compet’ en mai. Là-aussi, j’étais dans mon élément, mais pas pour les mêmes raisons, principalement parce que j’y étais avec une cinquantaine de membres de mon club La Meute et ça, vous le savez maintenant, j’adore ! Et puis, c’est un 10 km que j’ai l’habitude de faire depuis que je suis cadette. C’est un parcours que j’aime particulièrement, je connais bien les organisateurs, ils sont super gentils et c’est là-bas que j’ai signé, l’an dernier, mon record personnel en 32’48.

C’est un 10 km très roulant avec deux boucles et, pour l’arrivée, on passe une troisième fois au même endroit, ce qui fait qu’avec mon père on peut se voir tout le long, c’est un coup de boost supplémentaire. Il me donne des conseils, il m’encourage : « Remets un peu de rythme, reprends le groupe de devant, ne lâche pas, c’est bientôt la fin… »

Au final, je suis à un peu moins de 20 secondes de mon record, je suis à 33’06, et je ne suis pas déçue car au vu du mois que j’ai fait, je me dis que c’est encourageant pour la suite. Notamment pour ma prochaine compétition qui sera le 3 mai sur piste. Je vais faire les Championnats de France des 10 000 mètres. En fait, c’est un 10 km, mais quand c’est sur piste, on dit 10 000 mètres.

Ce sera une première pour moi et je n’ai pas vraiment de repères car tu ne peux pas comparer la route et la piste : sur route, tu as un parcours sur lequel c’est plus facile de mettre du rythme, c’est moins redondant que sur piste où tu enchaînes vingt-cinq tours. On verra bien, j’aimerais faire un Top3, c’est l’objectif en tout cas.

©DR

J’espère aussi que je vais y prendre du plaisir et qu’il y aura un beau chrono à l’arrivée. Tout le mois d’avril, on va faire des entraînements sur piste, un peu plus courts mais plus rapides, on va devoir être rigoureux et faire attention aux blessures car je vais courir avec des chaussures à pointes par exemple. La piste, ça ne fait pas de cadeau, mais je suis contente car ça me permet de travailler mes faiblesses, la vitesse étant moins ma tasse de thé, j’aime les efforts longs, et c’est bien que je sorte de ma zone de confort. Je vais me préparer exclusivement pour ça, je suis toujours à la recherche de nouveaux challenges et ces Championnats en font partie.

La prochaine fois qu’on se retrouve ici, je vous en dirai plus sur mon entraînement, mes ressentis, et je vous parlerai aussi de mon livre « Tout ce que je voulais, c’était courir » qui sort le 3 avril. J’ai hâte car de beaux moments de rencontres se profilent, des événements, des dédicaces, c’est encore quelque chose de nouveau, quelle chance !

Et je vais vous faire une autre confidence : tout ce bonheur-là tombe pile pour mon anniversaire le 1er avril, et ce n’est pas un poisson ! Allez, on se reparle dans quinze jours, soyez ÀBLOCK!

Le plaisir de courir avec La Meute… ©DR

* Anaïs Quemener est notre ambassadrice ÀBLOCK! Elle est aide-soignante et athlète, spécialiste des courses de fond. Atteinte d’un cancer du sein, elle trouvera dans le sport une thérapie, un outil de réparation. Le , elle devient championne de France de marathon en 2h40’36, après son titre de 2016. Le  au marathon de Paris, elle bat son record en 2h32’12, première Française à passer la ligne d’arrivée. Elle s’entraîne aujourd’hui à sa qualification à l’épreuve de marathon des Jeux Olympiques en 2024 et/ou 2028. 

Vous aimerez aussi…

Bethanie Mattek-Sands

Best-of 2021, nos sportives ÀBLOCK!

Durant cette année, la deuxième depuis le lancement d’ÀBLOCK!, nos journalistes se sont penchées sur des sportives d’exception. Dans des portraits en profondeur (comme celui de la tenniswoman Bethanie Mattek-Sands sur notre photo), les parcours de ces championnes se révèlent et impressionnent. Retour sur les enquêtes ÀBLOCK! de l’année 2021.

Lire plus »
Aloïse Retornaz

Aloïse Retornaz : « J’ai beaucoup de mal à rester loin de la mer, loin de l’eau. »

Une tête bien faite dans un corps bien entraîné. Championne de France Elite, Championne d’Europe, médaillée d’or en Coupe du monde de 470, la Brestoise Aloïse Retornaz vient de remporter la médaille de bronze sur 470, avec sa coéquipière Camille Lecointre, aux JO de Tokyo. Nous l’avions rencontrée en mai dernier. Échanges passionnants avec une fille qui mord la mer à pleines dents, sans prendre la tasse.

Lire plus »
Anais Quemener

Best-of 2023 : nos plus belles rencontres

Une foule de sportives (et quelques sportifs aussi) inspirantes, qui n’ont pas peur de donner de la voix pour faire bouger les lignes. Ça, vous commencez à le savoir, on est fans ! Pour bien finir 2023, un Best-of de nos interviews les plus marquantes s’impose. Enjoy !

Lire plus »
Magalie Pottier

Magalie Pottier : « En BMX, l’inégalité des primes, ça me rend dingue ! »

Rideuse philosophe, plus artiste que casse-cou, cette multi-championne du monde et de France de BMX Race, 31 ans au compteur, s’éclate aujourd’hui en Freestyle. Première Championne de France de la discipline, Magalie Pottier excelle dans la maîtrise de son vélo, mais aussi de son mental. Favorite, elle prenait le départ ce week-end pour les Championnats de France. Et d’ouvrir la voie pour les futures rideuses dans une discipline en pleine envolée.

Lire plus »
Greta Andersen

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une nageuse qui a failli voir ses rêves d’Olympiades brisés, une autre devenue une légende des JO (la grande Greta Andersen sur notre photo), une patineuse tous terrains, une pionnière du vélo, une athlète qui enquille les kilomètres, un podcast, notre première « question qui tue » et des initiatives pour être #ablockensemble, prêts à cliquer ?

Lire plus »
6 juillet 2018, des cyclistes amatrices font le Tour de France un jour avant les hommes

6 juillet 2018, des filles donnent des Elles au vélo sur le Tour de France

Elles sont Treize, treize coureuses cyclistes de l’association « Donnons des Elles au vélo » qui veulent prouver que le cyclisme féminin mérite qu’on se batte pour lui. Ce 6 juillet 2018, c’est la quatrième année consécutive qu’elles prennent le départ pour la Grande Boucle un jour avant les hommes. L’objectif ? Obtenir une meilleure visibilité pour les femmes dans le cyclisme et faire en sorte qu’elles puissent avoir, un jour, leur petite reine.

Lire plus »
Football

Une mère, une fille et des sports dits « de mecs »

Le Podcast signé Aïda Touihri ,« Tu seras une femme », qui explore la féminité sous l’angle de la transmission familiale, propose dans cet épisode à deux voix de revenir sur une histoire sportive générationnelle, celle d’une mère footballeuse et de sa fille rugbywoman. Et c’est à écouter (aussi) sur ÀBLOCK!

Lire plus »
Il était une fois le surf féminin

Il était une fois le surf… féminin

N’en déplaise à certains, le surf se conjugue presque depuis toujours au féminin. L’un des sports additionnels des JO de Paris 2024, dont les épreuves se tiendront à Tahiti, a vu nombre de filles apprivoiser la planche. Ce week-end a lieu la Surf Ranch Pro 2023 aux États-Unis, occasion parfaite pour refaire l’histoire côté surfeuses.

Lire plus »
Oriane Bertone, la femme araignée qui a trouvé sa voie

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Le ballon rond qui ne s’arrête pas de tourner, un retour sur les Mondiaux d’athlétisme, une lettre sur un avenir ÀBLOCK! pour le sport de haut niveau, une demoiselle araignée (Oriane Bertone sur notre photo), un show toulousain avec les meilleures triathlètes et une navigatrice on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine.

Lire plus »