Une bataille rangée. De celles qui sapent le mouvement sportif, affaiblissent les valeurs mêmes du sport. À près d’un an de l’ouverture des JO de Paris, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) aurait bien besoin d’un directeur de crise.
Sa présidente, Brigitte Henriques, a présenté sa démission au terme d’une guéguerre avec son prédécesseur, Denis Masseglia, et son ancien secrétaire général, Didier Séminet. Le parquet de Paris a fini par ouvrir deux enquêtes préliminaires et le Comité international olympique (CIO), pourtant peu enclin à intervenir dans les affaires de linge sale des comités nationaux, a rappelé le CNOSF à l’ordre, lui demandant de se « focaliser » sur l’échéance à venir, de faire en sorte que « les conflits internes (…) cessent ». Dont acte.
Et avec la chute de cette tête -que l’on pensait bien en place – chute également encore davantage la confiance en nos instances.
Brigitte Henriques est-elle victime ou bourreau ? C’est un autre débat -il serait bon de s’interroger sur la pression toute particulière et la brutalité que subissent les dirigeantes- mais pendant que tout ce monde-là s’écharpe en coulisses et/ou en public, qu’en est-il des sportives et sportifs ? Celles et ceux qui devraient être au cœur des dispositifs ? Le grand spectacle promis tend à devenir un grand n’importe quoi. À près d’un an des JO de Paris. Et c’est aussi désolant que lassant.
Mais ces « affaires » auront peut-être le mérite de tout balayer sur leur passage pour revenir à la promesse des Jeux antiques : une trêve pendant laquelle les athlètes et spectateurs pouvaient traverser librement des zones de conflits sans être inquiétés. La portée d’un titre olympique est considérable, il serait bon de s’en souvenir.